SIAT GABON

la carcasse d'un taurillon de plus de 250 kg au supermarché Prix Import de Libreville, la première phase expérimentale de la commercialisation de la viande bovine "made in Gabon" du bétail du Ranch Nyanga. C'est le directeur d'élevage, le Dr vétérinaire Mostin Laurent, en présence du directeur commercial de Siat Gabon qui nous a donné les détails de cette opération en garantissant la qualité de cette viande biologique parce qu’aucune hormone ni aucun aliment concentré ne sont utilisés dans l'alimentation du cheptel de type N'dama dont la qualité première est la trypanotolérance. Le bétail estimé aujourd'hui à 2.600 têtes et en progression constante, est alimenté à base des aliments naturels. Le Ranch pratique en effet, un élevage de type extensif basé sur une rotation entre les pâturages, la distribution régulière de blocs à lécher (sel et oligoéléments) suivies de la reproduction. Le but est d'intensifier l'élevage par l'introduction de compléments alimentaires (tourteaux de palme), par la mise en place de pâturages améliorés (Brachiaria) et par des croisements industriels. Et ce sont tous les animaux issus de ces croisements industriels qui commencent à être commercialisés, d'où la dénomination de la viande bovine biologique qui vient d'être mise sur le marché de Libreville.
II y a déjà sur le Ranch affirme le Dr Mostin Laurent, une centaine de taurillon de 2 à 3 ans (entre 250 et 300 kg) qui sera abattue dans l'abattoir moderne de Tchibanga (une capacité d'abattage de 4 à 5 taurillons par jour) et commercialisé sur le marché national. Cette viande biologique qui est fraîche et non congelée parce que le processus sanitaire utilisé par l'abattoir de Tchibanga est celui de la marche en avant, c'est-à-dire de l'abattage à la chambre frigorifique (A preuve, l'animal abattu le mercredi, arrive en carcasse le jeudi à Libreville et la viande est vend Lie le vendredi) afin de conserver toute la qualité au produit commercialisé. L'objectif visé est d'atteindre en 2015 un cheptel de 20.000 têtes de bétail dans un Ranch dont la capacité est estimée à 25.000 têtes. En termes de production de viande bovine biologique commercialisable à cette échéance, les prévisions portent sur 4.000 carcasses de taurillons par an qui seront entièrement placées sur le marché national afin de couvrir 25% de la demande locale. Pour atteindre ce chiffre, la capacité de l'abattoir de Tchibanga sera portée à 30 animaux par semaine.
Quant à l'état du marché, la viande bovine du Groupe Siat Gabon aura comme concurrent, la viande bovine fraîche de l'Afrique du Sud mais en termes de qualité prix, le Dr Mostin Laurent nous a assuré que la viande biologique de Tchibanga sera de 15 à 20% moins cher. Par contre, elle sera un peu plus chère que la viande camerounaise -parce que d'une meilleure qualité. "Nous garantissons toute la traçabilité du produit, toute sa partie sanitaire et hygiénique" précise-t-il. Les perspectives d'avenir portent sur fa transformation locale des carcasses pour en tirer toute la valeur ajoutée notamment par la mise en place d'un département de coupe dans le nouveau abattoir afin de répondre plus ponctuellement à toutes les demandes. L'objectif est non seulement d'approvisionner les grandes surfaces commerciales, mais aussi les établissements hôteliers et les restaurants du pays. Aux consommateurs gabonais et résidents d'apprécier la qualité de leur viande bovine biologique en comparaison avec la viande congelée d'importation.

