L'agriculture est l'un des plus grands paradoxes du Gabon. Bénéficiant de 5 millions d'hectares de terres arables fertiles et d'un climat tropical avec des précipitations annuelles de 1800 à 4000 mm, il a tous les ingrédients pour nourrir sa population croissante. Et pourtant, il dépend des importations pour environ 90 % de ses besoins alimentaires, ce qui coûte au pays plus de 300 milliards de francs CFA (450 millions d'euros) par an. Les importations alimentaires ont atteint 349,2 milliards de francs CFA (523,8 millions d'euros) en 2014, contre 333,8 milliards de francs CFA (500,7 millions d'euros) en 2013, selon l'ancien ministère de l'économie et de la planification, l'agriculture représentant 2,64 % du PIB, soit 389 francs CFA. 9 Mds (584,9 M€), contre une moyenne de 4,7 % entre 2005 et 2010.
Contexte
La découverte du pétrole en 1956 a vu le Gabon attraper la soi-disant maladie hollandaise au détriment de l'agriculture, entraînant un exode rural. À mesure que la production de pétrole augmentait, la production agricole diminuait. Comment les temps ont changé. La baisse de la production pétrolière au cours des 20 dernières années a érodé le pouvoir d'achat du gouvernement, faisant de la facture des importations alimentaires du pays un lourd fardeau. La baisse des cours mondiaux du pétrole depuis mi-2014 et les contraintes budgétaires liées aux investissements publics dans le lancement du Plan Stratégique Gabon Emergent rendent plus urgente l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire. "La terre au Gabon est disponible et facile à cultiver, il est donc important de renforcer l'agriculture dans le cadre de la stratégie de diversification, d'autant plus que le pays bénéficie de conditions très favorables pour cultiver une large gamme de produits agricoles", Alexis Ndouna, directeur général chez Nao Group, a déclaré OBG.
Le gouvernement dispose toutefois de fonds limités pour faire progresser le secteur afin d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixés en 2011, à savoir porter la contribution de l'agriculture au PIB à 20 % et atteindre l'autosuffisance alimentaire d'ici 2020. En vertu de la Déclaration de Maputo de 2003 sur l'agriculture et l'alimentation Sécurité, les Etats africains se sont engagés à allouer 10% de leurs budgets nationaux à l'agriculture. Cependant, au Gabon, seulement 0,8% du budget a été alloué à l'agriculture. Par ailleurs, le ministère de l'Agriculture, de l'Élevage, de la Pêche et de la Sécurité Alimentaire (MAEPSA) a vu son budget annuel réduit d'environ 40 % en 2014, soit le double celui des autres ministères.
Prise en charge
Le gouvernement, avec l'aide de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la Banque mondiale, la Communauté économique des États de l'Afrique centrale et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, a adopté en mars 2015 une nouvelle feuille de route pour le développement du secteur jusqu'en 2020. .
Le Plan national d'investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN) prévoit des investissements d'un montant total de 400 milliards de francs CFA (600 millions d'euros) sur la période 2015-2020. Le financement proviendra principalement des institutions financières internationales (IFI) et du secteur privé, dans le but plus large de réduire les importations alimentaires et de stimuler l'approvisionnement alimentaire de la population en favorisant une production durable et la productivité du secteur, ainsi que de créer des emplois et de réduire la pauvreté.
Ces objectifs progressent à travers sept programmes, notamment la facilitation de l'accès à la terre et au financement, le développement de la chaîne alimentaire de la récolte au transport, au stockage, à la transformation et à la commercialisation pour se conformer aux normes internationales de sécurité alimentaire, ainsi que l'amélioration des conditions socio-économiques des femmes et des jeunes. . Ses objectifs quantifiables d'ici 2020 sont que la contribution de l'agriculture au PIB national atteigne un taux durable de 8,4% par an, tout en réduisant la pauvreté de 33% à 16,7% et la malnutrition chronique à moins de 5%.
Jean René Mambo Okoin, responsable national du Gabon pour l'Office national d'études techniques et de développement de Côte d'Ivoire, a déclaré à l'OBG : « Les exportations de pétrole, de bois et de manganèse ont été les principaux moteurs de la croissance du Gabon au cours des dernières années, mais comme ces réseaux sont mis en place, de nouvelles sources de revenus comme l'agriculture doivent être développées pour diversifier les revenus, réduire la facture des importations, créer des emplois dans les zones rurales, ralentir l'exode rural et améliorer la sécurité alimentaire », a-t-il déclaré.
Entrepreneuriat
Le gouvernement espère que l'Initiative Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés (GRAINE) contribuera à atteindre ces objectifs. Lancé en décembre 2014, le projet quinquennal, développé dans le cadre d'un partenariat public-privé avec Olam International, basé à Singapour, est conçu pour promouvoir l'entrepreneuriat dans l'agriculture en aidant les petits exploitants agricoles à former des coopératives pour la production d'argent et à long terme. cultures cyclables en fournissant des titres fonciers, un financement de démarrage, des équipements et des formations (voir analyse). Le projet vise à avoir 200 000 ha de terres cultivées d'ici 2020 et à créer 20 000 emplois.
Unissant leurs forces
Bien que ce projet soit le premier impliquant un investisseur privé, d'autres initiatives financées par des IFI et des agences mondiales telles que la FAO et le Fonds international pour l'agriculture
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