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Herméneutiques de la palabre punu de tat Mabike par Jean Martial Divounguy



Dans cette vidéo, le ton du discours est le traditionnel. La problématique soulevée concerne un membre de la famille qui ne s'est pas occupé des enfants d'un autre membre de la famille. Ici, c'est une axiologie qui décrit une valeur importante chez les Punu, celle de la responsabilité sociale. En ce qui concerne les animaux, ils représentent deux idées puissantes : d'une part, la force (Maghene et Mbire) et, d'autre part, la sensibilité (Mboki et Magam, des lémuriens, et Kusu, le perroquet qui représente la parole). On observe ici que la force s'oppose à la sensibilité, et que la cruauté s'oppose à l'intelligence. Ces animaux sont choisis pour définir le continuum discours-sensibilité-intelligence, semblable au triptyque logos-pathos-ethos, où tous ces éléments sont essentiels pour être un bon évovi. Enfin, ce discours se termine par une observation et un avertissement à ne pas se laisser tromper et à rester ferme dans ses convictions. En résumé, il y a trois mouvements dans cette discussion : le premier est celui de l’auteur lui-même, le deuxième est celui d’une société particulière et le troisième est celui d'une nation.

L'imagerie animale punu défie les vues occidentales selon lesquelles la culture et la nature existent en opposition manichéenne. Quelles sont les principales caractéristiques de ces animaux dans l'univers des sens punu ? Le perroquet est vu comme le grand orateur, le lémurien mboki comme le grand pleureur. Il faut comprendre ces symboliques naturelles en termes de forme et de sens. Certains de ces animaux ont des transformations mystérieuses : le caméléon change de couleur, le serpent se débarrasse de sa peau, les petites antilopes échappent miraculeusement aux pièges humains, les araignées et les léopards possèdent leurs propres symboliques, etc.

En conséquence, pour qu'un animal soit important, il doit être capable de stimuler la pensée et apparaître fréquemment dans les contes et arts visuels. Nous devons nous demander à quoi servent les images animales et comment fonctionnent-elles?

Au cours des 25 dernières années, les anthropologues et les historiens se sont davantage intéressés aux tropes, souvent appelés "figures de style". Il est habituel de considérer cette forme organisationnelle visuelle à partir de l'expression performative aussi bien que verbale. À la suite de David Sapir (1971), il faudrait limiter notre enquête aux quatre grands tropes : métaphore, métonymie, synecdoque et ironie. Nous devons commencer par une compréhension de base de la façon dont les Africains cherchent à donner un sens à leur monde à travers la métaphore et d'autres tropes. La métaphore peut être importante pour créer et maintenir un sentiment d'identité de groupe. "Nous" contre "eux", la séparation et le contrôle du pouvoir. Cela est posé par ceux qui savent quelque chose que les autres ne savent pas. La métaphore est un dispositif coûteux d'une grande portée politique, le multiréférentiel animal l'illustre bien.

Les animaux sont représentés en Afrique à des fins humaines, ils aident à donner un sens à la condition humaine, une proposition aussi anthropomorphique soit-elle. Les formulations de servir et d'ordonner doivent être intuitives, et comme le suggère la forme : des métaphores "l'institution de suggérer". Un aspect important à cet égard est que pour l'humanité, ce que les gens sont incapables ou répugnent à mettre en mots peut plus facilement ou de manière appropriée être représenté sous des formes visuelles et autres formes d'expression. Le discours parallèle de la relation animale peut être posé, sensé, et la critique délivrée à distance intellectuelle et politiquement sûre, autrement dit, la métaphore n'est encore qu’un début de la compréhension complexe des relations entre humains et animaux dans les cultures africaines.

