Jan 9, 2022

La grammaire punu



 Ce groupe linguistique diffère sensiblement des dialectes bantous du sud-ouest et du nord-ouest, tant pour le vocabulaire que pour le lexique. Le pounou ne contient pas de difficultés de prononciation. Le parler lent, détachant bien ses mots, ne s'anime que dans les mouvements oratoires. 

Grammaire du dialecte pounou

Alphabet. Sauf indications contraires, les lettres, en Pounou, se prononcent comme en français.

 I. — Consonnes h comme en français. 

  d — •f — g toujours dur,- à peine articulé, vélaire et très voisin de la semi- voyelle vélaire w.
j n'est employé que dans la consonne double dj. к est plutôt vélaire que palatal. 1 très voisine de la vibrante r. r très voisine de 1. m comme en français, n comme en français, ň se prononce comme gn dans signal. p comme en français. 

" s — t • — V z n'est employé que dans les consonnes : double nz et triple ndz. II. — Semi-voyelles. w est palatale, comme ou, dans oui. y est post-palatale.

 III. —Voyelles. a comme en français.
 i moyen,
à ouvert.
i long,
â long.
о moyen,
é moyen.
6 long, è è ouvert. U moyen, é ê long. û long. 

 Remarque. — On entend prononcer yi pour dji. Ex : muyi pour mudji.

 IV. — Syllabes.

1° Toute syllabe se compose, soit d'une voyelle seule, soit d'une consonne suivie d'une voyelle, par exemple : i", o, bat na, di, mi. Toute syllabe est donc ouverte.

 2°. Toute syllabe étant ouverCe, toute voyelle initiale d'un mot forme une syllabe indépendante, par exemple : i-duba, i-lsanunu. 

 3° Quand il y a une nasale dans un mot, cette nasale fait toujours partie de la syllabe qui la suit, et la voyelle précédente n'est pas nasalisée ; on ne partagera donc pas les syllabes des mots suivants : mam-fumbi, dwan-da, mais ma-mfumbi, dwa-nda.

 V. — Contraction des voyelles.

 Les mots se terminant toujours par une voyelle, il s'en suit que toute voyelle initiale est exposée à se contracter avec la voyelle finale du mot précédent. Nous avons ainsi : a-(-a = á, par exemple : mâmbu, pour ma-ambu. i a4-e = é, — me/a, — maè a + í : =: e, — bê, — ba-i. a-\-u-=zû, — mûva, — ma-uva. i -j- i = î,. — mîri, — mi-iri. o-f «=(). — mûsu, — mu-usu. и devant a, e, г, о, devient semi-voyelle w. i devant a, e, о, u, devient semi-voyelle y. Vocabulaire pounou. Les divers éléments du vocabulaire pounou peuvent être réunis en trois groupes.

1° Les mots concrets, c'est-à-dire les vocables qui évoquent l'idée d'une personne, d'un objet, d'une action, d'un état, d'une qualité. Ce sont les noms, les verbes, les adjectifs.
2° Les éléments pronominaux, qui déterminent, précisent, la valeur des mots concrets.
3° Les mots abstraits ou particules : prépositions, adverbes, conjonctions.

 I. Analyse des mots concrets.

 On distingue, dans les mots concrets : la racine, le radical, les affixes. 

 1° La racine est l'élément commun- qui apparaît, après dépouillement de leurs affixes, dans un groupe de mots, dont la parenté est encore confirmée par la synthèse de leurs sens particuliers, en un concept général. Par exemple la racine fondamentale kong, qui a le sens général de : chose pointue, aura les dérivés : di-kongo, sagaie ; mu-kongo, sommet de montagne, tsongo, pointe; tsongi, aiguille; tsoka, piquer..

Le type primitif de racine, en pounou comme dans les autres dialectes bantous, est composé de deux consonnes enclavant une voyelle, selon le schéma : C-V-C.

 Exemple : le mot i-dub-a, nasse, a comme racine : -dub-

 A. Mais ce type, le plus simple, est souvent allongé : a) soit par l'introduction d'une nasale ri, après la voyelle, selon le schéma G-V-N-G. . Exemple : -pand-, dans mu-pand-a, tresse. 

 b) soit par l'introduction d'une semi-voyelle,?ou го, après la première consonne, selon le schéma : G-Y-V-G, ou C-W-V-C. 

■ Exemples : -byet-, dans u-byet-a, presser;

 -dwar-, dans -i-dwar-u, vêtement. 

 B. La racine peut aussi être incomplète et comporter : soit une voyelle et une consonne seulement, selon le schéma :V-C. 

Exemple : -al-, de dw-al-a, ongle. 

 h) soit une consonne et une voyelle, selon le schéma C-V. Exemple : -ta, de bu-taf fusil. 

 2° Le radical est la partie du mot qui demeure, après que celui-ci a été dépouillé de ses affixes purement grammaticaux, comme ceux de classe, dénombre, de personne, de temps. Le radical peut être un mot racine ou un mot dérivç. 

 Exemple : Si, à la racine -gak-, du verbe и-дак-а, mordre, nous ajoutons le suffixe -ula, nous aurons le radical -gakul-, du verbe dérivé м- gakul-a, déchiqueter ; -a final n'est qu'un suffixe verbal.

 3° Les affixes sont des particules placées soit en tête, soit en queue d'un radical. Ils discriminent les noms des verbes, et les noms ou verbes de même racine, entre eux, en précisant le sens particulier de chacun.

 II. Accentuation.

 1° Dans chaque mot pounou, il y a au moins une syllabe accentuée. Cet accent consiste en une élévation de la tonalité et un appui de la voix sur la ou les syllabes accentuées.

 2° L'accent se place sur la syllabe racine, c'est-à-dire, sur la pénultième, pour les mots simples. Exemples : Bh-ga, viens ; du-skl-a, plume. Remarque. — II faut excepter les noms к racine incomplète, selon le schéma C.V. où l'accent se place sur le préfixe nominal. Exemples Г Bu-ta, fusil; di-tu, sangsue.

 3° Dans les mots à suffixes, l'accent se place aussi siir la syllabe racine Ces suffixes sont les suivants : ila, ulu, и/га, unu, ena. Exemples: Rug-ila, viens pour; i-tsan-unu, siège; u-koh-ena, être emmêlé. Remarque. — Les verbes dérivés en anga, ungu, esena, usunu ont l'accent sur la pénultième, selon à-nga, ii-ngu,- Exemple : Rug-a-nga, viens souvent. 

 4° Dans les verbes de quatre syllabes, ayant l'accent sur la pénultième, on trouve un accent plus léger, sur la première syllabe. Exemple : Rùg-il-a-nga, viens souvent pour ;. .. III. Alternances phonétiques. Les radicaux peuvent commencer et finir par des consonnes différentes, _ en fonction de la catégorie grammaticale du thème. 

et ss. pour les noms. Ces alternances consonnantiques ont pour cause : ,

1° l'influence d'une nasale préfixée. 

 2° l'influence de la voyelle thématique ou suffixale. 

 I. Le préfixe nasal.

Le préfixe nasal est ou bien dental : n ; ou labial : m ; ou palatal : ny; ou vélaire : hy. 

 a) Les nasales : n, m, peuvent se préfixer à un radical nominal ou verbal commençant par une consonne; m se préfixe à une labiale, n aux autres' consonnes, à moins que la nasale ne soit amiiie selon les règles exposées plus loin. 

 b) La nasale palatale : ny se préfixe aux voyelles. 

 c) La nasale vélaire : ny, se préfixe à la voyelle i. l. devant une consonne.

 a) Devant une des labiales : A,-/*, on a'ia nasale labiale m, qui se préfixe simplement à ces consonnes. Ex. : du-banga, m-hanga, écales. 

 b) Devant la dentale c/, on ala nasale dentale-palatale n, qui se préfixe aussi à cette consonne. Ex. : u-dimba, frapper ; n-dimbi, frappe-moi.

 c) En contact avec une des occlusives-sourdes : p, t, k, le préfixe nasal est amiii. Ex. : palu pour m-palu, carquois ; tolo pour n-tolo, rossignols ; kueto pour n-kweto, herminettes. 

 d) en contact avec la mi-occlusive labiale : v, la nasale est amtiie et v remplacé par l'occlusive-sourde correspondante p. Ex. : pinda pour m-vinda, arachides. 

 e) en contact avec la mi-occlusive sonore dj, la nasale se maintient et dj devient z ; on a donc nz. Remarque. — Quand le préfixe vocalique est remplacé par le préfixe nasal, un z épenthétique se développe entre la nasale etc// ; puisř// disparaît, laissant le z seul à sa place. Par exemple le verbe u-djyaba, connaître ; si on remplace le préfixe vocalique и par. le préfixe nasal, on aura avec.3 épenthétique nz-djyaba-' puis dj tombe et on aboutit à nz-yaba. f) quand la nasale est en contact avec la mi-occlusive s, celle-ci peut se conduire de deux façons : 

 1° s'il s'agit d'un verbe, elle se change en la mi-occlusive sonore z, et on a nz. Ex. : u-salila, travailler pour..., n-zalisi, travaille pour moi. .