Source : Journal L'Union Plus du 16-17/02/2008

Parlons Yipunu

PARLONS YIPUNU

Langue et culture des punu du GABON-CONGORoger Mabik-ma-Kombil Parlons…LANGUE AFRIQUE NOIRE Gabon Le yipunu est l'une des langues gabonaises les plus parlées, couvrant la plupart des provinces du pays. Cette méthode est destinée à ceux qui veulent apprendre et acquérir des bases solides en yipunu. Elle donne des éléments de la conversation courante, présente des points de grammaire et un lexique d'environ 3000 mots. L'ouvrage présente également des données sur le fonctionnement de la famille et sur la culture punu.
La région de la N'Gounié s'insère entre celles de la Nyanga au sud, de l'Ogooué-Maritime à l'ouest, du Moyen-Ogooué au nord,.de l'Ogooué-Lolo à l'est et forme frontière au sud-est sur environ ,200 km avec ,la République du Congo-Brazzaville. La région de la N'Gounié a pour chef-lieu Mouila et pour districts Mouila, Fougamou, M'Bigou, Mimongo, N'Dendé, Mandji et Lebamba. Les premières élections municipales à Moulia ont eu lieu en 1963. La région est traversée de bout en bout par la grande route nord-sud Libreville-Lambaréné-Dolisie (Congo-Brazzaville). Elle est arrosée par 'la N'Gounié allant se jeter dans l'Ogooué à Lambaréné.
La "Gounieest navigable jusqu'à Sindara, et d'autre part de Fougamou à Mouila.
Outre le bois, la N'Gounié produit du café, de l'arachide et de l'huile de palme. C'est à M'Bigou que l'on trouve la production la plus originale de notre artisanat : les célèbres pierres du pays sculptées et polies en forme de statuettes. de bustes et de têtes par desartistes qui, de pere en fils, se sont transmis un art authentique. Mouila et N'Dendé sont equipées d'un aérodrome homologué. Fougamou est relié régulièrement par avion à Lambaréné, Port-Gentil o. R. S.T.@ M.bRyj&.&Jcumenf,..' '
Le fleuve N'Gounié est l'affluent sud principal de I'Ogoué. II prend sa source dans le véritable château d'eau qu'est la zone montagneuse de Mbigou où la Nyanga et la Louetsié prennent également naissance. La rivière a donné son nom à ce département central du Gabon, qui
doit son originalité géographique et touristique aux longues plaines de l'ouest composées de prairies onduleuses que coupent cà et 18 des bouquets d'arbres ou de palmiers, s'opposant au sombre massif central de l'est recouvert d'une épaisse forêt et aux sommets baignant
souvent dans la brume. Le département est circonscrit au nord par la région inhabitée de la forêt des abeilles et de I'Okanda, à l'ouest et au sud par le Mayombe des Bapounou. A l'est I'Ofoué. autre affluent de I'Ogoué, marque la limite avec le département de I'Ogoué-Lolo, cependant qu'au sud-est, la rivière Mgongo Bapounou fait frontière avec le Congo dans la région giboyeuse de la réserve de chasse de N'Dendé et du Mont Fouari. La région est traversée de bout en bout par la grande route nord-sud, Libreville-Lambaréné-Mouila-Dolisie, qui quitte la République du Gabon peu après N'Dendé. II faut donc reprendre la route qui remonte vers le Nord et par Lebamba aborder les districts de Mbigou et Mimongo. Les voies de communication ont été
jusqu'en 1929 surtout de type fluvial, ce qui explique le tracé de la route qui tardivements'est adaptée aux postes déjà créés. Ainsi la sous-préfecture de Fougamou a supplanté le pittoresque site de Sindara où s'était d'abord installée l'administration en 1899 après la répression des Fang Esendak, et la fondation de la Mission Catholique de Notre-Dame des Trois Epis. De même, le quartier administratif de Mouila, préfecture du département, se trouve situé sur la rive droite, alors que la route passe le long de la rive gauche L'ancienne Mission de St Martin desApindji, fondée en 1900 sur la rive droite de la N'Gounié a disparu pour les mêmes
raisons.

Femmes Punu CELEBRES

Nouvelle rubrique des femmes punu qui ont marqué l’histoire.Cette semaine dans femme dans l’histoire notre choix s’est porté sur une autre punu surnommée la ménagère de la radio télévision Gabonaise.


Albertine Koumba-Hounsou, directrice générale adjointe chargée de la radio publique ,journaliste de formation est décédée le 26 mars 2001.

Femme de petite taille à la voix roque et aux petites lunettes, elle a démontré une remarquable force de caractère en poursuivant sa carrière dans des circonstances dangereuses.

