Adverbes
Invariabilité. — En pounou, comme en français, les adverbes sont invariables. Il n'y a à peu près comme exception que mbangu, à la course, en courant, qui, qualifiant plusieurs personnes, fait mam- bangu.Formation. — A l'exception de certaines formes irréductibles, telles que : swi, silence, chût ; mba, ensuite, enfin ; et quelques autres, les adverbes ne sont originairement que des formes de substantifs, d'adjectifs, de pronoms ou de verbes.
Certains adverbes sont simples, les autres composés de deux ou trois mots unis en locution adverbiale.
Place. — L'adverbe se place après le verbe qu'il détermine.
Ex. : ni ma mana kolongo, j'ai fini tout à fait.
Bega makedji na dukengo, na buranga. Porte les œufs avec précaution, avec soin.
Classification. — On distingue les adverbes : de manière, de lieu, de temps, de quantité, d'affirmation, de négation, d'interrogation, de doute.
I. — Adverbes de manières
Formés de noms :Biswasu, maswasu, rapidement ;
mbangu, plur. mambangu, à la course, en courant ;
na dukengo, avec précaution ;
dyèla di susu, autrement ;
na bukidi, courageusement, fermement ;
na buranga, avec soin, correctement ;
na malubu, prudemment ; na dutisulu, avec amour ;
na ikana, persévèrement, tenacement ;
na buvwasi, négligemment ;
masangama, sur le dos ;
magudama, à plat ventre ;
maran- gama, à quatre pattes ;
dundeti, de côté, sur le côté.
■ Remarque. — II est loisible de former des adverbes avec tous les noms abstraits précédés de na.
Ex. : na bukáni, méchamment, mot à mot : avec méchanceté.
Formés adjectifs et de pronoms :
Mosi-mosi, un par un ; tour à tour, pour les autres noms de nombres,
mwa va bedji, un peu ;
mwa va bedji mwa va bedji, peu à peu ;
avana, anana, ainsi ; na типа???, et aussi ;
me wami, moi aussi ; nde wau, toi aussi ;
djya wandi, lui aussi etc..
Formés des verbes et de dérivés de verbes :
Les verbes ukuduga, faillir, manquer de ; bû (de ubumina, repousser,1 refuser), sont employés pour rendre l'adverbe : presque.
Ex. : Nzi kuduga, uberuga, j'ai failli tomber (je suis presque tombé) ;
a ma bû fu, il a repoussé mourir (il a failli mourir) ;
Bebeli, tout près de..., s'emploie avec le verbe être pour signifier avoir presque... être presque...
Ex. : Tu ka bebeli n'o mana isalu ; nous sommes près pour finir (le) travail (nous avons presque fini le travail).
Sindzi viri', surtout,
de usindza (tenir ferme, tenir bon).
Ex. : Kèla bima, sindzi viri dibaga ; garde les affaires, surtout (le) couteau.
Viri, très, du verbe uvařila, être extrêmement .
Kolo, kolongo, complètement, tout à fait, du verbe kala, qui marque l'état atteint par une chose.
Uvura, péniblement, difficilement, c'est le verbe uvura, être pénible, difficile, employé comme adverbe.
Ex. : e labi uvura mu u tima, il creuse avec difficulté (il doit être pénible pour creuser).
Kadi-kadi, tout à fait brillant, de ukadama, briller.
Formes irréductibles :
Kondini, sans résultat, inutilement ; mwendzili, en vain, inutilement-; ~ti, suffixe aux verbes à l'impératif, pour former une sorte de compellatif.
Ex. : Ruga-ti, viens donc.
II. — Adverbes de lieu
Formés de noms :Mbura susu, mbu susu, ailleurs, de mbura, endroit, et de susu, autre ; yari susu, d'un autre côté, de yari, côté ; mbura tsyotso, partout ; by ary byotso (même sens) ; о mbu susu, d'ailleurs ; mbura, quelque part ; va gа mbura, nulle part ; otso ka mbura, n'importe où ; о kапа, au dehors (indéterminé), va kаnа, au dehors (déterminé et rapproché) ; va gari au milieu ; о gari, à l'intérieur ; о dfilu, о yulu, en haut ; na tsi, vers le bas, vers terre ; va tsi, par terre.
