La
philosophie punu consiste dans l'art de s'efforcer de penser clairement
et d'avoir une certaine distanciation de la pensée. En cela la philosophie naît du doute, ou encore du
scepticisme philosophique. Cette philosophie est rationnelle et réflexive.
Parmi les grands maitres punu de cette philosophie on citera Mulungui-Mutu-Malongu, Ilowu , Nding Moukagni Dyatelm, Monsard, Jacques Boucavel, Magang Pierre Edgard allias Ma Mbuju Wisi-Mbumb, Bwas Florent, Mackosso Flore, Mamboundou Mounguengui Sebastien.
L'un des concepts le plus important est le boutou la grandeur de l'esprit, la notabilité et la dignité punu, fierté de son passé de son histoire et de ses origines punu, comme Annie Flore Batchiellilys le fait bien dans son chant nangule fière d'être une petite fille de Nyonda. Les Mumdumbes, Nzonzi et evovi sont les dépositaires de cette philosophie.
BUTU la personnalité à travers les critères symbolisés par la responsabilité, la volonté, la générosité, la conscience, la force, la sagesse, etc.
Quelques questions que nous devions nous efforcer de répondre :Que signifie pour les punu être heureux ou le "mal être"? Quels sont les origines de ce monde? En fait pourquoi, cette survivance de l"ancien"(L'Ancêtre) dans le "Moderne"(L'Existant) ? Il surgit une autre question, à savoir si l'on peut clairement opposer, distinguer la société traditionnelle - celle de l'Ancien - le Fondateur - de la société moderne - celle de MUTU, l'Existant - Paradoxe? Syncrétisme culturel ? On peut se demander in fine le PUNU vit-il le passé et l'avenir, somme tout le temps? le réel et le symbolique? Comment ces différents éléments(temps, réel, symbolique) sont articulés ?
L'homme punu poursuit le bwedjiet le butu.
Le but ultime de cette philosophie est le Butu punu, l'esprit critique, de générosité en un mot la grandeur d'esprit incarné dans l'ARETE Grec.
La vision du monde par les PUNU repose sur une interprétation de l'Univers qui entoure comme un ensemble de forces hiérarchisées, interdépendantes en perpétuel mouvement * L'Africain en général et le Gabonais PUNU en particulier, considèrent toutes créations ou créatures comme douées de force vitale autonome, sinon habitées par un esprit ou simplement pouvant être considérées comme un esprit en soi.
DISCUSSION
Existe-il une philosophie punu?
Quelle vision les punu ont du monde? Comment le punu analyse-t-il sa propre réalité? S’il existe une philosophie punu, alors quelles sont les disciplines spéculatives de cette philosophie? Quelles sont les catégories ou les grandes lignes de cette philosophie?(jean Divounguy)
Franck Mavioga: Il y a indubitablement une cosmogonie(récit de la création ou de la naissance du monde) et une cosmologie( discours sur le rapport au monde) punu. Mais il n' y a pas de Philosophie punu! La Philosophie nait de l'acte de penser d'un Sujet conscient. Elle n'est pas une entreprise collective inconsciente. La question serait donc de savoir s'il y a des philosophes punu, c'est-à-dire des punu qui ont chacun mis en concept la réalité politique, morale, épistémologique et métaphysique punu. La Philosophie ne doit pas être confondue aux mythes, mais elle peut être possible à partir d'une réflexion exégétique sur les mythes. Cela implique des outils d'analyse comme l'anthropologie, la psychanalyse, la sémiologie, l'herméneutique par exemple.
Jean Divounguy : Franck Mavioga l'acte de penser existe en tout individu, si la philosophie se définit comme l'acte de s'efforcer de bien penser, je dirais qu'il existe bien une philosophie dans l'univers de l'homme punu. L'histoire nous livre quelques noms de grands philosophes punu comme MULUNGUI MUTU-MALONGU du clan BUDJALA,, Muvangu-Pinz, Yilowu. Pour ma part le Bwanga comme l'un des outils du corpus philosophique peut être un bon point de départ.