Pour conclure, il est crucial de reconnaître l'importance des animaux dans les cultures africaines, non seulement en tant qu'éléments de la nature, mais aussi comme symboles et tropes permettant d'explorer et de transmettre des valeurs sociales, des critiques politiques et des identités culturelles. Ces représentations visuelles et narratives jouent un rôle central dans la façon dont les sociétés africaines perçoivent et articulent leur monde. En effet, les animaux ne sont pas simplement des figures passives dans les mythes et les légendes, mais des acteurs dynamiques qui influencent la réflexion humaine et enrichissent le dialogue sur l'existence, la moralité et la société.

Ainsi, l'étude des animaux dans les cultures africaines offre une fenêtre sur des conceptions du monde profondément ancrées dans une interconnexion entre le naturel et le social, le symbolique et le réel. Comprendre ces perspectives peut enrichir notre propre vision du monde et nous amener à reconsidérer la place des animaux et de la nature dans nos propres systèmes de valeurs et de croyances. Les animaux, en tant que symboles puissants, continuent d'être des médiateurs entre les mondes visible et invisible, et leur étude révèle des dimensions complexes de l'expérience humaine.

De plus, l'analyse des métaphores animales dans les cultures africaines révèle comment les sociétés utilisent les traits et comportements animaux pour aborder des questions complexes telles que le pouvoir, la moralité, et l'identité. Les animaux deviennent des miroirs à travers lesquels les communautés réfléchissent sur leurs propres valeurs et structures sociales. Par exemple, la force du léopard peut symboliser le pouvoir et la royauté, tandis que la sagesse du serpent peut évoquer la connaissance et la ruse. Ces représentations ne sont pas statiques mais évoluent avec les contextes sociaux et politiques, offrant un moyen flexible et riche pour la narration et la réflexion critique.

En somme, l'étude des tropes et des métaphores dans l'imagerie animale punu et plus largement africaine enrichit notre compréhension de la culture et de la communication humaines. Les animaux ne sont pas seulement des sujets d'observation mais des participants actifs dans l'élaboration des récits qui forment le tissu social. En reconnaissant leur rôle central, nous pouvons mieux apprécier la profondeur et la diversité des cultures africaines et les manières complexes dont elles interprètent et interagissent avec le monde naturel.

Que signifie tsakidi?

Le scarabée oui mais le problème est pourquoi l'avoir utilisé dans sa phrase plus dans la chanson.Nous savons tous que depuis des temps,nos langue vernaculaire son imagé.S'agit-il d'une parabole?

Tsakidi est une sauterelle qui a une carapace munie de piquants. Aucun oiseau de mauvais augures ne peut la picorer sans se faire déchirer le gosier.

Chercher à connaître ou à faire connaître tsakidi. On parle de scarabée. Cela ne fait aucun doute. La plupart des sources est d'accord la dessus. Mais des scarabées il y a en une pléthore.

Lequel?

On sait tous qu'il s'agit de cet insecte qui lorsqu'on brûlait par exemple la plaine ils sortaient pour fuire le feu. A ce moment, les oiseaux de toutes sortes et les poules du Village venaient pour chercher à se régaler. La particularité de tsakidi est d'avoir la capacité de se loger au niveau du gosier de son assaillant lui causant des dégâts. D'où la phrase "isa ma liwu na koku" Dans le cas de la chanson de Mackjoss et ici je donne un point de vue personnel, il s'adressait à notre regretté Pierre Mamboundou. Le pouvoir en place avait eu raison de tous ses adversaires. Pierre tenait tête, calé sur sa position comparable à tsakidi logé dans le gosier de l'assaillant. Il était pour le pouvoir une difficulté comparable. Je peux être corrigé si j'ai failli. Merci pour vos apports
Myllmonnay Alain Moutsingu


Tsakidi ici peut aussi s'agir de lui-même Mackaya qui est resté droit dans ses bottes sans pourtant se plié au feu père Omar qui avait décidé de faire de la vie de Mackaya un enfer. Je m'appuie ici sur la chanson

 

"mbek ba signes ni labi"





Iris Djanguengui



Par Mathieu Mboumba
Grace Biwag: il s'agit du chant lyrique chez nous les PUNU et nous devons sauvegarder la mémoire Hugues le parolier: C'est en effet rare de nos jours en pays punu, je viens juste préciser que c'est une reprise du célèbre pleureur Mawulu Nghubi originaire de Moabi qui a vécu toute sa vie à Mouila (Moutassou). Il occupe une place de choix dans ce sens pour celles et ceux qui connaissent ses œuvres.