Ex. : U y a bega koko, múru na'tsi ; ne porte pas (la) poule, vers le bas (la tête en bas). — Mugeto a tsana va tsi, (la) femme est assise par terre. Mu nongi va gari ; perce (le) au milieu.
Formés d'adjectifs et de pronoms : U susu, ailleurs, par ailleurs ; o susu, d'ailleurs
.- Les démonstratifs de lieu peuvent remplir la fonction d'adverbes.
Formés de verbes :
Va vala, с' (est) loin ; о vala, de loin ; u vala, loin (en s' éloignant) ; du verbe uvala, être éloigné.
Bebeli, près, de près ; va bebeli, c'(est) près.
III. — Adverbes de temps
Formés de noms :
lema na mumu, depuis longtemps ; kumbu tsi mosi, quelques fois ; pwela bakumbu, souvent ; ilema yotso, toujours ; ipingu, subitement ; ngambu, sur le coup (ne s'emploie qu'avec le verbe mourir) ; kwasagama, sans s'arrêter.Ex. : Uvyoga dimbu kwasagama, traverser (le) village sans s'arrêter.
Nzao a ma fu ngambu (L') éléphant il est mort sur le coup.
Formés de verbes :
Le verbe redoublé avec n'o, se traduira par sans cesse, toujours.
Ex. : Usala n'o sala, travailler avec travailler (travailler sans cesse);
Va vála v ala, ď(est) longtemps, (il y a longtemps) ;
kala, depuis longtemps ;
kala-kala, depuis très longtemps. -
Svndila, usundila, tout à coup ; ce verbe peut être traduit ainsi, dans des expressions comme : ňaňe a tsi sundila uruga, un tel est arrivé inopinément ; ni tsi sundila и rambuga, je me suis éveillé subitement (en sursaut) ; et aussi : sundila, soudain.
Mwe, bwe (du verbe ubwela, recommencer, ajouter), encore, comme dans : и bwe sala, travailler encore ; bwela, s'emploie lui-même seul, comme adverbe, pour signifier : encore. — ... gaа mwe... gа bwe... go mwe... sa ma mwe... signifient : ne plus, dans des phrases comme : a go mwe ruga, il ne viendra plus ; ba sa ma mwe toga, ils ne se sont plus battus.
Formés de pronoms :
pwela, souvent, s'emploie avec un verbe marquant le temps, de même : ... gа pwela ; ...go pwela ; ... sa ma pwela, rarement, avec un verbe marquant le temps
Ex. : Ba sa ma rugа pwela ; ils ne sont pas venus souvent ;
u rа гugа pwela, tu es venu beaucoup (souvent).
Va gulu, vana va gulu, autrefois. Namapapa, maintenant.
Formes irréductibles :
Ngendze, immédiatement ; mba, mbana, ensuite ; enfin nasaga, jamais ; gagala, déjà.
Remarque. — II arrive que des adverbes français ne se rendent pas par un adverbe en pounou. Par exemple : longtemps, se rendra par le verbe utsinga, durer. U ma tsinga o dimbu ; tu as duré au village (tu es reste longtemps).
De même : pas encore se rend par la forme verbale kà, se kà. Ce travail n'est pas encore terminé ; isalu yiyi i se kà suka.
IV. — Adverbes de quantité
pwela, plusieurs ; pwela viri, beaucoup, s'emploient avec un nom ou un verbe. Accompagnant un nom il est adjectif.Employé avec un verbe, il est adverbe et se place après le verbe qu'il qualifie.
Ex. : MDADINGA a tsi nyoga pwela ; Mbadinga s'est fâché beaucoup (très fort).
Remarque. — Le nom dilenga, quantité, multitude, peut souvent être employé à la place de pwela, lorsque les objets sont réunis dans le même lieu. — Nzi rasunu dilenga di batu, ou, pwela batu, mu mulebi ; j'ai trouvé une quantité (beaucoup) de personnes dans la case commune. . •
Les expressions suivantes s'emploient pour traduire les adverbes : extrêmement, intensivement, mais ne s'emploient que dans des cas particuliers.
Ngungu-singa, extrêmement, s'emploie pour marquer une grande intensité.
Ex. : Nzamba e bèli ngungu-singa ; Nzamba est extrêmement malade, koliporteur a na madila ngungu-singa ; (le) colporteur est avec marchandises en très grande quantité.
kwatabamay intensément, gravement, ne s'emploie qu'avec le verbe u bêla, être malade.