 2° s'il s'agit d'un nom, il se. développe entre la nasale et la mi- occlusive s, uni épenthétique; puis la nasale tombe. Ex. : du-sala, pluriel t-sala, pour nt-sala, plumes. 

 g) la nasale, en contact avec la nasale dentale : n, est amuie. Ex. : nyuru pour n-nyuru, corps. h) quand la nasale est en contact avec la nasale labiale m, il se développe un b épenthétique entre les deux nasales. Ex. : mb-umuna pour m- mu типа, foulures.

 i) la nasale initiale, en contact avec la vibrante prépalatale l, demeure ; entre elle et la consonne/, se développe un d épenthétique, devant lequel I tombe. Ex. : n-dimi pour nlimi, langues.

 j) la nasale en contact avec la vibrante post-palatale r, développe entre elle et г un t épenthétique ; r tombe, et la nasale s'amiiit devant la sourde-occlusive t. Ex. :teri pourrc-reri, pépins de courge. 2. devant- une semi-voyelle.

 a) la nasale initiale, en contact avec la vélaire g (qui en pounou est mi-occlusive),- est amuie ; le g se change en l'occlusive sourde correspondante k. Ex. : kagala pour n-'gagala, étincelles ; du singulier du-'gagala. 

 b) la nasale initiale, en contact avec la semi-voyelle vélaire w, est amuie ; devant w se développe la vélaire occlusive sourde к (cette transformation s'explique par la profonde affinité de го avec g, en pounou, tellement que souvent on entend un. g semi-occlusif devant le w, d'où II + iff) + w = Kw)- Ex. : u-warisa, fortifier; k-warisi, pour n-ivarisi, fortifie-moi. 

 3. devant les voyelles. a) la nasale initiale, en contact avec les voyelles a, e, est la nasale palatale ny ; n -f a = ny-a ; n -f- e = ny-e. Ex. : ny-ala, pour n-ala, ongles, du singulier div-ala. ny-engo, pour n-engo, marmites ; singulier dw-engo.

 b) la nasale, en contact avec i, est la nasale mouillée ny ; fîy ~|- i = ni. Ex. : n-imbui pour îïy-imbu3 chants ; singulier dw-imbu. II. La voyelle thématique i. Toute voyelle thématique i ne détermine pas d'alternance consonnantique, il ne s'agit ici que du thème i du participe d'action.

 Le г thématique du participe d'action détermine les alternances suivantes : a). devant lui, la palatale-vélaire g est remplacée par la palatale s.

 Ex. : du verbe u-loga, envoûter, le participe mu-losi, envoûteur.

 b) la palatale nasale ng est remplacée par la spirante palatale clz. 

Ex. : u-linga, voyager, participe : mu-linzi, le voyageant (voyageur). 

 c) la palatale-vélaire, entre deux voyelles semblables, est amtiie, et apparaît la semi-voyelle palatale-vélaire y. Ex. : u*daga, dérober, participe mu-dayi, le dérobant (le voleur). d) la dentale sonore l est remplacée par la sifflante sourde ts. Ex. : u-lila, manger, part, mu-litsi, le mangeant (le goinfre). e) la dentale sourde r est remplacée par la sifflante sourde ts. Ex. : u-fura, mentir, part, i-futsi, le mentant (le menteur). f) la nasale-dentale n se mouille et devient palatale ny. Ex. : u-vuna, lacérer, part., i-vuni, le lacérant (oiseau de proie.) IV. Affixes. Nous avons. vu que les thèmes de mots concrets peuvent donner un verbe et un qualificatif, aussi bien qu'un nom. Ce sont les affixes qui différencient les noms des verbes et des adjectifs de même radical. Les affixes peuvent être préfixés ou suffixes aux mots. Ils peuvent être une voyelle, une consonne, une syllabe. Ex. : i-sal-u, travail ; n-gwang-u, bâton ; du-lim-i} langue. 1° Suffixes vocaliques post-radicaux. Les thèmes de mots concrets peuvent avoir, comme finale, une des voyelles suivantes : -a, -г, -и, -о. 

 1. Suffixe -a. La voyelle finale du verbe est ordinairement -a. Là où elle esť maintenue, il y a lieu de regarder le nom comme dérivé d'un verbe. Ex. : u-rug-a, venir, di-rugil-a, action de venir ; U'bak-a, entailler, dï-bak-a, entaille.

 2. Suffixe i. La désinence -i peut avoir deux significations différentes.

 a) Cette désinence est la caractéristique du participe d'action, et désigne soit un agent, soit un sujet, doué de telle qualité active, -habitué à telle manière de se comporter. 

 En réalité, il n'existe que des noms-participes, appartenant à la lre et à la 7e classes. La désinence -i détermine alors une modification de la consonne qui la précède. (Voir plus haut la voyelle thématique -/.) Ex. :.du verbe u-fur-a, se tire le participe i-futs-i, le mentant ; . du verbe u-ling-a, voyager, le participe mu-linz-i, le voyageant. 

 b) Cette même désinence -г se suffixe aux noms. Elle remplace alors, en pounou, la désinence -e, caractéristique nominale de la plupart des autres dialectes. La désinence -i ne détermine alors aucune modification de la consonne qui la précède. Ex. : du-lim-i, pour du-lem-e ou du-lim-e, d'autres dialectes ; nen-i, gros, pour nen-e.

 3. Suffixe -u. 

 Le suffixe -u indique un état acquis, par suite de l'achèvement d'une action ; une manière d'être, de servir ; c'est aussi la finale du verbe passif. 

Ex. : i-var-u, chose plantée (plante), de u-var-a, planter; kwendul-u, manière de marcher, de u-wend-a, marcher; di-palul-u, lieu de sortie, de u-pal-a, sortir.

 4. Suffixe o.

 Le suffixe -o, en pounou, a la même signification que -u ; il s'emploie par euphonie, après une syllabe ayant -o- ou -e-, comme voyelle. Ex. : i-bèd-o, malade, de u-bèl-a, être malade; du-syèm-o^ éclair, de н- si/èm-a, faire des éclairs ; i-tsoror-o, apathie, de u-tsor-a, être apathique. 2° Préfixes nominaux. 1. Tous les noms ont un préfixe. 

 1° Quand un nom ensemble dépourvu, on se trouve en présence d'un nom à préfixe nasal. Il s'est produit une alternance consonnantique, due к l'action réciproque de la nasale et de la lettre initiale du thème. (Voir n° 7 et suivants.) Ex. : кого, crapauds, pour n-goro. 

 2° L'action 'des préfixes est de préciser le sens du thème. Ex. : du verbe u-bula, briser, se tirent les deux dérivés suivants : i- bululu, brisoir et di-bululu, objet sur lequel on brise quelque chose ; i-duka, sot, bu-duka, sottise. Voici les préfixes nominaux avec l'idée générale que chacun d'eux donne au nom.

 1° Ce préfixe mu-. Mu- peut être : a) soit un pronom personnel, qui ne se préfixe qu'aux personnes : 

\ Ex. : mu-tu, personne humaine ; mu-geto, femme. b) soit une préposition, donnant au thème un sens de locatif : Ex. : mu-rima, intérieur ; mu-baka, mâchoire; mw-iri, arbre. 2° le préfixe mi-} pluriel de mu- locatif. "

 3° Le préfixe nasal (/г-, m-, ny-, ny) qui fait du thème un qualificatif d'un nom ou d'un verbe sous-entendu. Par elle-même, cette nasale n'indique ni singulier, ni pluriel ; ce sont ses relatifs ou le préfixe singulier du-, qui déterminent le nombre. Ex. : n-gwangu, par lui-même n'est ni singulier, ni pluriel, ce sont ses relatifs, dji pour le singulier, tsi pour le pluriel, qui détermineront le nombre quand besoin sera. 

