Diwèl : le mariage punu

Le mariage traditionnel chez les punuse faisait en trois étapes. La première consistait pour un jeune homme et ses parents à proférer des paroles et à poser des gestes en guise de promesse de mariage. Ses paroles et gestes matérialisés par un actesymbolique de grande importance, «ukummudjèb» (réserver/ fiancer sa future femme) symbolisaient un consentement mutuel entre deux familles qui devraient marier leurs enfants. Un don symbolique « ibaanz» ou «mukumunu-munu», (mariage verbal → promesse demariage) était offert par le jeune homme et sa famille à celle de la jeune fille. Dès lors, la future épouse était rattachée à la famille de son mari et devrait être digne de cette dernière, mais également,honorer sa propre famille en affichant un comportement exemplaire «ubokbunumb», c’est-à-dire, «tuer l’état de vie de jeune fille». Il faut noter que le mariage était d’abord une affaire des deux familles, la jeune fille n’avait souvent pas d’avis à donner sur le choix de son fiancé car sa volonté n’était pas prise en compte: «L’individu n’a pas de place seul la Tribu ou le clan occupe une place prépondérante dans l’univers culturel. L’important n’est donc pas le consentement des époux pris isolement mais l’accord des groupes constitués» (G. Balandier, 1963). Aujourd’hui, les nouvelles générations pratiquent ce que les punu appellent «nimadilemughatsi-nimadilemulumi» qui peut se traduire dans le contexte actuel par «j’ai trouvé une femme-j’ai trouvé un mari». Cette formule traduit les nouvelles mentalités des jeunes qui, pour plusieurs raisons, excluent les parents du choix de leurs conjoints. Elle exprime à la fois la déception et la nostalgie de l’ancienne génération qui a du mal à se départir des pratiques du passé. La deuxième étape, «diwèl/le mariage» était consacré au versement de «tsombu/la dot» qui n’était composée que des éléments symboliques. Lorsque les composantes de la dot étaient réunies, les deux familles fixaientde commun accord, le jour du mariagede leurs enfants. Les parents du jeune homme se rendaient chez ceuxde la jeune fille. Une rencontrerestreinte àlaquelle prenaient part desparentsprochesétaitorganisée. Si à l’époque purement traditionnelle, la composition de la dot varie quelque peu selon nos recherches et nos informateurs, il est cependant certain que des éléments tels que le sel, l’enclume, la machette, la hache, la lime, le chapeau (pour le père de la fiancée), la calebasse, la tête de tabac, le foulard (pour la mère de la fiancée), la marmite en terrecuite, le vin de palme, restaientincontournables. De nos jours, la dot est une longue liste négociable ou non, qui fait l’objet d’une consignation par écrit, des marchandises périssables et non périssables. Des éléments de la modernité auxquels on ajoute d’importantes sommes d’argent font exploser la composition de la dot (cf. listes en annexe). Un repas pour clôturer cet évènement était partagé à la suite d’un rituel de bénédiction et des conseils à l’endroit des jeunes mariés. Autrefois, le jeune marié pouvait partir avec sa femme qui recevait des présents symboliques au même titre que la dot. Il s’agissait notamment des nattes, des poules et coqs, des chèvres, du panier, du mortier et du pilon, de quelques régimes de bananes. Aujourd’hui, la famille de la jeune fille se mobilise et réunit des moyens importants en vue d’accompagner la jeune mariée dans le clan de son mari. Un trousseau complet est 12composé des ustensiles de cuisine, de l’électro-ménager, des matelas ressort, des parures de lit et parfois d’une voiture pour les plus nantis. 
Contribution:  Ginette Flore MATSANGA MACKOSSOT,

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