De l’oralité localisée dans la littérature écrite africaine par Pierre Monsard

L’héritage de l’écriture et des littératures écrites a transformé les rapports que pouvaient entretenir le créateur africain avec son peuple. Le choix de la langue reste l’un des problèmes essentiels dans la création littéraire en Afrique noire. Nous essayons de cerner, dans ce travail, la corrélation des quatre éléments suivants : langues, littératures écrite, culture traditionnelle et sujet écrivant. Comment les écrivains transmettent et expriment le dire africain dans leur texte narratif ? Il nous ait apparu nécessaire et important d’étudier et de dévoiler les méthodes et les techniques langagières utilisées dans le roman africain afin de saisir les problèmes pouvant se rattacher à un certain esthétisme littéraire.

L’oralité ne nous intéresse ici que dans la perspective de son ingérence dans l’écriture. En quoi se distingue-t-elle de l’écriture comme marque culturelle, manifestation littéraire et esthétique du langage non écrit et quels sont les profits qu’elle peut constituer ou promettre à l’écriture ?
La plupart des analyses et des travaux consacrés à l’étude de la littérature africaine insistent sur la place qu’occupent dans les lettres africaines les survivances ou les signes de l’oralité. C’est un sujet qui est placé au centre du débat qui porte sur la littérature africaine actuelle (écrite en français). Le concept de l’oralité (attitude culturelle et pratique littéraire) interroge avec acuité toute tentative de recherche sur les productions africaines. Les sciences humaines, notamment les études ethnologiques ont recensé et vulgarisé certaines notions et certains concepts tels que « l’oralité », « les traditions orales », la force de la parole proférée ». Ce discours ethnologique sur l’Afrique n’a pas manqué de susciter des mises au point, des discussions, des interrogations sur les significations précises ou approximatives de ces termes souvent utilisés à divers niveaux et de différentes manières. Les intellectuels africains (d’une manière générale) s’attachent à dénoncer le statut et l’orientation idéologique d’une certaine ethnologie en Afrique noire. Les critiques littéraires (occidentaux et africains) interrogent le devenir de cette manifestation culturelle de l’oralité (acte social et pratique littéraire) dans la perspective actuelle des œuvres littéraires négro-africaines. Ce débat (critique de l’ethnologie occidentale et réflexion sur l’utilisation des pratiques littéraires de l’oralité africaine traditionnelle) s’inscrit dans le cadre général d’une recherche qui porte à la fois sur l’identité nègre et sur la spécificité d’une littérature africaine. On limite le débat à quelques questions. Partant de l’oralité africaine (les manifestations de vie, le fait culturel, la pratique littéraire), on cherche tout d’abord à établir où à rétablir l’identité nègre. Ce débat ou mieux cette attitude intellectuelle qui a été au centre de l’activité littéraire des tenants de la négritude -jugée caduque par certains- reste encore d’actualité. Les questions qui reviennent à ce sujet sont les suivantes : comment percevoir cette identité et où se situe-t-elle ? Au regard de ces deux questions, le chercheur, le critique littéraire, le sociologue, l’ethnologue, l’historien, l’écrivain africain…. orientent leur recherche sur les fondements, les bases de la spécificités nègre et élaborent un discours théorique et prospectif sur les productions de l’esprit en Afrique noire.
[Levons une équivoque] il ne s’agit pas pour nous de démontrer ou de laisser supposer dans cette étude qu’une littérature africaine n’est « authentique » que lorsqu’elle est orale ou présente les marques de l’oralité. Nous cherchons à révéler et à cerner ce qui peut constituer « l’originalité » - (dans le sens de neuf, nouveau, inédit ou de singulier) - de cette littérature. L’influence de l’oralité africaine traditionnelle sur les œuvres africaines produites en français est, en effet, un des éléments - parmi tant d’autres - qui peut permette cette originalité.
Nous inscrivons d’emblée notre étude dans le cadre de la pratique de l’écriture en Afrique noire en essayant de voir comment s’effectue le travail de l’écrivain à partir de la pluralité des textes, des formes d’expressions et des langages qui s’offrent à lui dans son environnement passé, lointain et immédiat. Le professeur Bernard Mouralis, dans sa thèse d’état et dans de nombreux articles démontre et souligne que le chercheur en littérature africaine doit considérer qu’il existe en Afrique noire « une pluralité de pratiques littéraires […] l’écrivain entend parler de l’Afrique et pour l’Afrique, mais qu’elles que soient par ailleurs l’acuité et la richesse de son expérience individuelle, le rapport existant entre lui-même et la réalité qu’il souhaite