Bakelogie

 Bake v. tr. 1)- entailler; 2)- tatouer 3)- tirer des lignes , des dessins sur des étoffes, des nattes , des ngombu, pagnes en raphia. ( rac. bantou banga'a fendre)

Par contre la bakelogie  c'est la doctrine formel des signes ainsi que de leurs interprétations,  de leurs valeurs symboliques. Appelons bakelogie l'ensemble des connaissances  qui permettent de faire parler les signes et découvrir leur sens.




La conception du tapis tressé de la figure 24 est bien connue de l'aire culturelle de l'Afrique centrale. Chez les Kuba c'est

appelé «namba», les intestins (Torday, p. 101).




Description du Masque blanc punu. II s'agit d'un petit modèle, haut d'une vingtaine de centimètres seulement, réalise dans un bois dense, portant des traces de patine et d'usure témoignant de son ancienneté relative. Ces masques blancs, bien connus des ethnographes et des amateurs d'art premier, représentent les figures féminines d'esprits de défunts. Outre cette couleur claire vécue comme lugubre (et due à des applications répétées de kaolin), ils sont caractérisés par une coiffure a coques reproduisant des nattes noires, des yeux plissés (presque brides), une petite bouche aux lèvres d'un rouge intense et un tatouage losangique compose de neuf points place au milieu du front (parfois symétriquement sur les tempes). Beaucoup se sont interrogés sur l'origine des particularités physiques de ces masques et sur leur symbolique éventuelle. Les yeux clos, formes en amande, parfois plissés, apparaissent comme gonfles par le sommeil : s'agit-il de figurer ce sommeil éternel qu'est la mort ou est-ce plutôt une particularité physique de la population Punu ? Les pommettes sont haut placées et correspondent a l’idéal local de beauté féminine. Les traits sont sereins, sans haine ni angoisse, traduisant le calme des anciens qui protègent et conseillent les vivants depuis le royaume des morts. Quant aux scarification (cicatrices volontaires), leur nombre et leur disposition varient d'un masque a l'autre : généralement, on retrouve le mabinda, c'est-à-dire la scarification réalisée chez les enfants entre Le rapport a la mort est multiple avec ces masques et tient principalement a la couleur blanche du visage. Chez les sujets mélanodermes ( à peau noire), après le aces, la décomposition et la putréfaction aboutissent à des décollements épidermiques (la partie la plus superficielle de la peau) qui sont diffus et d'aspect bulleux (on parle de « phlyctènes D) ; ces décollements progressifs révèlent des chairs sous-jacentes blanches (la couleur post-mortem du derme). Cette couleur, déjà associée a la maladie (les cicatrices sur peau noire sont frequemment blanches en l'absence de recolonisation immédiate par les mélanocytes), est donc également like a la mort. En outre, chez les masques anciens, tant les récits ethnographiques que les analyses scientifiques ont montre qu'au kaolin (argile blanche riche en silicate d'aluminium) était parfois mêlée de la poussière blanchâtre d'ossements humains... Le blanc est la couleur du deuil clans de nombreuses civilisations (à commencer par la Chine). Dans toute l'Afrique équatoriale, un fard blanc rituel d'origine argileuse (le pemba) est appliqué sur le visage d'hommes et de femmes à l'occasion de cérémonies de communication avec le monde surnaturel (principalement avec le monde des morts). Des masques Punu noirs existent aussi — 

Les noms des nattes punu: Mousualy, Diyîlydzime, Bypety et Mykware.

Fig. 5. — Symbolisme du pagne. Les lettres indiquent les différentes pièces de raphia qui correspondent à autant de familles, les chiffres romains correspondent aux villages où ces familles sont établies,
vivent, ceux où il vit, ceux où il ira après sa mort. Ils sont doubles pour bien marquer la dualité de la nature humaine.
Revêtu d'une telle signification, le pagne de raphia demeure encore actuellement un objet privilégié. Lors des mariages, bien que les tissus européens tendent de plus en plus à remplacer ceux qui, autrefois, étaient offerts en cette occasion, deux pagnes au moins doivent être de fabrication locale ; remis au jeune homme par son père et on oncle utérin, ils sont destinés au père et à l'oncle utérin de la fiancée. Gage d'alliance entre les familles des futurs époux, c'est le seul cadeau, parmi ceux qui constituent la dot dont la nature ne varie pas suivant la lignée qui l'offre et celle qui le reçoit, qui symbolise à la fois, la famille paternelle et la famille maternelle s des intéressés.
De même, lors des enterrements, aucun tissu européen ne peut remplacer. le pagne plié et roulé sur lequel le mort est assis dans l'extraordinaire catafalque qui l'entoure. Grâce à ce pagne, le défunt « est riche des paroles de ses ancêtres » et, guidé par eux, il connaîtra la route qu'il doit suivre pour rejoindre directement le village des morts. Ce pagne est également une assurance des vivants contre les morts : leur montrant la voie qu'ils doivent suivre, ils ne rejoindront pas les esprits errants qui viennent tourmenter les humains .

No comments :

Post a Comment