Quelles sont les caractéristiques du chant lyrique ? L'amplification par la voix : la première particularité du chant lyrique, le différenciant du chant de variété, est qu'il impose que la voix du chanteur se fasse entendre sans amplification.

Sanza, Nzanga

Patrice Mboumba est un chanteur et joueur de sanza et membre de l'ethnie Punuau Gabon. Marié à Léontine Mboumba. Enregistré en 1973.

La musique transmise par cet instrument (le Nzange) est superbe. Couplé à la voix mélodieuse de cette dame qui chante, il donne un véritable cocktail musical d'écoute et de musique de salon. Une véritable musique de l'esprit (Soul music), qui mêle superbement l'improvisation de la mélodie à la mélancolie du chant. Une véritable ballade "blues" rendue possible par cette belle langue qui n'a rien à envier au Lingala dans la musique congolaise, comme Annie-Flore Batchiellily le démontre au quotidien dans ses mélodies lyriques empreintes de jazz.

Maghulu Ngubi

               L' orfèvre de la sanza . Je lui suis très familier, je réclame ses oeuvres de partout. J' avoue que c' est une délectation car, Maghulu Ngubi a bercé mon enfance. Je revois mon père, air grave, entonner avec le chanteur, des mélodies de cet expert, un des grands sinon le plus illustres des Punu. Dans le milieu des années 70, chez nous, on disposait de toutes les pièces en cassettes- bandes alors que nous avions plus de dix radios- cassettes que le grand- frère mettait à la disposition du tout Doubila. Je suis très touché et flatté par l' homme que je n' ai jamais pu rencontrer alors qu' il tirait sa révérence en mai ou juin 2000. Tous mes regrets à ce sujet. Mais je suis content de le retrouver et de disposer en permanence de ses oeuvres que je croyais perdues à jamais.

MUPUNU MUNANG ... DIBOTI, MAGHULU NGUBI IVUNDE...Decker Maliga






Les versions du Bwangi (Mumbwanga)

Mumbwanga comporte de nombreuses chansons. Je n'en retiendrai

 

Les versions du Bwangi (Mumbwanga) comportent de nombreuses chansons. Je n'en retiendrai

que quatre extraits à titre d'illustration:
- «( ... ). Il arriva et trouva une montagne qui touchait le ciel. "Comment vais-je faire
avec cette montagne?" se demanda Mumbwanga. Il se mit à chanter:
* Eh oui ! J'irai !
* Mbwanga!
* Ah ! J'irai!
* Mbwanga!
* Je passerai la montagne!
* Mbwanga!
Dès qu'il enfonça les pelles, une route se trouva tracée. Il passa». (Mul, 704-711)
- «( ... ). La tortue répéta : "Tu dois d'abord présenter un laissez-passer".
Mumbwanga chanta :
* Eh oui! J'irai!
* Mbwanga !
* Eh oui! J'irai!
* Mbwanga!
* Ah ! Je passerai!
* Mbwanga!
Et il lui marcha sur une patte. La tortue s'affaissa aussitôt.» (Mu l, 886-890).
- «( ... ). Le chemin est perdu. Il chanta: "Je dormirai seulement 1. ..". Il jeta un coup
d'oeil et vit le chemin qui montait sur le Copaifera». (Mu2, 671-674)
- «( ... ). Il chanta:
* Soeur aînée Marundu, relève-toi!
* Mbwanga!
* Soeur aînée Marundu, relève-toi!
* Mbwanga !...
Dès qu'il releva sa soeur, celle-ci, qui était enceinte, accoucha de Bilombi». (Mu2,
778-781)

Que veut dire :  Isambe ike o Mbadi?




