Les sujets en série L
- La culture nous rend-elle plus humain ?- Peut-on renoncer à la vérité ?
- Commentaire d'un texte de Schopenhauer :
"Souvent nous ne savons pas ce que nous souhaitons ou ce que nous
craignons. Nous pouvons caresser un souhait pendant des années entières, sans nous l’avouer, sans même en prendre clairement conscience ; c’est que l’intellect n’en doit rien savoir, c’est qu’une révélation nous semble dangereuse pour notre amour-propre,pour la bonne opinion que nous tenons à avoir de nous-mêmes ; mais quand ce souhait vient à se réaliser, notre propre joie nous apprend, non sans nous causer une certaine confusion, que nous appelions cet événement de tous nos vœux ; tel est le cas de la mort d’un proche parent dont nous héritons. Et quant à ce que nous craignons, nous ne le savons souvent pas, parce que nous n’avons pas le courage d’en prendre clairement conscience. Souvent même nous nous trompons entièrement sur le motif véritable de notre action ou de notre abstention, jusqu’à ce qu’un hasard nous dévoile le mystère. Nous apprenons alors que nous nous étions mépris sur le motif véritable, que nous n’osions pas nous l’avouer, parce qu’il ne répondait nullement à la bonne opinion que nous avons de nous-mêmes. Ainsi, nous nous abstenons d’une certaine action, pour des raisons purement morales à notre avis ; mais après coup nous apprenons que la peur seule nous retenait, puisque, une fois tout danger disparu, nous commettons cette action."
SCHOPENHAUER, "Le monde comme volonté et comme représentation", 1818.
Les corrigés en série L
- Sujet n°1 : La culture nous rend-elle plus humain ?Introduction : Sujet classique mais important qui interroge sur les bienfaits ou les méfaits de la culture. Jusqu’à présent, nous pensions qu’avec la culture tous nos problèmes seraient résolus. Il n’en est rien et nous le savons à présent. L’Allemagne était l’un des pays les plus cultivés du monde et cette culture ne lui a pas interdit de se plonger dans la pire des barbaries.
Pourtant, si la culture ne résout rien faut-il pour autant se passer de culture et avec ce rejet, nous passer d’école et de scolarité ? Certains le pensent et le fond de cette pensée explique un certain rejet contemporain à l’égard de la culture et de l’école ou de l’université. Les intellectuels ne sont plus tout à fait appréciés de nos jours. Il ne fait pas toujours bon, dans certaines classes d’être une « grosse tête » ou un bon élève. Le monde doit-il dès lors être gouverné par des cancres ? Faut-il que la bêtise continue à gouverner le monde ?
Nous ne le pensons pas mais penser ainsi ce n’est pas pour autant glorifier la connaissance car ce qui importe ce ne sont pas ceux qui prétendent tout connaître, ce ne sont pas ceux qui prétendent vous imposer et vous donner des leçons : ceux sont ceux qui savent ce qui importe. Mais qu’est ce qui importe ? C’est finalement à cette question essentielle qu’il convient peut-être de tenter de répondre en quelques lignes. Nous le verrons, pour nous, ce n’est plus seulement « exister » avec Sartre mais vivre avec tous...
>> Les corrigés sont à retrouver en intégralité sur le site de Studyrama.
Les sujets en série ES
- Toute vérité est-elle définitive ?- Peut-on être insensible à l'art ?
- Commentaire d'un texte d'Emile Durkheim :
"Quand nous obéissons à une personne en raison de l'autorité morale que nous lui reconnaissons, nous suivons ses avis, non parce qu'ils nous semblent sages, mais parce qu'à l'idée que nous nous faisons de cette personne, une énergie psychique d'un certain genre est immanente, qui fait plier notre volonté et l'incline dans le sens indiqué. Le respect est l'émotion que nous éprouvons quand nous sentons cette pression intérieure et toute spirituelle se produire en nous. Ce qui nous détermine alors, ce ne sont pas les avantages ou les inconvénients de l'attitude qui nous est prescrite ou recommandée ; c'est la façon dont nous nous représentons celui qui nous la recommande ou qui nous la prescrit. Voilà pourquoi le commandement affecte généralement des formes brèves, tranchantes, qui ne laissent pas de place à l'hésitation ; c'est que, dans la mesure où il est lui-même et agit par ses seules forces, il exclut toute idée de délibération et de calcul ; il tient son efficacité de l'intensité de l'état mental dans lequel il est donné. C'est cette intensité qui constitue ce qu'on appelle l'ascendant moral. Or, les manières d'agir auxquelles la société est assez fortement attachée pour les imposer à ses membres se trouvent, par cela même, marquées du signe distinctif qui provoque le respect."