dévoiler n’est jamais immédiat. Entre le locuteur et le réel se déploie […] l’ensemble des textes qui ont été produits en Afrique […] ; il continue plus loin en faisant un inventaire des textes qui « peuvent constituer l’horizon littéraire des textes du négro africain […] le champ de ses possibilités d’expressions ». Le professeur Bernard Mouralis trouve deux grands ensembles de textes. Les textes d’origine européenne parmi lesquels il classe « la littérature exotique (exotisme proprement dit, littérature négrophile, littérature anticolonialiste) et la littérature coloniale, puis nous avons ’’les textes d’origine africaine’’ (littérature orale, littérature écrite et éditée dans les langues africaines […] littérature populaire, littérature des mouvements politico-religieux…. »
A travers cette pluralité des textes, nous retenons pour notre étude la prépondérance de l’oralité africaine traditionnelle.
Dans un article intitulé « la littérature africaine et son public », Roger Mercier fait la remarque suivante : « le point primordial à ne pas oublier quand on est appelé à apprécier la littérature négro-africaine est que, sinon dans sa réalisation du moins dans ses sources, elle est une ’’ littérature orale’’. Quelles qu’aient été ses études ultérieures pendant son adolescence et sa jeunesse, tout écrivain a été marqué d’abord, à l’âge où la personnalité commence à se former, par les récits entendus à la veillées, dans sa famille ou sur la place du village de la bouche des vieillards dépositaires des mythes, des légendes et de la sagesse des ancêtres ». D’aucuns pourraient penser que R. Mercier veut signifier par cette affirmation qu’il n’y a que l’influence de la littérature orale qui est importante et valable. Ce serait faire un faux procès à cet éminent chercheur de la littérature africaine. Par cette déclaration, il a tenu simplement à rappeler la place primordiale qu’occupe cette dernière dans la formation et la vie du futur écrivain noir. L’éducation et la formation de ces écrivains, leur situation sociolinguistique est, comme de nombreuses études l’ont prouvé, en porte-à-faux avec deux cultures, deux langues : la vie au village avec la langue maternelle et la culture de l’oralité et celle de ville avec la scolarisation, le mélange de langues et ce que Bernard Mouralis désigne par ’’culture coloniale’’.
Le rapport des écrivains africains avec l’oralité traditionnelle nous amène à considérer et à révéler […] l’ambiguïté du travail de l’écrivain africain, le rapport au contexte dans lequel il inscrit son travail, la langue qui lui permet de livrer son imaginaire et son message. Autrement dit, [l’étude] de la forme, des modalités langagières et du discours narratif dans la production romanesque d’Afrique noire d’expression (d’écriture) française. L’objet de cet ouvrage sera principalement centré sur cet élément. En effet, certains critiques de la littérature africaine pensent qu’il est temps d’étudier l’écriture africaine et le discours narratif dans la production africaine. Les études sur le contenu des œuvres ont tendance à s’écarter du fait littéraire pour s’appesantir sur l’étude des thèmes. Il est temps que l’on réfléchisse à la situation qui s’inscrit dans la diglossie comme cadre sociolinguistique et dans le biculturalisme comme lieu de contact et carrefour de plusieurs traditions littéraires. C’est ce point de vue que semble évoquer Mateso Locha […]. La critique littéraire africaine et occidentale redécouvre de nouvelles propriétés du langage et de la littérature […]. Cette révolution consiste en la manifestation d’un intérêt pour « les formes » par opposition aux « contenus ». On découvre ainsi que certaines formes ne peuvent s’expliquer qu’en se référant à la tradition orale […]. Il y a dans cette nouvelle critique africaine un retour phénoménal au « langage », au texte redéfini comme l’objet de la science littéraire. […] Comment comprendre et situer l’influence de l’oralité sur les écrivains et dans leur travail ? Il est opportun, dans ce type de recherche, qu’on interroge un moment les prises de position des écrivains. Peut-être pourrions-nous mieux éclaircir le sens qu’ils donnent à leur travail et comment ils l’abordent : quels sont les rapports qu’ils ont entretenus ou continue d’entretenir avec l’oralité traditionnelle, tiennent-ils compte dans leur travail d’écrivain de l’esthétique traditionnelle ? Toutes ces questions ne peuvent avoir des réponses valables que si on examine [attentivement] la genèse des productions littéraires, les déclarations des auteurs qui situent mieux le lieu et le sens de leur démarche.
Pierre Monsard, Les aspects de l’oralité africaine traditionnelle et son influence sur la littérature écrite actuelle, thèse doctorat (littérature française et comparée), sous la direction de Monsieur Jean Decottignies, Mars 1986.