Franck Mavioga: il s'agit moins du simple fait de penser, ou de bien penser que du Sujet qui pense. Quelle différence y a-t-il entre la philosophie de MULUNGUI-MUTU-MALONGU et celle de MUVANGU-PINZ? En considérant Mumbwang comme élément du corpus de la philosophie punu, je crains que tu ne confondes la Philosophie avec l'ethnophilosophie. Cependant, je serais heureux si tu nous exposais les grandes lignes des philosophies Mulunguienne et Muvanguiste.
Jean Divounguy: le mot philosophie ne tient pas dans mes propos dans le sens premier du mot, ou dans le sens où les anciens à Milet en Asie Mineure au VI ème siècle avant J.-C en usaient, mais plutôt dans le sens biaisée du terme, comme on l'utiliserai pour parler de philosophie chinoise ou indienne. Dans ton argumentation où le Sujet est placé au centre de sa réflexion, je constate tout de même que la pensée du Sujet pensant demeure le produit de la caisse de résonance de ses représentations ayant été construites à son insu par l’éducation qu'il a reçu à la maison, au village et par son milieu d’appartenance,donc Il est erroné de croire que nous somme le sujet actif de nos pensées. Ces pensée ont été fabriquées par des influences extérieures indépendamment de notre intention intellectuelle dont nous sommes inconsciemment que les jouets, nous les avons absorbées par l'allaitement maternel au cours de notre développement , par le seul fait d’être immergé dans un contexte social, historique et d’apprendre à parler une langue, car aucune langue est un décodage neutre de la réalité. C'est pourquoi la philosophie n’est pas la pensée au premier dégrée, la pensée philosophique se produit toujours comme pensée de la pensée, c’est à dire comme mouvement de retour de l'esprit sur lui même afin de soumettre ses productions aux rigueurs de la raison. En outre, depuis la nuit des temps, les gens ont toujours eu besoin de rendre intelligible leurs expériences, de comprendre d’où ils viennent, où ils vont, de fonder les règles de sociétés, la fonction des récits mythiques étant d’apporter une réponse à leurs questions, mais pas toute les réponses. La pensée mythique a ainsi précédé la pensée rationnelle. Comme la science et la philosophie, sa vocation a été de produire de l’intelligibilité. Elle a fourni à nos plus lointains ancêtres tels que Dibadi, MULUNGUI-MUTU-MALONGU, Muvang Pinze, Ilowu et j'en passe quelques significations et valeurs sans lesquelles l'existence n’est possible, et aux sociétés le ciment idéologique nécessaire à leur cohésion. Mais j'insiste que cette forme de pensée ne serait pas tout à fait la pensée philosophique mais il s'agirait juste d'une forme embryonnaire de la pensée philosophique. Nous sommes sur la même page lorsque nous parlions d'une méthodologie rigoureuse pour aboutir à un canevas sur lequel nous pourrions dégager la discipline d'une sagesse proprement punu. Alors quand est-ce-va -t-on commencer à débattre sur le matériel culturel à notre disposition pouvant nous faire aboutir a une maïeutique punu comme tu le suggères?Les anciens ne disaient ils pas que”dilongi aghé basi ponzi"?
Débat philosophique de Jean Divounguy avec son respectueux compagnon Francky Manth's Dibalediyitu .Est-ce qu' il y a un terme en punu pour designer le désir et un autre terme en punu pour designer le plaisir? Si oui quels sont ces termes? Et comment définir le désir ?