Elle a fait la preuve de son engagement à la cause du journalisme en se montrant prête à constamment mettre sa liberté en danger pour accomplir sa mission, et ce malgré l’oppression des pouvoirs publics, les pressions politiques et d’autres formes d’intimidation.

Elle avait été surnomme la ménagère a cause de ses prises de positions et son sens de professionnalisme.



MARTINE OULABOU aujourd'hui considérée comme un véritable symbole, une héroïne de la lutte syndicale au Gabon. Enseignante, elle a été tuée au cours d’une manifestation de protestation organisée par son syndicat en 1992.


Manomba-Kombila
Manomba Kombila est la première femme gabonaise avoir occupé des fonctions d’ambassadrice. Elle était ambassadrice au Sénégal en 1984. Depuis 1996, elle est Médiateur de la République, une institution que présidait, depuis1992, M. Mihindou Mi-Nzamba. La médiation de la république a été créée en 1984.

Grandes figures Punu

Par cette rubrique nous voulons rendre un hommage à ceux qui ont su perpétuer la dignité punu et auxquelles l’histoire n’a pas toujours rendu justice. Cette semaine dans Grandes Figures notre choix s’est porté sur un homme de lettres.




Le Professeur Pierre André Kombila est né le 8 mai 1941 à Port-Gentil (Nord- Ouest du pays). Il est titulaire d’un doctorat d’Etat français en médecine (1976) obtenu à Rennes, en France. Outre un certificat d’Etudes spéciales de cardiologie obtenu à Paris en 1975, il a passé avec brio son agrégation française de médecine à titre étranger, option cardiologie, à Paris en 1977.Homme discret, humble et respectable.


Excellent pédagogue, il avait créé le service de cardiologie du Centre hospitalier de Libreville (CHL) en 1978. Membre associé et correspondant de la Société française de cardiologie, il est également membre de la société panafricaine de cardiologie.

Né en 1962, Jean Divassa Nyama, d’ethnie punu, est l’une des figures marquantes de la littérature gabonaise. Professeur d’anglais et directeur du magazine littéraire L’Air du Temps, il vit actuellement à Libreville où, en tant que vice-président de l’Union des Ecrivains Gabonais (UDEG), il joue un rôle très dynamique dans la promotion de la littérature. Dans ses romans, dans un style sobre et sensible, il décrit le quotidien de ses concitoyens, leurs joies et leurs inquiétudes face aux bouleversements induits par le monde moderne et la perte des valeurs traditionnelles.

Jean Divassa Nyama est l’un des écrivains les plus populaires du Gabon. Observateur attentif de sa société, il doit en partie son succès à sa plume pleine d’humour et à une connaissance intime des traditions qu’il entend sauver de l’oubli. Invité à Paris, à l’occasion du Salon du livre, il dédicacera le vendredi 23 mars son dernier roman publié, La vocation de Dignité. Interview.







Le bruit de l'héritage, Jean DIVASSA NYAMA

Apparemment, c'est un roman africain, qui raconte de manière magnifique le drame du déracinement, de la perte des traditions, lorsque la modernité et les valeurs occidentales lancent un appel plus séduisant que celui d'appartenir à une lignée, à une généalogie.