Comment pouvons nous aider la structure de Jean Divassa Nyama?

"résidence d'écriture Jean Letestu"
Créée par Jean Divassa Nyama, écrivain secrétaire Général de l'Union des écrivains GabonaisLa "résidence d'écriture Jean Letestu" du Nom d'un administrateur Colonial français qui a publié un précieux ouvrage sur "Le Droit Coutumier dans la Province de La Nyanga."Les raisons sont les suivantsJean Divassa Nyama est écrivain et aimerait offrir aux autres écrivains de la Sous-région de l'Afrique Centrale et d'ailleurs un espace de travail pour la création des oeuvres littéraire..Il a émis le voeux de faire connaitre la Culture de La Nyanga aux autres peuples du monde.La résidence sera située sur le Site de La Mission de l'église de l'Alliance Chrétienne à cause de l'histoire Mythique de la foi chrétienne laissée par le Pasteur américain, Cooke qui fut le premier évangeliste à fouler le sol de cette comtrée. L'histoire de Nyonde Makite et celle de la Ville de Moabi mérite une attention particulière des écrivains du monde entier car les peuples de cette localité avait aussi bien des raisons de resister à la pénetration coloniale. Le choix de Jean Letestu n'est pas fortuit. Il est l'un des écrivains qui a compris le peuple Punu du Gabon. cette résidence aura une bibliothèque dénommée "Pierre Monsard". Pierre Monsard a été Professeur à L' Université Omar Bongo au département de Lettres Modernes, Il était le Chef du département de Littératures Africaines. Il est mort l'année dernière.Jean Divassa Nyama a donc besoin des livres pour enrichir notre bibliothèque et un soutien en matériel informatique. Le Professeur Pierre André Kombila, Docteur cardiologue et Ministre d'Etat, Ministre de l'Enseignement Professionnel de l'insertion et de la réinsertion de la jeunesse est le Président d'honneur de la Résidence d'écriture Jean Letestu.Le PrésidentJean Divassa Nyama

Divassa Nyama et le maire de Moabi joseph Maboundou Mihindou


bibliothèque Monsard


Les populations de Moabi au Gabon, ont une nouvelle bibliothèque baptisée Pierre Monsard Siegu. Elle a une capacité de 20 places et peut accueillir et peut contenir 160 documents.



Nzamba Martin

Une culture, des peuples, des voyages: la plume de Nzamba Martin.
Cet auteur est célèbre par son patronyme . Il a écrit un manuel de géographie intitulé: Notre pays le Gabon , publié à Paris par Edicef. Mais, ce passionné de la culture punu, donne en plus au public, la capacité de mieux connaître ce peuple du sud du Gabon, tout en alliant fiction et réalisme, son oeuvre participe à l'acquisition des connaissances, au divertissement, à la reflexion et à mise en confrontation d'un certain modernisme qui n'a cessé de s'allier au présent pour une meilleur appréhension de l'avenir. Avant de savoir où l'on va ou encore ce que l'on deviendra, il est plus sage de se demander d'où l'on vient afin de pouvoir répondre à la sempiternelle interrogation: qui suis-je?
Voilà un auteur dont le nombre de publications est sans cesse croissant. Notons les titres suivants: Pratiques culturelles chez les punu, paru aux éditions Raponda-Walker à Libreville
-Contes et débats traditionnel chez les punu, Libreville, Imprimerie Polypress, en août 2001
Pratiques Culturelles au village, publié aux éditions Raponda Walker, en 2005, il a 95 pages. Son ISBN : 2-912776-56-2
Puis Contes autour du feu, publié aux Editions du silence en août 2004 ISBN 2-912123-22-4
- Aperçu sur les clans du terroir, Libreville, Les éditions du Silence, août 2003
Enfin Echos du chemin ( recueil de nouvelles), dont le quotidien national l'union fait écho ici , par le biais du journaliste-écrivain Junior Otembé Nguéma