Bonjour Jean. Le désir est nzâle en punu. Pour dire à mon épouse "je te désire", je dis: "Nine nzâlahou". Quant au plaisir, il se dit "mughangou". Ainsi donc plaisir, goût sont mêmes en punu. Celà dit, qu'est-ce donc que le désir et à quoi renvoie le plaisir? Plaisir et désir ne sont-ils pas plutôt interchangeables ? De façon générale, le désir est le mouvement qui, au-delà du besoin en tant que tel, nous porte vers une réalité que l'on se représente comme une source possible de satisfaction. Il peut être examiné sous les angles métaphysique, vitalo-esthétique et de la nature. 1- métaphysique: le désir ici est manque absolu, inassouvissement perpetuel. C'est eros dans le Banquet et Phèdre de Platon. Il tient sa nature de l'un de ses ascendants, Penia ou pauvreté absolue. Comme tel, le désir n'atteint jamais son objet. Dès lors on comprend pourquoi l'homme est toujours en quête de satisfaction. Pour ne pas dire qu'il est un éternel insatisfait. Plus tard Sartre dira: <> in L'Être et le Néant. Sous cet angle le désir, à première vue, apparaît dans sa modalité la plus négative. Pourtant, cette insatisfaction essentielle n'est-elle pas ce qui nous met constamment en chemin? Ce néant n'est-il pas une force dynamique vitale? 2- Vitalo-esthétique: Spinoza définit le désir comme appétit conscient de lui-même. C'est une force qui pousse l'être humain à persévérer dans son être. En cela il est conatus. Mais que désire le désir chez Spinoza? Le désir cherche à s'atteindre lui-même. En effet l'objet du désir n'est pas visé parce qu'il est beau, mais il est beau parce qu'il le désir. Autrement dit, le désir est sa propre fin comme condition d'être. Toutefois cette condition d'être ne relève-t-elle pas fondamentalement de la nature? 3- De la nature: la Pensée hellénistique, sous sa modalité épicurienne, ne distingue pas le désir du plaisir et du besoin. Dans ce contexte ces termes sont interchangeables. En cette perspective le désir est une sensation naturelle de manque dont la satisfaction l'épuise. Pour atteindre cette satisfaction il suffit de ne s'en tenir qu' aux désirs ou plaisirs naturels et nécessaires. C'est à dire qu'il suffit de vivre conformément à la nature. Un peu de pain, un peu de vin, on est heureux. Qu'en est-il dans l'univers de sens punu? Une question à explorer nécessairement. Je serai heureux d'être à l'école de ceux qui en savent un brin autour de la question du désir chez le punu.
Jean Divounguy: Désirer : du latin desiderare, «la contemplation d’un astre ». Désirer, c'est vouloir obtenir une chose, être fixé vers un but. Le désir est une tension vers ce dont on manque : la détermination du désir comme manque dans le Banquet de Platon et le mythe des androgynes raconté par Aristophane. À l’origine les êtres étaient des doubles. À cause de leur orgueil, ils furent punis par Zeus et coupés en deux. Le désir est avant tout un manque essentiel. Le désir est donc une tension vers un but. Si on n’obtient pas l’objet ou qu’on l’a perdu, cela provoque de la souffrance, de la nostalgie ou du regret. Le désir vise l’objet pour lui-même, en tant qu’il est particulier. Il y a un caractère d’urgence dans le désir : si je ne peux pas le réaliser, c'est mon être tout entier qui est atteint. Le désir porte en lui un caractère d’impétuosité, il envahit mon horizon de pensée. Le désir est, en ce sens, proprement humain. Les animaux n’éprouvent que des besoins, alors que l’homme est de manière essentielle un être de désir. Le désir est ce qui nous met en mouvement, nous oriente vers des buts. Être un homme, c'est être un sujet désirant : le conatus de Spinoza. Le désir que Spinoza appelle « conatus » ou « appétit » est moteur de toutes les actions des hommes. Sans désir, il n’y aurait ni culture, ni civilisation, ni philosophie, ni action. Le désir est une tension qui vise l’assouvissement du désir. mais le paradoxe est qu' une fois que l’on a obtenu la chose désirée, le désir devrait disparaître. C'est la différence avec la notion de plaisir : le plaisir marque l’accomplissement du désir mais aussi sa fin, c'est un moment de vérité, est-on comblé ou déçu ? Pourtant, la satisfaction est souvent de courte durée, le désir assouvi est remplacé par un autre, ou se renouvelle. On peut s’interroger sur la fin du désir, et repérer un enchaînement à l’infini des désirs. Si le désir se perpétue indéfiniment, c'est que ni l’objet ni la satisfaction du désir ne semblent pouvoir expliquer la nature du désir. Cf. Socrate et Calliclès dans le Gorgias.