 4° Le préfixe ma-. marque la collectivité, la masse, et de là, s'est étendu au sens d'abstraction. C'est pourquoi ce préfixe, qui par lui-même n'implique pas l'idée de pluralité, sert cependant de pluriel à plusieurs classes de noms. Ex. : ma-lùngu, sang, ma-loba, hameçons.

 5° Le -préfixe bu-, marque l'abstraction, et quelquefois une quantité indéterminée. Ex.': bu-sina, richesse, b'u-limbu, glu. 

 6° Les préfixes di- et du- marquent l'unité ; du-, plus précis, désigne un objet pris dans une collectivité déterminée ; tandis que di- désigne un objet de n'importe quelle collectivité. Ex. : du-ngatsi, noix de palme, désigne une noix prise dans un tout, le régime y-alsi ; tandis .que di-lolo; papaye, désignera un fruit quelconque du papayer mu-lolo, arbre dont les fruits n'ont pas de lien étroit entre eux.

 7° Le préfixe г-, par excellence- préfixe participial, forme aussi desnoms d'objets matériels. . Ex. : i-vuni, le dévorant, de u-vuna, dévorer ; i-kapulu, objet qui sert à attacher, de u-kapa, attacher, 

 8° Le préfixe ba- peut être :

 a) Préfixe-pronom pluriel des noms de personnes.

 Ex. : mu-viga, esclave, plur. ba-viga

 b) Préfixe pluriel des noms à préfixe nasal.

 Ex, : n-gwangu, bâton, plur. ba-ngwangu ou n-gwangu

- 9° Le préfixe hi- est le préfixe pluriel des noms ayant le préfixe i- au singulier. Bi- est mis pour by-i. Ex. : i-salu, travail, plur. bi-salu.. 

 Relatif de liaison. Pour marquer les différents cas, on se sert des relatifs de liaison.  A de rares exceptions près, ce sont les préfixes eux-mêmes qui servent de termes de liaison. On les verra en regard des noms des différentes classes. Notes sur les préfixes nominaux.

 1° Les préfixes nominaux rangent les noms en classes ou genres. Nous regarderons donc comme appartenant à la même classe tous les noms ayant le même préfixe au singulier et au pluriel, bien que leur origine puisse être différente .

 2° A défaut de l'un des préfixes' ou de tous les deux, c'est l'accord'que le nom impose au pronom ou au relatif de liaison qui indique sa place parmi les autres.

 Ex. : le nom à préfixe nasal n-dao, case, peut être singulier ou pluriel. C'est son terme d'accord qui en montrera le nombre, dji pour le singulier, tsi pour le pluriel. 

 3°les noms n'étant pas divisés en noms du genre masculin et du genre féminin, beaucoup de noms d'êtres animés s'appliquent indifféremment à l'un et à l'autre sexe. . Ex. : mw-ana, signifiera fils ou fille ; mondi, chien ou chienne ; kari, singe ou guenon. Si on veut préciser le sexe, ou ajoute les substantifs : mu-lumi ou di-bâla, mâle ; mu-geto, mu-gatsi, i-busi, femelle. On dira donc : mw- ana-dibâla, garçon.; mw-ana-mu-geto, fille ; koko-mu-lumi, coq ; koko- mu-gatsi, poule. 

 4° Nous avons vu que les préfixes déterminent le sens des noms. Cependant on trouve dans une classe des noms qu'on s'attendrait à trouver dans quelque autre. Cela tient au point de vue particulier auquel s'est placé l'indigène. Par exemple, si dans le nom d'agent, qui possède la désinence -i, l'indigène a envisagé l'agentsous son aspect de personne humaine, on n'aura pas le préfixe de l'agent i- ; mais celui des noms de personne ти-. Ainsi on ne dira pas : i-kelitsi, le gardant (gardien) ; mais : mu-kelitsi, personne gardant. Nous avons vu aussi, plus haut, l'emploi des deux préfixes du- et di-, à sens si voisin. On- trouve même de l'indécision dans l'emploi de certains pluriels ; ainsi des noms à préfixe nasal, très couramment employés, ont dans certains groupements le pluriel ma-,

 Ex. : n-dao ou ba-n-dao, cases, fait ailleurs ma-ndao. 

 Tableau des classes. Tableau des classes. Tableau des classes. II sera traité des relatifs nominaux plus loin. Il sera traité des relatifs verbaux plus loin. Pour l'accord des adjectifs qualificatifs, non traités ici, voir p. 155. Préfixe nomin. • type sing. plur. sing. plur. ba-viga rapport sing. nomin. plur. ba- relatif verbal sing. plur и ba I. Classe personnelle. ти- ba- mu-viga (esclave) 

 Principe. — A cette classe, appartiennent tous les noms qui ont pour préfixe nominal, au singulier ти-, et au pluriel, ba- substitué à mu-, ?Jota. — Les noms de personnes appartiennent à la classe imposée par leur préfixe, dont ils prennent aussi le relatif d'accord. Ils prennent cependant les pronoms personnels. Contractions. — 1° Au singulier, on a mw- à la place de mu- devant une voyelle.. 

 2° Au pluriel, devant -a,- du radical, Га- de ba-, et celui du radical se contractent en à long. — Devant -i initial du radical, a- de ba- se contracte avec cet -i en î long. — Devant -e initial du radical, a de ba- se contracte avec cet -e en e long. Ex. : mw-ana, enfant, pi. bàna ; mw-isi, habitant de . . . pi. bîsi ; mw èhi, étranger, pi. béni. Caractéristique. — Les préfixes de cette classe sont les pronoms objectifs dé personnes : mu, ba. Aussi, on n'y trouve que des noms d'êtres intelligents. Cependant, elle ne les contient pas. tous. Ex.: mu-ťu,personne, plur. ba-lu ; mu-geto, femelle, plur. ba-geto ; mu-lumi, époux, plur. ba-lumi; mu-gatsi, épouse, plur. ba-gatsi ; mu- kuba, forgeron, plur. ba-kuba ; mu-fudu, jeune homme, plur. ba-fudu. 

 Se rattachent à cette classe de nombreux noms d'agents, tous suffixes de la désinence participiale -t. Ex. : mu-dayi, celui qui prend, de u-daga, prendre (voleur) ; mu- bwandzi, celui qui tisse (tisserand), de u-bwanga, tisser ; mu-litsi, celui qui mange (vorace), de . u-lila, manger; mu-lolitsi, celui qui aboie (aboyeur), de u-lola, aboyer ; mu-lobitsi, celui qui pêche (pêcheur), de u-loha, pêcher à l'hameçon. Remarque. — Pour la formation de ces noms, voir le paragraphe de : « La voyelle thématique -i ». 

 Exemples : Ma-bika ma Nzyengi a dji mu-viga ; Mabika (fils ou fille) lui de Nzyengi, il (ou elle) est esclave.

 — Bîsi dîmbu ba dji vava ; gens du village, ils sont ici.

. — U-na, tsiri-mu-gatsi Bu-ka ; celle-là ce n'est pas. épouse (de) Buka. 

— Ba-nombi ba dji ba-tu ; noirs, ils sont hommes. 

— Béni ba dji na n-zunzu ; étrangers ils sont avec vol (voleurs).

 — Ba- kwili be lili ; veuves elles pleurent

- — Kèla na .ba-dayi ; fais attention à voleurs. - — Ba-lindzi ba ma toga ; voyageurs ils sont fatigués. 

 II. Classe derivative et locative. 

 Préfixe nominal type rapport nomin, relat. verbal sing. plur. sing. plur. sing plur. sing. plur. ma- mi- mu-kongo mi-kongo mi- " и mi (montagne) Principe. — A cette classe appartiennent tous les noms ayant, pour préfixe nominal, au singulier ти-, au pluriel mi- substitué à mu-. 

 Contractions. — Les noms commençant par -a, -e, -i, ont pour préfixe nominal, au singulier mw-; ils ont ту- au pluriel. Les radicaux commençant par -«, contractent -u du radical avec celui du préfixe en û long, le préfixe pluriel est ту-.