Bibliothèque Pierre Monsard Siegu


Me voici nostalgique II

Gabon
Afrique mère
me voici nostalgique
surpris par les premiers chants
du coq et jaloux de ma dernière nuit
creusé dans la pierre des totems
je les ai pliés parmi mes bagages
tous nos adieux hier épars sur le couvercle des saisons
sur la croûte des continents
sur la cendre des âges de mon
âge d’initié
les battements de mon cœur à l’instant
solennel
tombent en cataractes par-dessus
l’épaule de ma révolte-en-bras
de chemise
partir et aimer une terre pillée
partir et oublier la transe des mouchoirs
à la ronde des brises matinales
partir et enjamber avec regret
un rythme de tam-tam moi esclave d’hier
moi cible d’aujourd’hui
moi homme libre de demain
j’attends avant de te quitter
encore
mère ce qui n’a pas été l’aube humide baignée
des rosées de la liberté
MAYANG-MA-MBUJU-WISI
Extrait du livre :Me voici nostalgique II, Anthologie de la litterature gabonaise. Ministère de l’Éducation Nationale, Libreville

Le Lycée Paul Marie Yembi de Ndendé à l’abandon

A l’instar de nombreux établissements scolaires de l’intérieur, le Lycée Paul Marie Yembi de Ndendé enregistre d'énormes difficultés de fonctionnement en raison des carences matérielles, de l’insalubrité et de la vétusté des infrastructures.

Les responsables du Lycée Paul Marie Yembi de Ndendé, dans la province de la Ngounié, ont alarmé les autorités de tutelle au regard des difficultés de fonctionnement rencontrées par cet établissement d’enseignement secondaire.Depuis plusieurs années, le Lycée Paul Marie Yembi de Ndendé fait face à d’importants problèmes d’infrastructures. Sur les cinq bâtiments qui abritent les salles de classes, seuls quatre sont en service. Le cinquième bâtiment qui a été construit dans les années 1960 est aujourd’hui trop vétuste et son état de dégradation très avancé est un risque pour les élèves. Le proviseur cite également une longue liste de manquements, tant au niveau du matériel, de l’équipement que des infrastructures. Les plafonds des salles de classes sont vétustes et défectueux, présentant de gros risques pour les élèves et le personnel enseignant. L’établissement est régulièrement privé d’eau potable, ce qui ajoute à l’insalubrité et au non respect des normes d’hygiène. Le Lycée Paul Marie Yembi possède également un internat qui est lui aussi régulièrement privé d’eau potable. De plus, l’internat présente de sérieuses carences en équipement, notamment en lits et en matelas. A cela s’ajoute la vétusté générale des bâtiments.Affecté à Ndendé depuis la rentrée scolaire de l’année scolaire 2007-2008, le proviseur du Lycée Paul Marie Yembi, Louis Marie Moukagni, déclare que son «établissement ne dispose pas de ressources financières suffisantes pour engager les réfections que nécessite le lycée afin de permettre aux élèves d’apprendre dans de meilleures conditions».Les conditions d’apprentissage précaires des élèves de l’établissement secondaire de Ndendé ont été dénoncées par le proviseur du lycée aux autorités provinciales dans l’optique d’obtenir des fonds pour la réfection de son établissement. Rappelons que le Gabon a adopté depuis 2002, le projet Education 3, cofinancé par la Banque Africaine de Développement (BAD), qui est doté d’une enveloppe de 15 milliards de francs CFA pour la réhabilitation et l’équipement d’établissements scolaires, la construction de nouveaux établissements et la formation du personnel enseignant.
Publié le 30-01-2008 Source : Gaboneco.com Auteur : gaboneco