Ex. : KOO e bèli kwatabama ; KOO est intensément (très gravement) malade.
Le verbe ugaru, pouvoir, précédé de la négation, prend le sens d'intensité. Il peut être traduit par : intensément, superlativement. Il se place en tête de la phrase, avec son pronom sujet.
Ex. : Dibaga adi di ge garu na mengu ; ce couteau est très aiguisé. Рига ami dji ge garu na bwali ; ma plaie me fait intensément souffrir.
dyambu : le nom dyambu, affaire, s'emploie pour marquer soit l'intensité, soit la multitude. On le trouve soit seul, soit avec pwela, qu'il sert à renforcer. Il se place toujours en dernier lieu. On peut le traduire par : certes tout à fait !
Ex. : Dimaňi adi, utsira dyambu I Que cette pierre est lourde 1 (mot à mot : cette pierre est lourde, affaire 1)
Mwa va bedji mwa va bebedji, un peu. — Va gegeyi, lentement.
Ex. : ibèdo e menai va gegeyi ; (le) malade marche tout doucement.
Ugeyi, être peu, être trop peu ; est un verbe employé comme adverbe.
Ex. : Nyama ugeyi, (la) viande est' trop peu (il y a trop peu de viande).
Uduu, être suffisant, uduu, avec négation : n'être pas suffisant.
Ex. : Nyama dji duu, (la viande est suffisante), il y a assez de viande ; dji ge duu, elle ne suffit pas (il n'y en a pas assez).
Uvařila, être trop.
Ex. : u ma vařila utsora ; tu as dépassé être paresseux, (tu es trop paresseux).
Viri, beaucoup, est un adverbe tiré de uvařila.
La sindza viri, beaucoup.
Ex. : Bwali, la sindza viri ; (la) maladie est très intense (très grave)
lk'è dedi, assez, avana dedi, assez ; rendent l'expression : cela suffit.
Remarque. — Aussi, plus, moins, employés comme • comparatifs ne peuvent se rendre que par une périphrase :
Aussi, se rendra par : dedi na (comme).
Ex. : Ma case est aussi haute que la tienne ; ndao ami dji sakama dedi na djyau.
On pourra aussi bien dire : ndao ami na djyau usakama dedi ; (ma case et la tienne sont hautes pareillement).
Pas aussi, se rendra de la même manière en ajoutant une négation.
Ex. : Ma case n'est pas aussi haute que la tienne ; ndao ami dji sa sakama dedi na djyau.
Plus, se rendra par le verbe uvyoga, surpasser.
Ex. : L'orage d'aujourd'hui est plus fort que celui d'hier ; mvula nanyangu na djyo dji masiga, djyo dji nanyangu dji tsi vyoga. Moins, n'a pas de correspondant en pounou, il faut tourner la phrase enemployant l'adverbe plus, et en renversant les termes de la comparaison.
Ex. : Ma case est moins haute que la tienne, se tournera par : ta case est plus haute que la mienne.
Nota. — On trouve quelques fois moins rendu par le verbe négatif : ge dali, quand la comparaison s'applique à des êtres animés.
Ex. : Koumba est moins paresseux que Ndinga ; KUMBA a ge dali NDINGA mu utsora, (ne rattrape pas Ndinga pour être paresseux).
V. — Adverbes d'affirmation et de négation
Nesi, non. — Nasaga, jamais. — Ne, pas même.Ex. : a ge rugi ne kumbu mosi ; il ne vient pas même une fois, (il ne vient jamais).
Bè, non pas.; (pour se reprendre quand on s'est trompé de mot dans une conversation).
ňina, oui.
Dingendza, ngendze, assurément, en vérité.
VI. — Adverbes d'interrogation et de doute
Pour les adverbes : Kwegni, kwe, aveňi, auňi, aisyeňi, atsye, voir les interrogatifs.Mumbari yi, pourquoi ? se place en tète de la phrase.
Ex. : Mumbari yi Musavu e wendili mbangu ? Pourquoi Mousavou court-il ?
Tangudji, ta, vengu ri, yeri : peut-être ; se placent en tête de la phrase.
Ex. : Tangudji о nоgа ; peut-être il pleuvra. — ILIBA ta o Fu, Iliba peut-être, elle mourra. — Во ruga ? — Yeri bo ruga ! — Viendront-ils ? — Peut-être ils viendront !
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