 Ex. : mûru, tête; plur. my-uru; mw-endu, voyage, plur. my-endu ; mw-ilai rivière, plur. mlla. Remarque. — g°g0, bras, fait ту- о g о au. pluriel. Caractéristique. — Le préfixe mu- n'est pas pronom. Cette classe forme des dérivés de verbes d'action et aussi de véritables locatifs, surtout avec des noms d'arbres et d'endroits. C'est leur désinence qui en précise le sens. 1° La désinence -a leur donne une idée neutre ou locative : 

 Ex. : mu-baka, mâchoire, du verbe u-baka, entailler, mordre, donc, membre qui sert à mordre ; mu-pupila, courant d'eau, par où l'eau s'écoule ; mu-kata, peau, du verbe u-kanda, tendre, ce qui est tendu ; mu-panda, natte, du verbe u-vanda, natter, ce qui est natté. 

 2° Le suffixe -i indique une qualité acquise par l'objet, soit par suite d'une action qu'il exerce, soit de par sa nature même. Ex. : mu-tendi, marteau ; mu-gondzi, celui qui rate (orage sec) ; mu- kubi, ce qui agace (agacement) ; mu-hwati, ce qui est pour abattre (sabre d'abatis); mu-kekili,ce qui est pour tambouriner (baguette). 3° Les suffixes -o et -u indiquent l'état résultant d'une action. Ex. : mu-baku, hache ébréchée, de u-baka, entailler ; mu-dumfu, résonnance, de u-duma, résonner ; mu-gamu, cri, de u-gamuga, crier ; mu-fundu, accusation, de u-funda, accuser ; mu-kandzu, bois coupé, de u-wanga, couper du bois ; mu-sopo, par où sort quelque chose (boyau), du verbe u-supuga, arrivera la sortie ; mu-vovo, par où quelque chose s'écoule (tuyau), du verbe u-vova, s'écouler ; mu-nu, par où on boit (bouche), du verbe u-nu, boire ; mu-laku, là où on épie (aifût),de u-lèga, épier. Exemples : Tsuna mu-djyamba ; regarde rivière. — Mu-soiïi taba u-dwedji ; chair de chèvre elle (est) douce. — Mi-ngudi mina nzuki ; .tornades elles (sont) avec dommage. — Mi-landza mi na my-unu mi neni ; grenouilles elles (sont) avec bouches énormes. — Mu-sulu и tiba ; bouillie elle (est) épaisse. — Ni na muru bwali; je (suis) avec tête maladie (malade). III. Classe qualitative. ' Préfixe sing. * (nasale) (nasale) nominal plur. (nasale) sing. n-gwangu n-gwangu type rapport plur. sing. n-gwangu ba-n-gwangu (bâton) nomin. plur. tsi ba relat. sing. dji dji verbal plur. tsi ba Principes. — A cette classe appartiennent tous les noms dont le préfixe n'est pas distinct du radical ; c'est-à-dire les noms commençant par une nasale [mb, nd, ng, ny, ny) ou par une sourde k, p, Д is. Le préfixe pluriel se forme comme suit : 1° Les noms communs de personnes prennent toujours le préfixe ba-. Leur relatif soit de rapport, soit verbal est ba. 2° Les noms de choses possèdent^ au pluriel, deux manières d'expression : a) Ils peuvent rester invariables, c'est la manière la plus ordinaire. Leur relatif, soit de rapport, soit verbal sera alors tsi. b) Ils peuvent eux aussi prendre le préfixe ba-, superposé à la nasale, lorsqu'elle existe. Leur relatif, soit de rapport, soit verbal^ est alors ba. Exceptions du pluriel : Société des Africanistes. ' 

 Dans les régions pounoues suivantes : Mwila, Ndende, Magaba-ma- Djyungu, Divené, le pluriel avec préfixe ba- s'emploie très peu. De plus, les indigènes de ces régions donnent le pluriel à préfixe ma- à un certain nombre de noms de cette classe. Voici les plus employés : та-n-dao, plur. de n-dao, maison; ma-n-zila, plur. de n-zila, sentier; ma-tsuva, plur. de isuva, calebasse ; ma-pondzi, hottes, plur. de pondzi ; ma-tsanda, plur. de tsanda, pagne ; ma-m-bari, plur. de m-bari, palmier . Les relatifs pluriels de rapport et verbaux de ces noms sont ma. Reman/ue. 

— Ce préfixe ma- est le préfixe pluriel régulier de cette classe, dans beaucoup de parlers Ban tous. — En pounou, il n'apparaît plus qu'à l'état sporadique., Caractéristique. . — La plupart des noms de cette classe sont, soit des qualificatifs d'un nom sous-entendu, soit des dérivés ou des qualificatifs - verbaux. 1° Qualificatifs du nom sous-entendu mu-tu, personne :

 a) Des noms de personnes, tels que : tadji, père, ngudji, mere, nganga, médecin, etc. . .

 b) Des nomsd'êtres animés, telsque : minzi (pour mbinzi) le chassant (chacal), du verbe u-binga, poursuivre ; nzutsi, le sauteur, (chat), du ban- tou *gJoda, sauter; nzao, l'animal à tuyau (trompe), du verbe u-vefëma, respirer ; à comparer avec le bantou ndofu, éléphant ; nyati, celui qui piétine (buffle), du verbe u-tsyara ou dyara, piétiner, etc. . .

 2° Noms de choses dérivés de verbes, tels que : mbingu. chasse, de- u-binga, chasser; pembi, argile blanche, de u-vêma, être blanc ; tsongi, aiguille, de u-tsoka, piquer ; ndosi, rêve, de u-dora, rêver; kongo, jarre ronde, de u-gonga, tourner; pèro, bois-ressort de piège, de u-vèra, détendre ; pita, arc, de u-pyèta, recourber, etc.. . 3° Noms qualificatifs verbaux : 

 a) Des noms indiquant une manière d'être ou de faire, pouvant se traduire par : manière de... Ces noms sont dérivés des verbes à forme directive (voir). 

 Ex. : kwendulu, manière de 'marcher, de u-wenda, marcher; kûlulu, manière d'entendre, de u-ulu, entendre ; nzilumunu, manière d'être couché, de u-silama, être couché ; ndilulu, manière de manger, de u-lila, manger; kengusunu, manière de regarder, de u-gengisa, regarder, etc..

 b) Des noms adverbiaux multiplicatifs, exclusivement employés pour énoncer qu'une action se répète un certain nombre de fois. Ces noms se tirent des verbes ; évidemment, ils sont toujours au pluriel. Ex. : ndonga, promesses, du verbe u-longa, promettre ; pana, dons,  du verbe u-vana, donner; mbotsa, mouillages, du verbe u-botsa, mouiller; рати donne nya ; nasale -f- e> donne nye. Ex. : dw-ala, ongle, plur. nyala ; dw-engo, marmite, plur. nyengo.

 b) Nasale -f- г, donne ni. Ex. : dw-imbu, plur: nimbu. Remarques. — Du-syendi, épine, admet trois pluriels : tsyendi, qui est le plus commun, mais aussi ba-tsyendi et dans quelques groupements pounous ma-tsyendi. — Du gadji, feuille, fait au pluriel ma-gadji. — Du-bandzi, mouche, fait au pluriel ba-ndzi. Caractéristiques de cette classe. — L'indigène range dans cette classe des groupes de choses ou d'êtres qui vont de pair ou forment un tout. A ces collectivités, le préfixe opère une véritable soustraction. On remarquera qu'à cette classe se rangent des noms abstraits. Cela se comprend, car, d'abord, l'idée de collectivité suggère celle d'abstraction; puis l'abstraction ne pouvant pas se comprendre au pluriel, on fut amené à donner aux noms abstraits le préfixe sélectif singulier. On trouve donc dans cette classe : 1. Des noms de bestioles qui se trouvent habituellement en groupe :

 Ex. : tsyalango, fourmis rouges, sing, du-syalango ; mbono, petite fourmi noire, sing, du-bono; koyo, termites, sing, du-goyo, etc. . .

 Remarque. — Ces noms peuvent avoir leur pluriel doublé du préfixera ;- mais le pluriel simple et le pluriel composé ne s'emploient pas indifféremment : le pluriel simple insistera davantage sur l'idée de collectivité tandis que le pluriel composé attirera l'attention sur le nombre. 

 2. Presque tous les noms de fruits en grappes, en touffes, en épis. Ex. : pinda, arachides, sing, du-oinda ; tsafu; fruits du Pachylobus édulis, sing, du-safu ; te'ri, pépins de courges, sing, du-réri, etc.. 