Les noms

Chez les Bapunu, comme sans doute dans toutes les sociétés humaines,
chaque individu porte un nom qui permet de l’identifier et de le distinguer des
autres. Le nom propre personnel est donc lié à l’existence même de l’individu.
En Afrique, ce nom est sacré. On ne le donne pas à n’importe qui, et l’on
constate ainsi fréquemment chez l’Africains en général, et chez le Mupunu en
particulier, une certaine réticence à décliner son identité devant un inconnu.
A ce jour, rien n’a été publié sur les noms des Bapunu, et c’est pourquoi j’ai
cru bon de rédiger le présent article après avoir enquêté auprès des Anciens de cette
ethnie.Les recherches anthroponymiques faites jusqu’ici en Afrique ont surtout
porté sur la fonction sociale du nom. L’aspect proprement linguistique a par contre
souvent été négligé. Je considérerai, pour ma part, que les noms propres de
personnes sont des unités intégrées au système de la langue tout comme les mots du
dictionnaire, même s’ils présentent certaines caractéristiques particulières, et qu’ils
peuvent donc faire l’objet d’études phonologiques ou sémantiques.

2. DONNATION DU NOM

2.1. Quand donne-t-on le nom ?
Traditionnellement, il n’y a ni moment précis ni cérémonie particulière pour la
dation du nom.
Il arrive parfois que le nom à donner soit recherché dans les jours qui
précèdent la naissance. Dans ce cas on spécule beaucoup sur le sexe probable de
l’enfant. Le plus souvent, cependant, ce choix n’est fait qu’après la naissance,
certains paramètres décisifs (la façon dont le bébé se présente lors de
l’accouchement, ou la présence d’une malformation congénitale, par exemple) ne
pouvant être connus qu’à ce moment-là.
La dation des noms aux jumeaux se fait de manière exceptionnelle. Quelqu'un,
qui peut fort bien ne pas être de la famille, fait un rêve peu avant ou peu après leur
naissance, dans lequel ils viennent lui révêler le nom qu'ils doivent porter.


2.2. Qui donne le nom ?
Le père, la mère, un membre de la famille ou un ami, peuvent attribuer un nom
à l’enfant qui vient de naître.
Le choix est souvent fait, chez les Bapunu, dans le cadre de l’institution
sociale des “homonymes” (band1ufi2, sg. nd1ufi2). Un “homonyme” est une
personne de la communauté dont on a choisi le nom pour l’attribuer au nouveau-né.
Une fois le choix fait, il s’établit des liens spéciaux entre l’enfant et la personne qui
a accepté de donner son nom. Cette espèce de parrainnage entraine l’utilisation
réciproque comme terme d’adresse du mot d^Kn2 qui signifie par ailleurs “nom”.
Le véritable but recherché à travers cette institution semble être de trouver un
remplaçant à la personne sollicitée en assurant la perpétuation de son nom.
Le choix peut porter aussi sur le nom d’un défunt, surtout si celui-ci n’a
laissé aucun descendant. Il est encore plus clair, dans ce cas, qu’il s’agit d’honorer
et d’immortaliser la mémoire du défunt.

3. DIFFÉRENTES SORTES DE NOMS3.1. Composition du nom
Le nom d’un individu se décompose au moins en trois parties : le nom de
naissance (d^Kn`2), suivi du nom de naissance du père ou patronyme, suivi d’un
surnom (kûmbù) éventuellement agrémenté d’une devise de longueur variable.
Ainsi pour le nom de l’auteur de ces lignes, par exemple, on a:
Kwenzi Mikala Tangu
nom de naissance nom du père surnom
Les notions de nom de famille et de prénom n’ont donc pas cours dans la
société traditionnelle.
3.2. Anthroponymes féminins



3.2. Anthroponymes féminins
Certains noms sont exclusivement réservés aux femmes, tels que par
exemple :
Bajine, Baluki, Bukandu, Dimengi, Ìbondu, Ìssange,
, Majinui, Majinze, Manfoumbi, Màrûndù, Màsolù,
Masunge, Matsnge, , Milenzi., Mubwenga, Mukita,
Nynagi, Ulabu, Pêmbe, Tsône
L’existence de certains de ces anthroponymes est semble-t-il liée à celle de
sociétés secrètes strictement féminines. Par exemple la société secrète bôfiu
“champignon”, disparue depuis longtemps, qui réunissait les femmes au début de
chaque saison sèche. Celles-ci mangeaient certains champignons qui étaient censés
donner de la force à leurs conjoints. Pour perpétuer le souvenir de ces sociétés on a
pris le parti de donner leurs noms à des enfants de sexe féminin.