Franck Mavioga si l'homme est un être pour le désir, alors mupunu est un être pour le désir. Le désir est-il nécessairement désir par ostentation? L'est-il moins dans son vécu intime, sous le mode pudique? Je pense que, quel que soit notre rapport au désir, quel que soit notre univers culturel et spatio-temporel, nous sommes tous déterminés par le désir. Par ailleurs, je me demande si le désir, en tant qu'il est ce qui nous caractérise essentiellement, ouvre un questionnement sous l'angle du bien et du mal. Ne faut-il pas plutôt aborder la question du rapport du désir à l'inceste sous l'angle de la psychanalyse freudienne? Le frère qui couche avec sa soeur c'est le désir qui prend le dessus sur le principe de réalité. De ce point de vue le frère transcende son surmoi en affirmant son moi iconoclaste. C'est d'ailleurs cette tention iconoclaste qui le porte jusqu'à défier le monstre et qui renforce son désir(volonté) de se réapproprier sa soeur. En ce sens, le désir qui travaille le héro du Mumbwang n'est-il pas conatus?
Alain Myll Monnay Moutsinga.Ne confondons pas la version écrite sinon retranscrite par M. Kwenzi a un conte qui a eu un début et une fin. Mbwangue ou encore Mû mbwangu (accent sur le u de mu car different de l animal ici antilope cheval en terme de prononciation). Mbwangue il s agit d une épopée. Il y a un début mais il n y a pas de fin. Si nos collectes se faisaient, nous aurions aujourd’hui hui une panoplie d histoire ou s affronte les dieux et les hommes , les mortels et les immortels dans un concept ou le mortel cherche a vaincre tout ce qui cause ses malheurs sur terre. Bwangue bu dibedji a bien tente de négocier la résurrection de son fils pendant une longue période et cela explique le rite du deuil chez les punu.
Quelle vision les punu ont du monde? Comment le punu analyse-t-il sa propre réalité? S’il existe une philosophie punu, alors quelles sont les disciplines spéculatives de cette philosophie? Quelles sont les catégories ou les grandes lignes de cette philosophie?(jean Divounguy)
Franck Mavioga: Il y a indubitablement une cosmogonie(récit de la création ou de la naissance du monde) et une cosmologie( discours sur le rapport au monde) punu. Mais il n' y a pas de Philosophie punu! La Philosophie nait de l'acte de penser d'un Sujet conscient. Elle n'est pas une entreprise collective inconsciente. La question serait donc de savoir s'il y a des philosophes punu, c'est-à-dire des punu qui ont chacun mis en concept la réalité politique, morale, épistémologique et métaphysique punu. La Philosophie ne doit pas être confondue aux mythes, mais elle peut être possible à partir d'une réflexion exégétique sur les mythes. Cela implique des outils d'analyse comme l'anthropologie, la psychanalyse, la sémiologie, l'herméneutique par exemple.
Jean Divounguy : Franck Mavioga l'acte de penser existe en tout individu, si la philosophie se définit comme l'acte de s'efforcer de bien penser, je dirais qu'il existe bien une philosophie dans l'univers de l'homme punu. L'histoire nous livre quelques noms de grands philosophes punu comme MULUNGUI MUTU-MALONGU du clan BUDJALA,, Muvangu-Pinz, Yilowu. Pour ma part le Bwanga comme l'un des outils du corpus philosophique peut être un bon point de départ.