 3. De nombreux noms d'objets, groupés soit naturellement, soit dans leur mode d'emploi. Ex. : kèla, tiges de palmier-rafia, sing, du-gèla ; kundza, pailles, sing, du-gundza ; tsa la, plumes, sing, dusala', mbandzi, côtes, sing, du- bandzi; kana, pustules, sing, du-gana, etc.; 

 4. Des noms abstraits. Ex. : du-bendu, germination; du-kanda, insomnie ; du-kengo, fragilité ; du-fu, mort ; du-bengo, rougeur ; du-mfwemfo, flexibilité, etc... 

 Exemples. U да betsi na nyabi', tu ne fus pas avec courroies.

 — Peyi nyengo', donne-moi marmites. 

— Laba dusyèmo ; vois (l')éclair.

 — Ye bola bat- syendzu ; va ramasser branches mortes.

 — Nyuru tsi bapasa tsi na myo- ni ; corps de buffles ils (sont) avec poils. — Mwiri и да na tsyendi ; arbre il n'(est) pas avec épines. U betsi na dusyendi du sakama mu ditambi; tu étais avec épine longue dans pied. 

— Midjyamba mi na bandzi ; rivières elles (sont) avec mouches. V. Classe quantitative. Préfixe nominal • sing. di- plur. ma- type . sing. • di-kaka plur. ma-kaka rapport nomin. sing. plur. di ma relat. sirtg. di yerbal . plur. ma main Principe. 

— A cette classe appartiennent tous les noms ayant pour préfixe nominal singulier di-, et le préfixe ma-, au pluriel, substitué à di-. 

 Contractions.

 — Les noms dont le radical commence par les voyelles -a, -e, -f/, ont dy- pour préfixe singulier, ceux dont le radical commence par -i contractent cet -i avec celui du préfixe, en î long. 

 Le préfixe ma-, en contact avec

 -a initial du radical en â long, avec -è initial du radical, il se contracte en eJong. L'a du préfixe ma-, en contact avec 

-г initial du radical, disparaît et -i s'allonge. Il n'y a pas là de vraie contraction, car en pounou, la contraction régulière de a + i donne ê. 

Ce pluriel irrégulier est formé par analogie avec le singulier. 

 Par exemple, le pluriel mîsu, yeux, a été formé sur le singulier dîsu. Régulièrement, on devrait avoir mêso : on devrait avoir má, par suite de - la contraction régulière a-\-i donnant e; on devrait avoir -o suffixal, par suite de l'alternance qui fait que la voyelle e de l'avant-dernière syllabe demande -o comme suffixe vocalique.

 Ex. : di-loba, hameçon, plur. ma-loba; di-liga, appât, plur. ma-lïga ; dij-anga, étang, plur. manga ; dy-uva, nid, plur. mûva ; dî-nu (pour di- wii), plur. minu (pour mêno), dent ; dy-èla, intelligence, plur. mêla. Exception : di-bâla, mâle, fait au pluriel ba-bàla. 

 Caractéristique. 

— Les préfixes di- eï du- marquent tous les deux le singulier. Ils diffèrent en ceci : Le préfixe </«-, sépare d'une collectivité une unité ayant avec cette- collectivité un lien étroit, comme une graine dans un épi, une herbe dans une touffe ; tandis que le préfixe di-y sépare une unité prise dans plusieurs objets juxtaposés, n'ayant entre eux qu'un lien d'espèce, comme les fruits d'un arbre, des œufs, des pierres, des noms de lieux... Exemples : Ba-lsnli be dji ma-lolo ; oiseaux ils mangent papayes.

Ba-punu be bi na ma-baka ; Pounous ils sont toujours avec tatouages.

 — Di-palulu di nungi di ma diba; sortie de plantation elle a été obstruée. 

— Rubula misu ma mu-sindzi', arrache yeux de chat-tigre. —

 ■ Sandza , ma-vego ; , chasse (les) taons. VI. Classe abstraite et collective. Préfixe nominal type rapport nom. relatif verbal sing. plur. sing. plur. sing. plur. sing. plur. bu- (manque) bu-lau (manque) bu- (manque) bu- (manque) (folie) bu- ma- bu-dilu ma-dilu bu ma

 ■ bu ma (fer) Principe. — A cette classe appartiennent tous les noms ayant pour préfixe дотта1 au singulier bu-, et au pluriel ma-, substitué à bu- quand le pluriel existe.

 Contractions* 

— On a bw- devant un radical commençant par une des voyelles -a, -e, -i, au singulier. Au pluriel, -a initial du radical se con tracte avec -a de ma-, en -â long; -e initial en -e long ; -i initial en -î long.

 — On a donc ma -f- a = ma ; ma -[- e -= me ; ma -j- i \ zrz mî.

 Caractéristique.

 — Le préfixe bu- est avant tout le préfixe de l'abstraction ; aussi sert-il à la formation du plus grand nombre des noms abstraits, qui, évidemment, n'ont pas de pluriel. En élargissant le concept, on en arriva à appliquer ce préfixe à des noms désignant une matière ; par exemple de la glu, de la cire, du fer. . . Cependant, dans certains cas, il a fallu pouvoir compter certaines choses formées de matière, alors ona pris le préfixe de masse ma-, qui sert alors de pluriel au préfixe bu-. Ainsi,. le concept de, maladie est abstrait, on aura donc bw-ali, maladie ; mais les maladies peuvent êtres multiples, on a alors le préfixe ma-. Le concept de fer. est un concept de masse, on aura donc bu-dilu j mais on peut avoir plusieurs morceaux de fer, d'où le pluriel ma-dilu. On trouve donc dans cette classe : 1. Des noms abstraits, tel que : bu-duka, sottise; bu-djyoba, crédulité ; bu-vapa, brutalité ; bu-vunda, âge d'homme ; bu-rang a, précaution ; bu-kongo, puissance; bu-sina, richesse; bu-rèla, chasse; bu-nguma, stérilité, etc. Puis aussi des noms à désinence -i, dérivés des verbes d'action, comme bu-kidi, obstination, de u-kina, refuser ; bu-kani, méchanceté, du verbe u-gana, menacer, etc. 2.' Des noms concrets, ne possédant que le singulier, noms de masses, tels que : bu-limbu, glu ; bu-ndzundza, amadou ; bu-dji, miel ; bw-ingu, cire. 3. Des noms concrets ayant singulier et pluriel, peu nombreux. Pour l'explication, qu'on veuille bien se reportera la page suivante. Exemples : Bu-di lu bu sa dèda ; fer n'(est) pas mou. — Ba-fudu Veto ba na bukidi ; jeunes gens ceux de nous ils (sont) avec endurance. 

— Mw-ana Вика а да na bu-mbembo ; enfant (de) Bouka il n'(est) pas avec négligence.

 Le Préfixe collectif Ma-. 

 Principe. — Le préfixe ma- suit, dans tous les cas, les règles de contractions, de rapport nominal et de relation verbale, énoncées plus haut '(p. 149): Caractéristique. — Ce préfixe donne au nom. une idée de collectivité, de masse, de grandeur, c'est pourquoi on le trouve appliqué : 1° A la plupart des noms de liquides, comme ma-mba, eau; ma-lamu, vin de palme ymàka, sève ; ma-kengi, bave ; ma-suba, urine ; ma-lungu, sang; ma-tedji, salive; mâtsi, graisse... 152 

 2° Au nom de dignité, et beaucoup de noms de personnes, et aussi au pluriel des noms de dizaines, comme : Ma-paru, Ma-ganga, Ma-dibila, Ma-pangu (noms- de personnes) ; etc. . . Noms de dizaines : ma-guma bedji, vingt; ma-gďma na, quarante,... 3° Le préfixe ma- sert à former des noms adverbiaux, dérivés de verbes d'état, comme ma-gudama, à plat-ventre, de u-gudama, être vautré, ma- sangama, sur le dos, de u-sangama, être couché sur le dos ; ma-tsana, dans la position assise, de u-tsana, être assis ; ma-sotama, à croupetons, de u- sotama, être accroupi; ma-ndzinzima, à reculons. . . 4° Ce préfixe sert de pluriel à la classe quantitative, en tant que la masse s'oppose à l'unité, marquée par le préfixe di~ ; par exemple : ma- papi, ailes, pluriel de di-papi', ma-gagala, écailles, plur. dedi-gagala\ ma-kutu, poteau, plur. de di-kutu. o° Ma- sert aussi de pluriel aux noms partitifs de la'classe abstraite, en tant qu'il leur donne l'idée de pluralité; comme ma-ta, fusils, sing, buta (anciennement bu- ta désignait un nombre indéterminé d'arcs, et mata, n'importe quelles armes) ; ma-dilu, morceaux de fer, s'oppose à bu-dilu qui désigne du fer; ma-longo, contrées, s'oppose à bu-longo, contrée qui a le sens premier de la terre entière. Remarque. — Le nom ma-gena, panthère, est invariable ; ce nom doit être rangé parmi les noms marquant la dignité ; en effet l'indigène ressent pour la panthère une crainte superstitieuse, d'où son respect pour elle, respect qui s'exprime par le préfixe -ma. 