Apparemment, c'est seulement une tragédie africaine, Muile le village où de générations en générations et de récits en récits, dans un bain de paroles allant des Anciens aux plus jeunes, se transmettaient des valeurs, des traditions, tout un travail ancestral pour harmoniser la vie des uns avec les autres, est détruit pour construire un aéroport, et ses habitants sont relogés dans un village de montagne, Loango, dans des maisons neuves, où il s'agira non seulement de transformer leur activité de pêcheurs de la lagune en celle de cultivateurs, mais surtout de faire revenir parmi eux l'esprit des Ancêtres, chose absolument vitale, cela s'entend vivement dans ce roman. Les habitants de Muile, ceux vitalement attachés aux traditions, aux Ancêtres, à l'appartenance à leur lignée, craignent la colère de ces Ancêtres dont le cimetière a été profané, détruit par la construction de la piste de l'aéroport. Dans le nouveau village, Loango, les habitants s'attendent à ce que les Ancêtres, abandonnés, se manifestent, reviennent, fassent du bruit, le bruit de l'héritage. C'est parfaitement clair: ne plus être baigné de traditions, des paroles et récits et contes qui les transmettent, cela a des conséquences terribles, des maladies, des morts, des accidents, des tragédies, des folies. Par exemple, les jeunes qui ont préféré partir à la ville, Botimboure (nom qui signifie "une bonne place", qui est ici ironique étant donné le déracinement que cette ville moderne implique), vont à la dérive, désœuvrés, drogués, délinquants. Dans cette ville, construite de manière anarchique, les catastrophes se succèdent, les nouveaux riches, même s'ils dressent des murs entre leurs richesses et l'extrême misère qui les cernent, ne sont jamais à l'abri des revers. A Loango, le nouveau village, c'est oncle Mâ qui veille, par sa parole, ses histoires, sa vigilance, son intérêt pour les jeunes, à ce que la lignée ne se perde pas. Et autour de lui, les autres habitants.



En réalité, même si en Afrique cela semble se manifester à ciel ouvert, cette crainte permanente d'avoir mécontenté les Ancêtres, cette étonnante sensation de continuité se disant par la croyance à la réincarnation, voire à la métempsychose, partout dans le monde les êtres humains ne sont-ils pas, sous peine de malheur, reliés à quelque chose de collectif qui les précède, qui les constitue, qui forge leur langue, leurs habitudes, leurs normes, leurs idées, qui rend possible leur activité psychique. Il y a tout un trésor collectif, constitué au fil du temps, qui se manifeste et se dépose par exemple comme expériences dans la richesse et les transformations de la langue, qui précède, dépasse l'individu. L'individu, qu'il le veuille ou non, est pris par cette sorte de fleuve véhiculant les trésors des expériences passées, les sagesses et les savoirs des générations passées, il parle sans souvent s'en rendre compte avec une formidable épaisseur d'expériences d'avant véhiculées par la langue. Ceci se dit en Afrique traditionnelle encore à ciel ouvert, avec cette sensation que les Ancêtres se manifestent encore, qu'il est impossible de les renvoyer, qu'il faut les apaiser en acceptant leur sagesse, leur héritage.



En Afrique, mais ailleurs aussi en fait, le malheur, la dérive, la délinquance, l'ennui, la dépression, arrivent lorsque les gens croient, ou la société de consommation leur fait croire, qu'ils ne sont plus constitués par quelque chose qui garde le trésor d'expériences des générations, lorsque leur parole, leur pensée, leurs actes ne se rythment pas avec un paradigme ancien.



En fait, en Afrique et partout ailleurs, le fait que la tradition et la parole des Anciens soient balayées par la folle et si séduisante publicité pour la jouissance tout de suite à portée de mains, cela a des conséquences terribles. Cela revient sous forme de maux que Jean Divassa Nyama nous décrit en Afrique, mais qui sont les mêmes partout ailleurs. Le bruit de l'héritage revient, en Afrique et ailleurs, comme une sorte d'appel à quelque chose à quoi se rattacher, quelque chose de riche et d'impérieux, que le malaise actuel fait revenir en miroir comme l'insistance des Ancêtres à déposer absolument, car c'est vital, leur trésor collectif dans l'appareil psychique de gens dévastés par leur addiction aux différents prêt-à-porter, à-penser, à-consommer qui charpentent si faussement nos vies.



Donc, ce beau et intelligent roman de Jean Divassa Nyama nous donne à entendre pas seulement le bruit de l'héritage en Afrique, où bien sûr c'est beaucoup plus sensible car il reste encore des villages traditionnels et la notion forte de lignée, d'arbre généalogique, la sensation incroyable d'appartenir à un enchaînement qui vient d'avant et se continuera après, mais chez nous aussi. C'est à ce niveau là par exemple, avec cet écrivain francophone de talent, que l'Afrique contribue à nous mettre la puce à l'oreille à propos de quelque chose d'inquiétant dans notre société.



Alice Granger Guitard