Franck Mavioga: il s'agit moins du simple fait de penser, ou de bien penser que du Sujet qui pense. Quelle différence y a-t-il entre la philosophie de MULUNGUI-MUTU-MALONGU et celle de MUVANGU-PINZ? En considérant Mumbwang comme élément du corpus de la philosophie punu, je crains que tu ne confondes la Philosophie avec l'ethnophilosophie. Cependant, je serais heureux si tu nous exposais les grandes lignes des philosophies Mulunguienne et Muvanguiste.
Jean Divounguy: le mot philosophie ne tient pas dans mes propos dans le sens premier du mot, ou dans le sens où les anciens à Milet en Asie Mineure au VI ème siècle avant J.-C en usaient, mais plutôt dans le sens biaisée du terme, comme on l'utiliserai pour parler de philosophie chinoise ou indienne. Dans ton argumentation où le Sujet est placé au centre de sa réflexion, je constate tout de même que la pensée du Sujet pensant demeure le produit de la caisse de résonance de ses représentations ayant été construites à son insu par l’éducation qu'il a reçu à la maison, au village et par son milieu d’appartenance,donc Il est erroné de croire que nous somme le sujet actif de nos pensées. Ces pensée ont été fabriquées par des influences extérieures indépendamment de notre intention intellectuelle dont nous sommes inconsciemment que les jouets, nous les avons absorbées par l'allaitement maternel au cours de notre développement , par le seul fait d’être immergé dans un contexte social, historique et d’apprendre à parler une langue, car aucune langue est un décodage neutre de la réalité. C'est pourquoi la philosophie n’est pas la pensée au premier dégrée, la pensée philosophique se produit toujours comme pensée de la pensée, c’est à dire comme mouvement de retour de l'esprit sur lui même afin de soumettre ses productions aux rigueurs de la raison. En outre, depuis la nuit des temps, les gens ont toujours eu besoin de rendre intelligible leurs expériences, de comprendre d’où ils viennent, où ils vont, de fonder les règles de sociétés, la fonction des récits mythiques étant d’apporter une réponse à leurs questions, mais pas toute les réponses. La pensée mythique a ainsi précédé la pensée rationnelle. Comme la science et la philosophie, sa vocation a été de produire de l’intelligibilité. Elle a fourni à nos plus lointains ancêtres tels que Dibadi, MULUNGUI-MUTU-MALONGU, Muvang Pinze, Ilowu et j'en passe quelques significations et valeurs sans lesquelles l'existence n’est possible, et aux sociétés le ciment idéologique nécessaire à leur cohésion. Mais j'insiste que cette forme de pensée ne serait pas tout à fait la pensée philosophique mais il s'agirait juste d'une forme embryonnaire de la pensée philosophique. Nous sommes sur la même page lorsque nous parlions d'une méthodologie rigoureuse pour aboutir à un canevas sur lequel nous pourrions dégager la discipline d'une sagesse proprement punu. Alors quand est-ce-va -t-on commencer à débattre sur le matériel culturel à notre disposition pouvant nous faire aboutir a une maïeutique punu comme tu le suggères?Les anciens ne disaient ils pas que”dilongi aghé basi ponzi"?
Débat philosophique de Jean Divounguy avec son respectueux compagnon Francky Manth's Dibalediyitu .Est-ce qu' il y a un terme en punu pour designer le désir et un autre terme en punu pour designer le plaisir? Si oui quels sont ces termes? Et comment définir le désir ?