 VII. Classe modale.

 Préfixe nominal type rapport nom relatif verbal . sing. plur. sing.. plur. sing. plur. sing- plur. i- bi- i-bèdo bi-bèdo i bi i hi (malade) Principe. 

— A cette classe appartiennent tous les noms ayant, au singulier, le préfixe i-, et au pluriel bi-, substitué à i-. Contraction.

— Devant un radical commençant par une voyelle on a y- à la place de i-, et by- à la place de Ы-. Caractéristique.

 — Tous les noms de cette classe sont d'origine verbale. Le préfixe i- est un véritable relatif. Il peut signifier : celui qui fait, celui qui est apte à faire, celui qui est de telle manière, qui a telle, ou telle qualité, qui resse'mble à telle chose, qui sert à tel usage. C'est la voyelle thématique qui déterminera les différents sens. 

 1° La voyelle thématique -t* désigne un agent ou une qualité active acquise, comme : i-bèn-i, le haïssant, de u-vin-a, haïr ; i-dum-i, le tonnant, de и dum-a, tonner; ivos-i, le reposant, de u-vots-a, reposer ; i-vuni, le dévorant {oiseau de proie), de u-vun-a, dévorer; i-mingits-i, le faisant le beau (coquet), de u-ming-a, orner; i-gang-i, le grillant (petite saison sèche), de u-gang-a, griller; i-lumb-i, l'annonçant (messager), de u-lumb- a, annoncer (verbe vieilli, que l'on retrouve en Swahili).

 2° La voyelle thématique -a, donne aux noms une idée d'état naturel ou acquis, comme : i-dub-a, objet dont la qualité, l'habitude est d'être plongé dans l'eau (nasse), du verbe u-dub-a, immerger: i-ndèl-a, objet dont la qualité est de pendre (boucle d'oreille), de u-lelam-a, être suspendu ; i-lèk-a, le gouttant (source), de u-dèk-a, dégoutter ; i-bind-a, l'état de manquer de quelque chose (malchance), de u-vinda, manquer de... 

 3° Les voyelles thématiques

 -u et -o forment des noms dérivés du participe passif -ul-u, -un-u, des verbes applicatifs, -ul-a, -un-a. Ces noms désignent des objets qui servent à tel ou tel usage comme : i-gang-u-lu, qui sert à saisir (anse), 

de u-ganga, saisir ; i-sal-ul-u, qui sert à travailler (outil), de u-sal-a, travailler; i-kap-u-lu, qui sert à attacher (lien), de u-kapa, attacher; i-bul-ul-u, qui sert à briser (brisoir), de u- bula, briser; i-tsan-un-u,. qui sert à s'asseoir (siège), de u-tsana, s'asseoir ; i-swem-un-u, qui sert à se cacher (refuge), de u-sivema, être caché. . . i-son-on-o, qui sert à graver (poinçon),, de u-sona, graver ;. i-nzond z-ol-o . qui sert à piquer (objet pointu), de u-tsoka, piquer.

 4° Le préfixe г-, appliqué à un nom de' clan ou de tout autre groupement humain, lui donne, selon le contexte, tous les sens indiqués plus haut, et même le sens de lieu géographique ; ainsi, i-punu, selon le contexte, signifiera la manière de parler, le lieu d'habitat, la manière de se comporter de ce groupement ; on dira donc : ni u-wenda о i-punu, je "vais en pays pounou ;

 be vosi i-punu, ils parlent pounou ; bumina i-punu yagu, cesse ta manière pounoue (ton habitude, ta mauvaise manière pounoue de te conduire). 

 Exemples : Bi-gombutsu Ы gatsi ; balais ils ne (sont) pas. Banu na i-kanana, soyez avec ténacité. By-uji bi gatsi ; vivres ils ne (sont) pas. U y aba i- tsororo; tu sais être (ne sois pas) apathie (apathique). Ulu bi-gumbu bi magena ; écoute rugissements de panthère. Maganga a na i-kiba ; Maganga il (est) avec essoufflement. О i-punu u mikongo mipwela ; en pays pou nou là (sont) nombreuses montagnes. 

Rapports des noms I. Rapport de deux noms. (de, du, de la, des, en, pour, à). Le rapport de deux substantifs peut : 

 a) signifier l'attribution, , et correspond au génitif latin, au de français, comme dans : patte d'hippopotame, arbre de forêt. 

 b) ou bien avoir un sens plus étendu, énonçant la nature, le but, et correspondre au français en, pour, à; comme fusil à capsule, sagaie en fer. 

 Principe. — Dans l'un comme dans l'autre cas, la relation entre les deux noms est établie parles préfixes de rapport nominal des différentes classes. (Voir en tête de chaque classe de noms son préfixe de rapport nominal). Ces préfixes de rapport se confondent avec les préfixes des noms, excepté au singulier de. la classe personnelle 

(1°), de la classe locative (II0) et de la classe qualificative (Hl°), où le second nom se place à* la suite du premier, sans aucune liaison. Remarque. 

— Les noms de personnes joints ensemble, pour exprimer la filiation paternelle, suivent le même principe. Quelques exemples. (lre cl.) Mw- ana tadji, frère (de) père, plur. bána ba íadji. — (2e cl.) mu-kata nyoga, peau de serpent, pi. mi-kata mi nyoga. 

— (3e cl.) nzila dimbu, sentier (de) village, plur. nzila tsi dimbu.

 — (4e cl.) du-limi du pasa, langue de buffle, plur. ndimi tsi pasa

. — (5e cl.) dînu di ngandu, dent de caïman, plur. mînuma ngandu

— (6e cl.) bu-dilu bu mu-kuba, fer de forgeron, plur ma-dilu ma mu kuba.

 — Ma-lungu ma koko, sang de volaille. 

— (7e cl.) i-te'gulu i ma mba, puisoir à eau, plur. bi-te"gulu bimamba. Ba-kita ba Musadji, Bakita (fils) de Mausadji. Nziu pitsanga, Nziu (fils) de Ditsanga. 

 Exemples : Mu-gatsi Nzamba atsisumba mi-lunga mi kunga; épouse de Nzamba elle a acheté anneaux de cuivre. 

— Tu ma ba na ndao tsi ma kuku ; nous avons été avec cases d'écorces

. — Peyi i-vyovi i tadji Вouka ; donne-moi (le) chapeau du père de Bouka

. — Mi lunda mi mu-siru, mi-ngani ; fruits de la foret, ils (sont) acidité (acides).

 — U y a singa ndosi tsi bi-bèdo ; tu connais croire (ne crois pas) rêves de malades. 

Kasa a na tsyendi tsi mbari mu mu-lembu di-kulu ; Kasa il (est) avec épines de palmier dans (un) doigt de pied.

 II. Autres termes de rapport. Au lieu d'un substantif, le terme de rapport peut être un adjectif, un pronom, un verbe. 

 ADJECTIFS ET NUMÉRAUX 

I. Adjectifs qualificatifs. Sous ce titre, il convient d'étudier séparément ; 

 1. Les adjectifs qualificatifs proprement dits ; 

 2. Les différentes manières de suppléer au manque d'adjectifs qualificatifs. Place du qualificatif dans la phrase ; A de rares exceptions près, le qualificatif se place après le nom et tout ce qui le détermine : possessif, démonstratif, numéral, indéfini. Ex. : Peyi mi-lunda mi-па mi-bedji mi-boti ; donne-moi fruits ceux-là» eux-deux eux-bons. 

 1° Adjectifs qualificatifs proprement dits. 