Source: Extraits Pholia 5 Kwenzi Mikalat

Chou Chou lazare, L’enfant chéri de la mode gabonaise

«Les africaines doivent oser être des Reines lorsqu’elles s’affichent dans les grands événements artistiques internationaux comme les festivals de Cannes ou Deauville ! Pour moi, la femme est une Reine, audacieuse, imposante, majestueuse. Elle doit l’être chaque jour, mais plus encore lorsqu’on la regarde .»

Chouchou Lazare, de son vrai nom, est né il y a une trentaine d’années dans la N’gounié. Sa maman, couturière occasionnelle «pour arrondir ses fins de mois», dit-il, lui a insufflé sa passion très jeune.
Un succès immédiat

«Comme je savais dessiner, je faisais les dessins de modèles que ma mère réalisait. Ou bien je reprenais des modèles de catalogue pour les adapter. Mais je n’imaginais pas du tout en faire mon métier. Pour moi, c’était un métier de dame !» Chouchou Lazare sourit en évoquant ces souvenirs. «De la troisième à la première, j’ai dessiné et cousu des modèles en cachette. Je les vendais à Port-Gentil ou à Gamba, mais sans dire qu’ils étaient de moi. J’en étais fier pourtant et c’est ce qui m’a démasqué !» dit-il avec ironie. «Un copain de classe, Sylvestre, a remarqué ma signature sur un vêtement. Je m’attendais à ce qu’il se moque. Mais au contraire, il m’a convaincu que je devais continuer... au grand jour. Il m’a persuadé de réaliser un défilé pour le Lycée. Le succès fût immédiat. J’étais dépassé. Je passais à la télé, on me reconnaissait dans la cour du collège, dans la rue. Ce succès me grisait. Je n’ai pas mis très longtemps à y prendre goût.» Chouchou Lazare rougit un peu de modestie en se remémorant ses premiers pas dans le monde des stars. ««Oh, je ne pensais pas être une star. Ce succès me surprenait, mais j’étais très fier de mes modèles, même si, avec du recul, je me rends compte combien j’étais loin de la perfection à laquelle j’aspire aujourd’hui ! Je considérais encore, à cette époque, que la mode n’était pas un vrai métier pour un homme. Je cherchais ce que j’allais faire comme profession qui me permette de voyager. Après le bac, je me suis inscrit à un concours pour devenir stewart. Heureusement, ils n’ont pas voulu de moi...» dit-il dans un grand éclat de rire. «Je me suis inscrit dans une école de gestion et marketing. J’ai tenu deux ans, malgré mes déplacement fréquents qui me faisaient manquer les cours. J’étais invité à présenter mes modèles, et je n’aurais pas supporté de sacrifier ma passion pour les cours. Petit à petit, je me suis fait à l’idée de devenir couturier. J’ai arrêté en troisième année, non pas parce que je n’y arrivais pas, mais parce que j’avais décidé de faire de ma passion mon métier.»

«C’est Gisèle Gomez, l’une des première styliste d’Afrique à être vraiment reconnue, qui, m’a donné l’image que je me fais aujourd’hui de la mode : un métier noble, un véritable travail de valeur dont je suis extrêmement fier. Alors j’ai foncé. J’ai fait ce que je voulais. C’était un vrai choix.» Chouchou Lazare se tait un instant. «La seconde personne qui m’a vraiment permis de devenir styliste, c’est Alphadi. J’étais autodidacte, formé par ma maman, elle même autodidacte. Un problème se posait avec un tissu, une couture ou un modèle, je cherchais une solution... D’ailleurs c’est toujours un peu ça» soupire-t-il avec un sourire énigmatique. «Alphadi m’a permis de suivre un stage de formation à Niamey financé par la Coopération Française. C’était très dur. Il faisait une chaleur !!! Un enseignant de l’école «Esmod» de Paris nous a enseigné les techniques de modéliste. J’ai énormément progressé. Ce que j’ai appris de ces professionnels aguerris m’a permis de développer mes idées, de me libérer de nombreux problèmes techniques qui me bridaient. Après ça j’ai vraiment commencé à sentir mon style s’affermir. Ce que je faisais ressemblait à ce que je pensais. Je suis encore très loin de me sentir pleinement satisfait de tout ce que je fais, mais j’ai gagné beaucoup d’assurance.»