Bonjour Jean. Le désir est nzâle en punu. Pour dire à mon épouse "je te désire", je dis: "Nine nzâlahou". Quant au plaisir, il se dit "mughangou". Ainsi donc plaisir, goût sont mêmes en punu. Celà dit, qu'est-ce donc que le désir et à quoi renvoie le plaisir? Plaisir et désir ne sont-ils pas plutôt interchangeables ? De façon générale, le désir est le mouvement qui, au-delà du besoin en tant que tel, nous porte vers une réalité que l'on se représente comme une source possible de satisfaction. Il peut être examiné sous les angles métaphysique, vitalo-esthétique et de la nature. 1- métaphysique: le désir ici est manque absolu, inassouvissement perpetuel. C'est eros dans le Banquet et Phèdre de Platon. Il tient sa nature de l'un de ses ascendants, Penia ou pauvreté absolue. Comme tel, le désir n'atteint jamais son objet. Dès lors on comprend pourquoi l'homme est toujours en quête de satisfaction. Pour ne pas dire qu'il est un éternel insatisfait. Plus tard Sartre dira: <> in L'Être et le Néant. Sous cet angle le désir, à première vue, apparaît dans sa modalité la plus négative. Pourtant, cette insatisfaction essentielle n'est-elle pas ce qui nous met constamment en chemin? Ce néant n'est-il pas une force dynamique vitale? 2- Vitalo-esthétique: Spinoza définit le désir comme appétit conscient de lui-même. C'est une force qui pousse l'être humain à persévérer dans son être. En cela il est conatus. Mais que désire le désir chez Spinoza? Le désir cherche à s'atteindre lui-même. En effet l'objet du désir n'est pas visé parce qu'il est beau, mais il est beau parce qu'il le désir. Autrement dit, le désir est sa propre fin comme condition d'être. Toutefois cette condition d'être ne relève-t-elle pas fondamentalement de la nature? 3- De la nature: la Pensée hellénistique, sous sa modalité épicurienne, ne distingue pas le désir du plaisir et du besoin. Dans ce contexte ces termes sont interchangeables. En cette perspective le désir est une sensation naturelle de manque dont la satisfaction l'épuise. Pour atteindre cette satisfaction il suffit de ne s'en tenir qu' aux désirs ou plaisirs naturels et nécessaires. C'est à dire qu'il suffit de vivre conformément à la nature. Un peu de pain, un peu de vin, on est heureux. Qu'en est-il dans l'univers de sens punu? Une question à explorer nécessairement. Je serai heureux d'être à l'école de ceux qui en savent un brin autour de la question du désir chez le punu.
Jean Divounguy: Désirer : du latin desiderare, «la contemplation d’un astre ». Désirer, c'est vouloir obtenir une chose, être fixé vers un but. Le désir est une tension vers ce dont on manque : la détermination du désir comme manque dans le Banquet de Platon et le mythe des androgynes raconté par Aristophane. À l’origine les êtres étaient des doubles. À cause de leur orgueil, ils furent punis par Zeus et coupés en deux. Le désir est avant tout un manque essentiel. Le désir est donc une tension vers un but. Si on n’obtient pas l’objet ou qu’on l’a perdu, cela provoque de la souffrance, de la nostalgie ou du regret. Le désir vise l’objet pour lui-même, en tant qu’il est particulier. Il y a un caractère d’urgence dans le désir : si je ne peux pas le réaliser, c'est mon être tout entier qui est atteint. Le désir porte en lui un caractère d’impétuosité, il envahit mon horizon de pensée. Le désir est, en ce sens, proprement humain. Les animaux n’éprouvent que des besoins, alors que l’homme est de manière essentielle un être de désir. Le désir est ce qui nous met en mouvement, nous oriente vers des buts. Être un homme, c'est être un sujet désirant : le conatus de Spinoza. Le désir que Spinoza appelle « conatus » ou « appétit » est moteur de toutes les actions des hommes. Sans désir, il n’y aurait ni culture, ni civilisation, ni philosophie, ni action. Le désir est une tension qui vise l’assouvissement du désir. mais le paradoxe est qu' une fois que l’on a obtenu la chose désirée, le désir devrait disparaître. C'est la différence avec la notion de plaisir : le plaisir marque l’accomplissement du désir mais aussi sa fin, c'est un moment de vérité, est-on comblé ou déçu ? Pourtant, la satisfaction est souvent de courte durée, le désir assouvi est remplacé par un autre, ou se renouvelle. On peut s’interroger sur la fin du désir, et repérer un enchaînement à l’infini des désirs. Si le désir se perpétue indéfiniment, c'est que ni l’objet ni la satisfaction du désir ne semblent pouvoir expliquer la nature du désir. Cf. Socrate et Calliclès dans le Gorgias.