 Voici ces adjectifs, très peu nombreux : 

 -neni, ample, gros ; 

-boti, bon, beau ;

 -susu, autre ; 

-biv mauvais ;

 -gulu ancien, vieux ; 

-gana, neuf, nouveau, qui se contracte avec les préfixes singuliers des noms des lre et 2e classes, en môna, pour mu-gona.

 Principe. 

— En général, les adjectifs qualificatifs prennent les préfixes de rapport verbal des noms qu'ils qualifient. Il faut excepter le singulier des lre et 2e classes où l'accord est fourni par le préfixe nominal mu. Ex. : mu-somo môna, fourchette neuve; du-gadji du susm, feuille autre ; tsanda dji gona, pagne neuf; bu-ta bu bi, fusil mauvais ; mu-tu mu boti, personne bonne. 

 2° Manières de suppléer au manque d'adjectifs qualificatifs. On supplée au manque d'adjectifs qualificatifs, soit par des adjectifs verbaux tirés des verbes d'état, soit par des noms qualificatifs, soit enfin par l'indéterminé mu-ngo, plur. ba-ngo. a. Adjectifs verbaux tirés des verbes d'état, 

 Principe. 

— Ces adjectifs prennent les préfixes de rapport nominal des noms qu'ils qualifient.. Il faut excepter le singulier des Iго et 2e classes où l'on a le relatif verbal u. . 156 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES Ex. : mu-geto a gasa, femme maigre, du verbe : ugasa, être maigre ; пги-lunda и bola, fruit pourri, du verbe u-bola, être pourri; i-salu i ran- ga, travail difficile, du verbe u-ranga, être difficile; tsanda tsi pinda, pagnes noirs, du verbe u-pinda, être noir. . .

 b. Noms qualificatifs. Principe. — Les noms qualificatifs suivent envers le nom qu'ils qualifient les règles de relation des deux noms entre eux, p. 154. 

 Ex. : mam-ba ma mudji, eau de feu (chaude) ; 

nyama mbisu, viande (de) crudité (crue) ; 

modjibwali, ventre maladie (malade). . .

 c. Les adjectifs :

doué de, habitué à, dépendant de ; affligé de (selon le. contexte), se traduiront par mu-ngo, plur. ba-ngo. On aura ainsi 1 mu- go bagisi, personne (adonnée) aux fétiches (féticheur) ; ba-ngo malamu, personnes (adonnées) au vin de palme, (ivrognes) ; mu-ngo ikoko, personne (affligée) d'une bosse (bossu) ; mu-ngo djiba, personne (adonnée) au vol (voleur). . . 

 Exemples : Ngebi a go mwe ba na ma-kulu ma rekama ; enfant il ne sera plus avec jambes torses. 

Tu go ba na tsanda tsi pasiga ; nous ne. serons pas avec pagnes déchirés.

 — Mw-ana mu geyi a go ba na di-baga di mengu ; enfant petit il ne sera pas avec couteau à tranchant (aiguisé).

 — Ňi na mu-ru bwali ; je suis avec tête maladie (malade). 

— U y a nu ma-mba ma yelili ; tu sais boire (ne bois pas) eau tiédeur (tiède).

 — A tsi bong a du-ru du gulu ; il a pris cuiller usagée. 

Banu ba-ngo musolo ; soyez personnes (adonnées à 1') activité (actives). 

 II. Numéraux. 

 Le système de numération en pounou, est décimal, en harmonie avec la manière de compter des indigènes sur les dix doigts.de la main. Voici à l'état absolu, les nombres qui servent à former les nombres cardinaux et ordinaux; excepté: premier « -tega ».

 -mosi

 -bedji

 -ryeru

-na 

 -ranu 

 -syamunu 

i-sambwali

 i-nana

 i-fu 

i-gumi 10 

 kama 100

 toseni  1000 

 I. Nombres cardinaux. 

 Principes.

 — 1° De 1 à 6, les nombres cardinaux sont adjectifs. Ils se placent donc après le nom qu'ils déterminent, et suivent les règles d'accord des adjectifs qualificatifs .

__ (Voirplus haut.) Ex. : Ba-tu ba-na ; personnes quatre.

 — Ma-baga ma-ranu ; couteaux cinq. 

— Ba-tsoli ba-syamunu ; oiseaux six. 

— Du-paludu-mosi; carquois un. 

— My-endu mi-bedji, voyages deux. Exceptions. a) « Mosi » déterminant un nom des Ie, IIe, IIIe classes ne prend pas de préfixe. Ex. : Mu-tu-mosi; personne une.

 — Рuга mosi; plaie une. 

 b) Les numéros cardinaux, de 2 à 6 déterminant un nom de la IIIe classe, au pluriel simple, ou un nom de la IVe classe au pluriel invariable, prennent les forces spéciales que voici : 2 3 4 5 6 -bedji, i-ryeru, dji-na, i-ranu, syamunu Ex. : ndao bedji; maisons deux. 

— Panguga i-ryeru ; barres trois. 

— Tsala djinay plumes quatre.

 — Nyengo i-i*anu ; marmites cinq.

 — Mbusa syamunu ; filets six. 

 2° De 7 à 10, les nombres cardinaux sont des noms de la VIIe classe. Ils précèdent le nom qu'ils déterminent. L'accord entre les deux noms est celui de deux noms entre eux. (Voir plus haut). On aura en français : septainede. . . ; huitaine de. . . ; neuvaine de... ; dizaine de. . . ; I-sambwali i. . ., i-nana i. . . , i-fu i. . . , i-gumi i. . 

 Ex. : I-sàmbwali i ba-tu ; septaine de personnes. 

— I-nana i pondzi ; huitaine de paniers. 

— I-fu i ma-sambi ; neuvaine de rasoirs. 

— I-gumi i bi-duba ; dizaine de nasses. 

 3° De 20 à 60, les nombres sont des noms de la VIe classe. Ce sont des « ma-gumi », dizaines, qui en composition s'abrègent en « ma-gu ». Ils suivent les règles d'accord des noms du VIe genre. Puisque ce sont des noms, on ne dira donc pas : vingt, trente, etc. . ., mais: dizaines deux de. . . ; dizaines trois de. . . ; dizaines quatre de. . . , etc. ma-gď ma-beji ma. . . ; magu ma-ryeru ma. . . ; ma-gu ma-па ma... ; etc. Ex. : Ma-gď ma-beji ma ba-koko, dizaines deux de volailles. Ma-gď ma-ryeru ma bi-lumbu, dizaines trois de jours. Ma-gď ma-ranu ma tsongi, dizaines cinq d'aiguilles.

 4° De 70 à 90, comme de 7 à 9, les unités multipliant les dizaines sont des noms. Elles se placent en tète et prennent indifféremment les préfixes du ou i.

 — Elles suivent, avec les dizaines, les règles d'accord des noms entre eux. (Voir plus haut.) On dira donc en français : 

Septaine de dizaines de ... ;

 huitaine de dizaines de: . . ;

 neuvaine de dizaines de. . . 

En pounou : du-sambwali du magumi du, ou bien, i-sambtvali i magumi i ; du- nana du magumi du. . . ; ou bien, i-nana i magumi i; du-fu du magumi du. . . ou bien, i-fu i magumi i. . . Ex. : du sambwalidu magumi du batsoli, ou : i sambwali i magumi i bnlsoli; septaine de dizaines d'oiseaux.  « Kama », centaine, et « toseni », millier, sont des noms de la IIIe classe, à pluriel invariable. Ils en suivent les accords. a) De 100 à 600, de 1000 à 6000 ; centaine une à centaine six, millier un à milliers six, « kama », « toseni » précèdent les unités de centaines et de milliers. (Appliquer la règle des nombres cardinaux, exception b).

 Ex. : Kama bcdji tsi batu\ centaines deux de personnes.

— Kamasya- munu fsibilumbu ; centaines six de jours

. — Toseni i-ryeru tsi ma-loba ; milliers trois de hameçons. Exception : « mosi ».ne prend pas de préfixe ; kama mosi i miri, centaine une d'arbres.

 b) De 700 à 900, de 7000 à 9000, on dira : septaine de centaines huitaine de centaines, etc. . . , septaine de milliers, etc. . . On applique la règle des nombres' cardinaux,

- 2°. Ex. : I-sambwali i kama i mamani, septaine de centaines de pierres, ou : du-sambwali du kamadu mamani. - í-fu i toseni i ba-tsongo; neuvaine de milliers de pointes; ou : du-fu du toseni du batsongo

 Remarque.

