Il serait inapproprié de parler d'une littérature punue au sens propre, dans la mesure où les auteurs ne qualifient pas cette écriture comme telle.
Cependant, l'auteur d'un livre naît et grandit dans un environnement qui façonne directement ou indirectement son esprit. Il y a une vision du monde par rapport à son monde excusez moi pour la répétition...
Une vision de son monde qui laisse, entrevoir, sans douter les traces de sa sensibilité artistique comme en témoignent les livres de Divassa Nyama même si le but de l'auteur n'est pas de produire une littérature de son ethnie mais d'aborder des problématiques qui touchent généralement les Africains société.
le but ici n'est pas de critiquer les livres mais plutôt d'essayer de vous les faire
Fonte des livres gabonaises :
Une difficulté d'accès aux œuvres gabonaises, notamment pour ceux qui vivent à l'étranger.
Délibérément j'ai choisi un corpus de livres qui se divisent en deux courants comme la plupart des ouvrages africains, une littérature de contestation ou encore le malaise de l'intellectuel africain face à la ville, Parole du vivant, le bourbier et d'autre invitation au retour de valeurs traditionnelles dans ce genre Divassa Nyama.
Sylvain Nzamba tente d'ouvrir une autre piste en dénonçant les dérives parfois de cette société très traditionnelle.
Il est à noter que les œuvres de l'esprit se font de moins en moins rares par rapport aux autres littératures africaines.
Selon Lilyan KESTELOOT, quelques critères sont importants pour faire émerger notre littérature.
le roman doit être bien intégré, réaliste, témoin exact des problèmes sociaux africains, avec des personnages typiques et crédibles au ton « juste », assurant plus ou moins la vox populi et respectant le niveau de langage approprié dans les dialogues. La syntaxe doit être correcte, le mot juste utilisé à bon escient, la phrase bien équilibrée.
Pour une poésie sur les vœux à la fois originale et engagée, bien rythmée et pleine d'images et surtout pas trop ésotérique (on admettra l'exception Césaire). Et ces professeurs (de lettres pour la plupart) ayant pratiqué sur la 1ère génération, les grands de la Négritude, en sont exigeants et fiers. Ce n'est pas vraiment un reproche puisque moi aussi j'en fais partie !
Comment aussi conseiller celui qui veut écrire mais qui n'a rien à dire ? Quiconque aime le langage creux et sonore des lieux communs éprouvés et ne comprend pas qu'on leur demande en plus de la "substance", de la "personnalité", d'une "vision qui lui est propre", ou du moins de ce détachement ou de cet écart par rapport au norme (voir Mecchonnic, mais ils ne peuvent pas lire Meschonnic) sans laquelle il n'y a pas de poésie ?
Certains en sont convaincus, mais il faut alors résoudre les barrières des éditeurs et les problèmes de traductions.
Maurice innove en publiant des poèmes en yipunu, mais ces poèmes et cette littérature doivent être suffisamment épais pour rester ouverts à la critique et à la désuétude.
Il faut avouer que la route est longue et que nos rédacteurs certifiés doivent être encouragés tout en refusant de prendre des raccourcis, seul un travail acharné et une exigence esthétique quant à l'orthographe et au vocabulaire récompenseront les auteurs.
Il doit éviter les écueils du style déficient, de la syntaxe enchevêtrée, des discours emphatiques, de l'intrigue confuse, de la bouffissure de la phrase ?
Comment faire comprendre aux gens que les critères modernes interdisent les clichés, les répétitions inutiles, les réminiscences, le déjà-vu et même identifié (chez Senghor, Césaire, David Diop)
Il y a une forte absence d'écrivains punu, peut-être est-ce dû à un manque d'encouragement, ou simplement des dicta imposés par les hommes dans cette discipline,
Pourquoi étudier la poésie de la fontaine à l'école et pas celle de Pierre Claver Neng, Edgard Mounjiegou ?
Pourquoi une si belle œuvre comme la trilogie de Divassa ne devrait-elle pas être traduite en yipunu ?
N'y a-t-il d'espoir que dans le développement des littératures en langues nationales, Omiene, Fang, Nzebi, Kota, Punu comme c'est le cas pour la littérature en swahili.
Il y a à s'interroger sur ce mouvement de recherche de l'idéal de société juste, mais aussi d'esprits éveillés, Boutou.
Audacieux
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