Premier Prix de Création
«L’étape suivante, ce fût la Biennale de Saint Etienne Design 2002. Il y avait le monde entier !» Chouchou Lazare lève les yeux aux ciel. «Le monde entier de la création et du design était représenté. C’était passionnant. J’y ai décroché le premier Prix de Création. J’étais très fier. Je le suis toujours. Les jours suivants furent éblouissants. J’étais invité à la télévision française, invité à voyager.» Chouchou Lazare sort les coupures de presse, les pages de magazines. «J’ai eu enfin le sentiment d’arriver à une certaine reconnaissance. On parlait enfin de moi comme d’un styliste de mode. Je dois beaucoup à mes amis du Gabon, Monsieur Worronco en particulier, le Directeur de Gestim. Sans lui, je ne pourrais pas voyager aussi souvent, et pour progresser, pour me frotter aux autres stylistes, pour découvrir, pour évoluer, j’ai besoin de ces voyages. J’achète mes tissus à Paris, au Marché Saint Pierre, la soie sauvage ou italienne, les cotonnades, des tissus nobles impossibles à trouver ici et qui permettent à mes collections de donner aux femmes ce qu’elles méritent : ce qu’il y a de plus beau et de plus précieux !»

Chouchou Lazare devient très sérieux. «Je n’ai pas envie d’être considéré comme un styliste «africain». Ma culture, mes influences sont très métissées. Je veux être reconnu comme styliste de mode. Simplement styliste de mode. Lorsqu’on rajoute l’adjectif «africain», cela laisse penser qu’il faut faire preuve d’indulgence. Je ne veux pas d’indulgence dans le jugement que l’on porte sur mes créations. C’est peut-être prétentieux, mais je veux devenir aussi bon que Galiano, que Thierry Mugler. J’ai toujours aimé Dior, le Dior de l’époque de Monsieur Dior lui même. J’y retrouve cette même conviction que la femme est une reine qui mérite la perfection, rien n’est trop beau pour elle.» Le temps de boire un verre d’eau et Chouchou Lazare retrouve son sourire contagieux. «Je ne pense pas à l’Afrique au premier abord, mais elle transparaît forcément. Je crée, et puis je vois ce qu’il en sort. S’il en sortait des modèles issus de l’Afrique traditionnelle, je ne le renierais pas, mais ce n’est pas le cas. Mes modèles sont très métissés. À l’image que je me fais du monde, certainement. Il y a bien des couleurs qui reviennent souvent ; les couleurs terre, or... S’il y a quelque chose de fort qui me motive, ce n’est pas l’Afrique elle même. C’est le mouvement, la force du changement. Je veux étonner, surprendre, comme avec cette collection militaire en 2003, «Contre la guerre, pour la vie» ! Ma prochaine collection sera à l’opposée, blanche, pratiquement sans couleurs, ou bien avec toutes les couleurs dans le blanc... Le blanc, c’est la pureté, la sobriété, quelque chose à quoi on accède après avoir joué avec le reste... C’est pour toutes ces raisons que je ne travaille pas trop avec le pagne. C’est trop répétitif, toujours un peu semblable à mes yeux. Je ne cherche pas à devenir une star africaine. Je suis fier, très fier même d’être Pounou et gabonais, mais être considéré comme une star africaine, c’est un peu être considéré comme une star de séries B, une star qui vaut moins que les autres, et mon pays, mon continent, valent mieux que ça. Moi aussi d’ailleurs j’espère» dit-il en partant d’un grand éclat de rire. «Pour le moment, j’ai les inconvénients d’être connu... Le kongossa surtout ! Non, je ne veux pas être reconnu comme une star. Je veux être styliste de mode. Je veux prendre des risques, créer à chaque fois. Je crois que c’est ça évoluer, non ?»

Les jeunes talents punu

Voici quelques noms de jeunes talents punu:

MASSOUNGUE-BOUSSOUGOU Géraldine Doctorat en sociologie. Université Paris 7 Denis Diderot, - Enjeux psychologiques et culturels du vécu de l’inceste : de la dimension traumatique et sacrificielle.

MBADINGA JOEL Ingénieur (Shell Gabon).

NORTUGE MOUSSAVOU, Médecin.


S’il vous plait faites nous connaître les jeunes punu talentueux ainsi que leurs diplômes et occupations qui ont mois de 35 ans.