Ma mission relancer le textile gabonais disparu la tache sera difficile, voir longue mais pas impossible..Les autres ivoiriens, beninois, ghannenens sont fiers d'avoir leurs tissus pourquoi pas nous?
Pour cela il faut qu'on reconstitue d'abord les motifs ....puis les matières.
Dytu di dinimb, palme de raphia pagnes.
Quelques motifs d'autrefois..
Les différentes sortes de pagnes
Il y a le mugagu Sorte de pagne. (v. mudike) et lekatu: Ficus pagnes, Ficus thonningi (RWS, 298, 16). Arbre très répandu : les racines adventives forment de nouveaux pieds ce qui crée un bosquet ; l'écorce battue fournissait des pagnes.
Il y aussi l'ibari: Petit pagne passé entre les jambes et retenu par une ceinture : ake sundile upisule ibari yandi,
komi Sac-filet en raphia ou en coton porté sous le bras en bandoulière surtout par les devins guérisseurs mais aussi par les hommes en déplacement : bakewendange na mwa misungu mu bakomi tsyogu, ils marchaient avec des morceaux de canne sucre dans leurs sacs. Porte-feuille.
dubongu Le de tissu de raphia (v. dinimbe) servant de monnaie d’échange. Plusieurs les cousus ensemble formaient un ndengi. 2/ Argent, monnaie. Actuellement l'argent se compte par unités de cinq francs CFA (v. doli).
On appelle le rouleau de tissu : mubudi tsande. (v. mukundu).
On utilisait aussi la plante difubu Pandanus candelabrum (RWS, 342, 1). plante arborescente de terrain humide. Le tronc cylindrique est soutenu par des racines adventives. Les branches en candélabre lui donnent un silhouette bizarre. Le bois evidé sert confectionner des pièges machoirons posés sur le fond. Les feuilles longues, dentées et épineuses, une fois séchées, entières ou débitées en laniŹres, servent faire des nattes et des sacs. 2/ Ananas (dilang2 difubu) cause de la ressemblance des feuilles des deux plantes et de leurs usages textiles. (v. dufubu) 3/ Ourlet d'un vêtement.
Le mukondu ,Cotonnier (Gossypium barbadense, RWS, 273, 2). On en cultivait quelques pieds dans les villages. Le coton était filé pour fabriquer des sacs-filets de voyage. (v. komi).
Les motifs Géométriques
Exemples des motifs des nattes vili
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En langue Vili, veut dire, "le mur ". On dit qu'il symbolise les murs d'une maison villageoise. | "Bibaka" |
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Grâce au profondeur donné par ses formes géométriques, ce motif s'appelle "le nid du pigeon". | "Ijoisimabemba" |
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La complexité de ce motif nécessite qu'on le tisse exclusivement la journée. Kulemoine veut dire, littéralement, "tisse-moi la journée". | "Kulemoine" |
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Les bandes diagonaux au bord de cette natte symbolise des côtes, et les quatre formes diamantées à chaque côté sont les yeux de ce "serpente de deux têtes". | "Tchinyenjile" |
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Les petites formes diamantées sont répétées par les diamantes plus grandes qui les entourent. Les petits diamantes représentent des coquillages, donnant ce motif son nom. | "Masefi" |
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Les triangles divergentes sur cette natte représentent un enfant têtu. En Vili, "Lilembe" veut dire "l'enfant de tête dure". | "Lilembe" |
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| A l'époque coloniale, les européens sont venus avec de nouveaux pagnes, comprenant le "plaid" depuis Grande Bretagne. Cette natte est une réflexion des nouvelles modes apportées par les explorateurs, les marchantes, et les missionnaires. Suali veut dire "pagne" en langue vili. La natte montrée ici est rendue encore plus complexe par l'inclusion d'un deuxième motif, "Masefi".
| "Suali" |
Les motifs punu
Les motifs punu qui ressortent des paniers du villages, des portes en bois scultpés, des vases et dessins décoratifs.
Le losange c'est le symbole qui revient frequemment dans les gravures punu, symbolisant les quatre points cardinaux, et les 9 autres petits diamonds representent les neufs principaux tribus punu.
Lignes ondulées: le fleuve.
Le crocodile: symbole sacré du mwuiri.
Fabrication des tissus..
Les textiles punu
Avant l’arrivée des blanc les punu ignoraient les pagnes et se vêtaient d'un espèce de tissu obtenu a partir des écorces battues et traitées d'un arbre appelé Katu et d'un tissu de raphia Ngombu car ils étaient d'habiles artisans, les fibres étaient tirées d'une plante de la famille appelée Dyinimba et séchées aux soleil puis les tisserands les passaient au métiers à tisser vertical et de construction compliqué.
Pour l'obtention des étoffes multicolores, les tisserands teintaient les fibres avant de les tisser. la couleur noire s'obtenait en faisant bouillir dans une grande marmite des espèces d'un cailloux noir vifs appelés Magogu que l'on ajoutait au fruit, feuilles et écorce d'un arbuste mumbucini alchorena cordifollia Mull. Arg.) auxquelles il fallait aussi adjoindre les écorces de noisetiers : mugumunu ( coulus edullis baill) le tout était pilé, mélangé à l'huile de palme et mis à bouillir dans une marmitte d'eau aux trois quart. Lorsque les fibres ont pris de la couleur on apportait la marmite et son contenu à la rivière. Là bas on procédait au lavage des fibres en frottant avec de la terre glaise avant de les rincer a grandes eaux. Enfin ils étaient mis à sécher au soleil avant de les tisser.
La couleur rouge pour autant demandait moins d'effort de travail car elle était entretenue à partir des fruits de l'arbuste dénommé ngunci-bamba (bixa-orellena L.) des noix de palmes mures crues et parfois un morceau de l'arbre de couleur rouge sang: isugu. le tout mis dans la marmite et bouillie l’opération de nettoyage était toujours la même sauf qu'on passait directement au rinçage sans enduire les fibres de terre glaise au préalable.
les tisserands passaient ensuite au tissage. La pièce d’étoffe tissée: dibongu; et l’assemblage de plusieurs d'entre elles donnaient ce qu'on appelait ngombu ; ndengi ou encore massieli. Pour arriver à ce stade l’opération duraient durant plusieurs jours.
Les efforts ainsi produites servaient à la fabrication des vêtements du village ou a être échangées avec celles ethnies voisines.
Chaque localités se distinguait par le choix des couleurs et des motifs que par la qualité.
Et grâce aux rechanges inter et intra-ethnique, le savoir faire passait ainsi d'une ethnie à une autre de nos jours , le mode vestimentaire à bien changé , les quelques ndengi datant d'un siècle sont jalousement conservé.
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