D’une manièregénérale, à propos des coutumes anciennes, lorsque la mort frappait une famille, c’est la communauté toute entière qui se sentait concernée.Les proches, les voisins, les habitants du village étaient confrontés à la crise provoquée par le décès d’un des leurs.Par et pour la mort, tout le village se mobilisait pour organiser les funérailles et surtout circonscrire la mort. Les activités étaient suspendues ou tournaient au ralenti. La tristesse et la désolation se lisaient sur tous les visages; les femmesportaient un morceau de pagne attaché au niveau de la poitrine, les cheveux ébouriffés et restaient pieds nus. Les branches de palmiers étaient accrochées aux abords du village ainsi qu’à chaque extrémité de la maison mortuaire.Lors de la palabre, la veille de l’enterrement au soir, la famille maternelle à travers son représentant et conformément à la coutume demandait les causes de la mort et exigeait des dommages et intérêts. «ilumbi yi ubèl/ la nouvelle de la mort», «ilumbi yi nfuang/ la nouvelle dela mort», «ikumbu, ikaang na tàb» (des gestes symboliques qui représentent des amendes à payer), étaient accomplis.Si la palabre lors des cérémonies funéraires est encore et toujours vivace chez les punu, on note cependant quel’idéal commun,par l’effet de la modernité ne répond plus à l’exigence de fidélité aux us et coutumes, mais laisse plutôt place à une évolution opposée. La modernité agit comme un contrepoidsqui déstructure le contenu des valeurs endogènes inhérentes à l’art de la communication autour de la palabre. En effet, aujourd’hui, les relations urbaines dans ses modalités d’être modernes ont chamboulé le tissu socialtraditionnel. La mort n’est plus par exemple un phénomène qui engage socialement et culturellement les individus.Certaines personnes, concernées parle malheur ont des obligations professionnelles, ne peuvent par conséquent pas y prendre une part active du début jusqu’à la fin du processus.Ce qui implique inéluctablement un changement dansles différentes façons de participer à un deuil. En outre, au lieu d’être soutenus (moralement, spirituellement ou financièrement), certains endeuillés subissent parfois l’indifférence totale des autres membres de la société,à en juger par l’attitude de ces derniers (ils organisent des fêtes). Ils sont dans des cas extrêmes exploités (ceux qui viennent au deuil exigent à manger et à boire alors que l’enterrement n’a pas encore eu lieu). Par ailleurs, La mort induit un aspect commercial qui prend le dessus sur la coutume proprement dite,car certaines familles font des dépenses disproportionnées et même superflues: confection des tee-shirts, achat des pagnes et confection des tenues extravagantes.
De la performance dans la palabre traditionnelle punu
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