Mbadi C'est mon village situé à 32km de Mouila, 42km de Ndéndé et environ à une centaine de kilomètres de Moabi, c'est une sorte de grand carrefour permettant l'accès à ces trois villes.
Par le passé, tous les grands événements ont quitté Mouila pour le grand sud, et une fois à Mbadi, la distance à parcourir n'avait plus d'importance. Nous pu aussi le voir avec les mythiques bus BARBIER qui dû faire un arrêt obligatoire à Mbadi pour exprimer la division du convoi, certains bus sont allés à Moabi et d'autres à Ndéndé et Tchibanga, le tout dans une ambiance digne d'une victoire en Coupe du monde. monde.

Tout cela pour dire que l'expression Issambe ike o Mbadi signifie l'événement approche, l'ambiance monte, l'extase est à son plus haut niveau. On peut ajouter que Mbadi est le carrefour de toutes les cultures du sud. Ainsi, lorsque nous utilisons cette expression est de dire simplement que la partie est dans un ambiance bon enfant et que toutes les cultures sont là.
Contributeur : Jabbar Abdul Karim Nguembi 






NGANG A MA DUARE MALUMBE



D' abord qu' est-ce à dire ( Ngang- a- ma duare malumbe)? Ngang = le Prophète, l' autorité spirituelle, le Médecin divin, le Soigneur. Uduar= verbe porter ( dwage) en ipunu conjugué à la 3eme personne du singulier Malumb = c' est pluriel de dilumb; les punu l' appellent aussi mughaghu. Ce sont les roseaux de palme ou de raphia tissés que l' on porte autour des reins pour danser. Cet outil de danse est sanctifié chaque vendredi de la semaine par la hiérarchie du Ingang ( le lieu saint ou travaillent les prophètes. Ingang est appelé aussi dibanze ou mulebi). Malumbe sous le nom de mughaghu prennent aussi la fonction de protection du danseur. Et le Ngang mupunu ne danse que le samedi jour de louanges a Fumu-Nzambi. le Créateur du ciel et de la Terre

Contributeur : Raphaël Mbadinga



 Mosinga vola



D' abord, il faut dire qu' elle est ngodji une fonction dévolue historiquement à l' homme punu qui, était chef du veuvage. Ici, il s' agit d' une Matriarche experte en chants et danses des veillées funèbres. Elle est spécialiste des levées de deuil. En ipunu on dirait qu' elle est gardienne des Matangas. Je n' ai aucune prétention de maîtriser le code philosophique de cette extraordinaire prestation sapientiale des origines lointaines qui, a traverse des milliers d' annees et des saisons. Juste un exemple, notre Chef- Pleureuse dit qu' elle vient de Mangeli. Cela signifie qu' elle remonte la douleur causée par la perte du defunt a travers l' histoire jusqu' au kasai ou debute l' histoire du mupunu contemporain avec 9 tribus qui ont donne lieu aux différents clans ( elle nous les rappelle Basumbe, Budjal, Dibamb, etc..). Ensuite elle se focalise sur son environnement local d' ou elle se trouve ( Dubinda-foret). Elle rappelle d' ailleurs le statut social de son père chasseur. Un métier historique et vital dans la societe de partage qu' est la Punuite. Bref, il y a tellement a dire en écoutant studieusement la gardienne des matanges.
La symphonie Matanga est un mélange de ce qu' on peut appeler aujourd' hui le Rap avec le chant des lamentations que le mupunu appelle
Makingu. On retrouve ce style (rythme rapide + rythme lent chez nos frères et soeurs griots mandinges du Mali ou de Guinée).

Contributeur : Raphaël Mbadinga



 

Documentaires punu
-Mackjoss
-La langue punu
-Le Mumbwang 
-Le Mbumbwang 2
-L'art punu 
-Sur la route des anges d'Annie Flore Batchiellilys











 


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