DURKHEIM, "Les Formes élémentaires de la vie religieuse" (1912)
Les corrigés en série ES
- Sujet n°1 : Tout vérité est-elle définitive ?Introduction : La vérité est une notion philosophique qui rassemble les certitudes au-delà des démonstrations subjectives. Ainsi, il existe plusieurs degrés dans l’expérience de la vérité. Entre vérité et raison, l’empirisme semble donc se confondre dans l’exercice d’une approche sincère de la société à travers l’expression du vrai. Cette notion demeure essentielle car elle place la liberté au centre des préoccupations et propose une éthique du rapport à l’autre. Cette même vérité se construit donc à travers un rapprochement que la certitude et le jugement viennent enrichir ou condamner. Sujet intemporel, la vérité n’est pas uniquement le visage d’un projet sociologique : elle matérialise l’homme dans ses contradictions mais aussi ses dogmatismes radicaux ou salvateurs.
Finalement, la vérité se fixe-t-elle uniquement sur des voies « humaines » ou sur des chemins périlleux et mettant en scène l’éternel conflit entre « vision cartésienne » et « vision abstraite » du sens de la vie.
En définitive, la vérité et le bonheur ne sont-ils pas liés ? Pour répondre à cette question nous analyserons les différents aspects philosophiques de la vérité pour mieux appréhender dans une deuxième partie les finalités de celle-ci.
>> Les corrigés sont à retrouver en intégralité sur le site de Studyrama.
Les sujets en série S
- Le désir est-il la marque de notre imperfection ?- Eprouver l'injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?
- Commentaire d'un texte de John Stuart Mill
"Tous les phénomènes de la société sont des phénomènes de la nature humaine, produits par l'action des circonstances extérieures sur des masses d'êtres humains. Si donc les phénomènes de la pensée, du sentiment, de l'activité humaine, sont assujettis à des lois fixes, les phénomènes de la société doivent aussi être régis par des lois fixes, conséquences des précédentes. Nous ne pouvons espérer, il est vrai, que ces lois, lors même que nous les connaîtrions d'une manière aussi complète et avec autant de certitude que celles de l'astronomie, nous mettent jamais en état de prédire l'histoire de la société, comme celle des phénomènes célestes, pour des milliers d'années à venir. Mais la différence de certitude n'est pas dans les lois elles-mêmes, elle est dans les données auxquelles ces lois doivent être appliquées. En astronomie, les causes qui influent sur le résultat sont peu nombreuses ; elles changent peu, et toujours d'après des lois connues. Nous pouvons constater ce qu'elles sont maintenant, et par là déterminer ce qu'elles seront à une époque quelconque d'un lointain avenir. Les données, en astronomie, sont donc aussi certaines que les lois elles-mêmes. Au contraire, les circonstances qui influent sur la condition et la marche de la société sont innombrables, et changent perpétuellement ; et quoique tous ces changements aient des causes et, par conséquent des lois, la multitude des causes est telle qu'elle défie nos capacités limitées de calcul. Ajoutez que l'impossibilité d'appliquer des nombres précis à des faits de cette nature mettrait une limite infranchissable à la possibilité de les calculer à l'avance, lors même que les capacités de l'intelligence humaine seraient à la hauteur de la tâche."
MILL, "Système de logique", 1843
Les corrigés en série S
- Sujet n°1 : Le désir est-il la marque de nos imperfections ?Extrait : "Ma maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l’ordre du monde." René Descartes. Le désir, au sens étymologique, évoque un astre disparu, la nostalgie d’une étoile (du latin desiderare, « regretter » et sidus, « l’étoile »). On perçoit dès lors la représentation négative que peut révéler le concept du désir. Les philosophes se sont méfiés très tôt du désir sans pour autant le rejeter. Il fait partie de notre individualité, de notre biologie même. Freud ne montrera-t-il pas par le « ça » en psychologie, contre toute censure morale, qu’il nous faut accepter le désir comme pulsion aussi forte que le « struggle for life » de Darwin.