 — On pourrait poursuivre 10.000 et plus,- d'après les mêmes règles ; mais l'indigène n'emploie jamais de nombres si élevés. 6° Quand 10, 100, 1000, ou leurs multiples sont suivis d'unités additionnelles, on fait précéder ces unités de « na », avec ; et ces unités s'accordent avec la classe des objets comptés. On devra donc décomposer comme nous l'avons fait plus haut. Ex. : 14 jours : dizaine dejours eteux quatre, i-gumi i bilumbu na bina. 45 billes de bois : dizaine quatre de billes et elles cinq, ma-gď mana ma bibunda na bi-ranu. 75 bâtons : septaine de dizaines de bâtons et eux (bâtons) cinq ; du- sambwali du ma-gumidu ngivangu na i-ranu (ou) na ngwangu i-ranu. 97 personnes : neuvaine de dizaines de personnes et septaine ; du-fu du ma-gumi du batu na i sambwali ibatu. 854 oiseaux : huitaine de centaines d'oiseaux et dizaines cinqs et oiseaux quatre ; du-nana [i-nana] du kama du ba-tsoli na ma-gul ma ranu na ba-tsoli ba^na. 

 Nota; 

— Dans l'énumération pure et simple, comme en français, quand nous comptons : un, deux, trois, quatre, etc. . . , on emploie les nombres cardinaux simples, excepté les six premiers nombres, qui prennent : le préfixe i- pour « mosi » ; « i- » pour les autres nombres. C'est le nom i-ma, plur. bi-ma, objet, qui est sous-entendu et rappelé par ses préfixes. On a donc : i-mosi, 1 ; bi-bedji, 2 ; bi-ryeru, 3 ; bi-na, 4 ; bi-ranu, 5 ; bi-syamunu, 6; i-gumi na bi-ranu, 15 ; mais : ma-guma bedjina i-fu, 29. 

 II. Nombres ordinaux. 

 Voici les dix premiers nombres ordinaux : 
 -lega, premier;
 mu-beji, deuxième ;
 mu-ryeru, troisième ; 
 mu-ina, quatrième; 
 mu-ranu, cinquième ; 
mu-syamunu, sixième ;
mu-sambwali, septième 
mu-папа, huitième
 mu-fu ou mu-if a, neuvième 
 mu-gumi (adject.) ou i-gumi (non), dixième. 

 Principes. 
— 1° Les nombres ordinaux, de deuxième à dixième, sont précédés de mu-. Ils suivent les règles d'accord des adjectifs qualificatifs. (Voir plus haut.) 
 Ex. : I-lumbu i mu-ryeru ; jour le troisième.
 — Така dji mu-ranu ; pas le cinquième
 — Di-kedjidi mu-gumi, ou : di i-gumi ; œuf le dixième
 — Bu-ta bu mu-nana ; fusil le huitième. . Remarque.
 — Les noms des Ire et IIe classes ne répètent pas le mu- du nombre ordinal. Ex. : Mu-geto mu syamunu-; femme sixième. — Mwafi mu-ranu ; martin-pêcheur cinquième.

 2°
 a) Le nombre tega, premier, à l'encontre des autres unités, ne prend pas le préfixe mu-, mais, il suit les règles d'accords des adjectifs tirés des verbes d'état. (Voir plus haut, p. 155.) Ex. : Ми-tu и tega; personne la première. — Ми-kolo и téga ; nuit la première. —
 Ndao dji tega ; case la première. — Du-ngandzi du te'ga, racine. la première. 
 
b) « Dernier » peut se traduire de deux manières : Soit par le nom mu-situ, fin, qui, comme nom, suit l'accord des noms entre eux. (Voir plus haut p. 154.) Ex. : I-lumbu i mu-situ, jour de fin (dernier). Soit par sila, adjectif verbal tiré du verbe u-sita, finir, qui suit les règles propres à ces adjectifs. (Voir plus haut, p. 155.)
 Ex. : I-lumbu isita3 jour le finissant (le dernier). 
 3° A partir des dizaines, les nombres sont empruntés aux nombres cardinaux. Ils se placent après le nom qu'ils déterminent, et suivent les règles d'accord des adjectifs verbaux. (Voir plus haut p. 155.) Ex. : Du-gadji du maguma bedji, feuille la vingtième. Mw-endu и magu1 ma ryeru, voyage le trentième.
 4° Quand les multiples sont suivis d'unités additionnelles, on emploie les unités des nombres cardinaux, jointes parna, et accordées à la classe de la chose dénombrée.
 Ex. : I-lumbu i tsungi i i-gumi na i-nana ; jour de lune le dix et huitaine (le 18e jour).
 — Tsoli dji ma-gumana na bi-ranu ; oiseau le quarantième et cinq (le 45e oiseau). 
 Remarque.
 — Les indigènes n'ont pas l'habitude d'employer des nombres ordinaux élevés. Adverbes ordinaux Les adverbes ordinaux : « premièrement, deuxièmement, troisièmement, etc. . . se traduisent par l'adjectif numéral ordinal précédé de du-. Ils ne sont plus employés à partir de dix. Ex. : Premièrement, du-tega. — Deuxièmement, du-mu-bedji. — Huitièmement, du-mu-nana.

 III. Nombres multiplicatifs.

 1° Les nombres multiplicatifs, rendus en français par « deux fois », « trois fois », etc., en latin par : « bis », « ter », etc., s'expriment, en pounou, par les noms multiplicatifs, suivis du nombre de fois. . . Ces noms sont des pluriels invariables de la 3e classe. Ils se forment des verbes selon les règles exposées plus haut p. 137 et ss. (Voir aussi, p. 146, 3e b.)
 a) de 2 à 6, les numéraux déterminant ces noms de la 3e classe- prennent les formes d'accord prévues pour cette classe (p. 157, exception
 b). Ex. : Ù-fura mfura dji-na, mentir mentis quatre (mentir fois 4). b) de 8 à 10, les nombres étant des noms, ils suivent les règles d'accord données p. 157,
 2°. Ex. : U-rina i-sambwali i tina, fuir septaine de fuites." 2° « Une fois », latin semel. se traduit par le nom di-mosi. Ex. :. U-rina di-mosi, fuir une (fois); 
 3° Tous ces nombres multiplicatifs peuvent aussi se traduire par le nom kumbu, « fois », de la 3e classe. Le nombre est alors un nombre cardinal qui suit les règles ordinaires d'accord des nombres cardinaux avec les noms de la Ve classe (p. 157 et ss., l°à 4°). Mais cette manière d'expression est moins employée pour les nombres de 1 à 10. 
 Ex. : Manduku a ma beruga kumbu mosi, kumbu bedji, kumbu i-rye- ru y ma-gu1 ma bedji ma kumbu, Mandoukou est tombé, fois une; fois deux ; fois trois ; dizaines-deux de fois.

 IV. Nombres distributifs.

Les nombres distributifs sont formés des nombres cardinaux répétés. Ils suivent les principes des nombres cardinaux. (Voir p. 157.)  
 Ex. : Kotanu.u-mos'i u-mosi; entrez un (par) un.
 — Gabanu ma-loba- (sing1. di-) di-rno&t, di-mosi ; distribuez hameçons, un (par) un. — Кара- пи mbamba i-nana inana , magu ma bedji magďma bedji ; kama,kama ; attachez rotins huit (par) huit ; vingt (par) vingt ; cent (par) cent. 

 V. Nombres fractionnaires.

 Les nombres fractionnaires ne déterminent pas des mesures bien précises.
 a) Pour les liquides, « moitié », « demi », se dira di-tingi (plur. ma-). Mu-lingi u ka di-tingi. Dame-jeanne elle est moitié (entamée).
 b) Pour les solides, on emploie « y-asi », « tranche » ; i-buku, « morceau ». Ex. : Tsungi dji ka yasi ; lune elle est tranche (croissant). 
 c) Si on veut déterminer le quart, la moitié, le tiers, le cinquième, etc. , il faut user de périphrases. Prends le quart, pourra se dire : coupe quatre morceaux, prends-en un. Tabula hi-buku bi na, bonga i mosi. Prends les deux cinquièmes : coupe cinq morceaux, prends-en deux. Tabula bi-buku bi řanu, bonga bi bedji, etc.. [A suivre.)  
GRAMMAIRE POUNOU, PAR Le R. P. Joseph BONNEAU, MISSIOIS'NAIHE CATHOLIQUE EN A. E. F.

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