Franck Mavioga si l'homme est un être pour le désir, alors mupunu est un être pour le désir. Le désir est-il nécessairement désir par ostentation? L'est-il moins dans son vécu intime, sous le mode pudique? Je pense que, quel que soit notre rapport au désir, quel que soit notre univers culturel et spatio-temporel, nous sommes tous déterminés par le désir. Par ailleurs, je me demande si le désir, en tant qu'il est ce qui nous caractérise essentiellement, ouvre un questionnement sous l'angle du bien et du mal. Ne faut-il pas plutôt aborder la question du rapport du désir à l'inceste sous l'angle de la psychanalyse freudienne? Le frère qui couche avec sa soeur c'est le désir qui prend le dessus sur le principe de réalité. De ce point de vue le frère transcende son surmoi en affirmant son moi iconoclaste. C'est d'ailleurs cette tention iconoclaste qui le porte jusqu'à défier le monstre et qui renforce son désir(volonté) de se réapproprier sa soeur. En ce sens, le désir qui travaille le héro du Mumbwang n'est-il pas conatus?
Alain Myll Monnay Moutsinga.Ne confondons pas la version écrite sinon retranscrite par M. Kwenzi a un conte qui a eu un début et une fin. Mbwangue ou encore Mû mbwangu (accent sur le u de mu car different de l animal ici antilope cheval en terme de prononciation). Mbwangue il s agit d une épopée. Il y a un début mais il n y a pas de fin. Si nos collectes se faisaient, nous aurions aujourd’hui hui une panoplie d histoire ou s affronte les dieux et les hommes , les mortels et les immortels dans un concept ou le mortel cherche a vaincre tout ce qui cause ses malheurs sur terre. Bwangue bu dibedji a bien tente de négocier la résurrection de son fils pendant une longue période et cela explique le rite du deuil chez les punu.
Le symbolisme d'ANKH, la croix égyptienne.
L'hiéroglyphe sacréD, ANKH, signifie la " Vie ". La revue ANKH voudrait, par conséquent, être le symbole dynamique de la créativité de la jeunesse africaine d'aujourd'hui dont les potentialités ne demandent qu'à être mises au service de l'Afrique, pour la survie des peuples africains, dans un monde qui tend à faire fi des valeurs humaines de solidarité et de partage.
Dans l'Egypte ancienne, le signe D, ANKH, à un autre niveau d'interprétation, symbolise l'être humain en son intégrité sociale, spirituelle et cosmique : l'anse représente la tête (Raison) ; la barre, les bras (lien entre Ciel et Terre) ; le trait vertical, le corps de l'homme entre Ciel et Terre. Ce qui signifie que l'être humain est intrinsèquement lié à tout le Réel et qu'il n'est qu'une vibration vivante et intelligente du cosmos primitif.
L'ANKH, symbole puissant s'il en est, noue par conséquent l'homme à la terre, au ciel, au système solaire, au cosmos tout entier. La vie humaine fait partie - est une partie - de l'ensemble des manifestations passées, présentes et futures, de l'Univers changeant, et pourtant toujours le même en son immensité infinie.
Outil de travail, de solidarité et d'ouverture, telle est la revue ANKH, au nom d'une idée de l'homme et de son destin.
Théophile Obenga
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