Ce sentiment, cette émotion forment notre nature humaine autant que Pavlov a su le démontrer. Il nous pousse, c’est un élan vital mais destructeur aussi. Nous savons le mal induit mais nous fumons, buvons, risquons les sports extrêmes pour l’adrénaline et cela nous donne l’impression que « c’est plus fort que nous ». C’est l’imperfection ou l’infini des possibles de notre liberté. « Je sais que je fais le mal mais je ne peux m’empêcher » lançait à Dieu St Paul en parlant de ses désirs honteux.
Mais faut il réprimer le désir ou certains, comme pensaient les Stoïciens puis l’Eglise du moyen âge voire certains fanatismes aujourd’hui ? "Ce n’est pas par la satisfaction des désirs que s’obtient la liberté, mais par la destruction du désir."Épictète. Si le désir est la connotation de notre expulsion d’Eden, de nos pêchés, de nos déviances selon les termes usités suivant les différentes époques, faut il l’annihiler pour être parfait ? Serions nous les mêmes si nous ne composions avec ces pulsions ?
C’est l’intelligence qui permet de comprendre. Epicure ne disait il pas pour montrer la difficulté de choisir :"Parmi les désirs, certains sont naturels, d’autres sont vains. Parmi les désirs naturels, certains sont nécessaires, d’autres sont simplement naturels."
>> Les corrigés sont à retrouver en intégralité sur le site de Studyrama.
Les sujets du bac technologique
- L'expérience peut-elle être trompeuse ?- Peut-on maîtriser le développement technique ?
- Commentaire d'un texte de Montesquieu :
"Il est vrai que, dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu'il veut : mais la liberté politique ne consiste point à faire ce que l'on veut. Dans un Etat, c'est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir. Il faut se mettre dans l'esprit ce que c'est que l'indépendance, et ce que c'est que la liberté. La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent : et, si un citoyen pouvait faire ce qu'elles défendent, il n'aurait plus de liberté, parce que les autres auraient ce même pouvoir.
MONTESQUIEU, "De l’Esprit des lois" (1748)
Les corrigés du bac technologique
- Sujet n°1 : L'expérience peut-elle être trompeuse ?L’expérience a plusieurs définitions : Selon l’étymologie latine, le terme signifie « faire l’épreuve de ». L’expérience sensible est la somme d’informations données par les sens. L’expérience relève aussi du vécu, d’un apprentissage. L’expérience désigne enfin l’expérimentation désignant un ensemble de procédés permettant d’élaborer une loi scientifique. S’interroger sur la possibilité que l’expérience nous trompe, c’est envisager que nous avons été victimes de l’expérience. Nous avions confiance en l’expérience et elle nous a trompés. Comment l’expérience peut-être être trompeuse alors que nous tirons nous-mêmes des leçons de l’expérience ?
L’expérience sensible peut être trompeuse.
Nous ne pouvons douter des informations des sens que sont la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher. Ils sont des intermédiaires indispensables pour connaître le réel. Comme l’explique le philosophe Hume, l’expérience sensible est le fondement des connaissances. Selon cet auteur, les idées sont des copies de nos impressions c’est-à-dire ce que nous ressentons, voyons… Or cette conception suppose que les sens sont fiables.
L’expérience justement nous apprend que les sens ne sont pas toujours fiables. Descartes dans Discours de la méthode donne plusieurs exemples : le soleil paraît à quelques mètres, un bâton plongé dans l’eau parait cassé. Parfois même, nous croyons que l’objet existe or il s’agit d’une illusion d’optique. Que pouvons-nous déduire ? Dire que l’expérience est trompeuse signifierait qu’elle fait des erreurs ou qu’elle souhaite nous tromper. Cette personnification est inappropriée. Ce sont nous-mêmes qui avons une confiance abusive dans les sens. Ce n’est pas l’expérience qui est trompeuse mais nous- mêmes qui nous trompons. Comment ne pas se tromper ?
>> Les corrigés sont à retrouver en intégralité sur le site de Studyrama.
No comments :
Post a Comment