Jun 25, 2021

L'intellectualisme et les punu

          L'intellectuel est celui qui excelle dans l'activité de la pensée (ditassa), c'est quelqu'un  qui a une idée et qui sait la défendre. Il réfléchit sur des sujets profonds et apporte des solutions. L'intellectualisme est une discipline, une volonté constante d'apprendre et de repousser les frontières de l'ignorance. L'intellectuel façonne la société par ses idées. 

      Il a des villes au monde où les citoyens embrassent un esprit intellectuel. Mulunugi Mutu est le père de l'intellectualisme Punu. Les evovi sont un groupe d'intellectuels punu. Le punga était le premier parti des intellectuels Punu. L'intellectualisme est tout ce qui relève de l'activité intellectuelle par opposition au physique, corporel sans idée de degré. Qui concerne l'intelligence au sens large. 

     Il existe plusieurs formes d'intelligence : l'intelligence politique, scientifique, artistique, poétique, musicale et artistique. Le talent et la science d'un homme sont le produit de l'intelligence universelle et d'une science fournie lentement par une multitude de maîtres. 

L'intellectualisme punu consistera  est l'étude des textes anciens et contemporains punu. 

Discussions philosophiques

Quels sont les maux qui minent l'intellectualisme punu? 
 Le manque d'ordre, le manque de plan, la discipline et la paresse.

Quelles sont ses connaissances déjà acquises qu'il faut réexaminer à la lumière de la raison?

     Moi je propose qu'on discute sur : Dieu, le port du deuil, la mort, la signification de la devise du Kumbu ou Kombo, la beauté, ibungu demeures des fantômes, la sorcellerie, le rite du mungumin, la science, le ma-buanga, le mariage, les clans, la philosophie politique, la souffrance, la logique cette liste des sujets de discussions n'est pas exhaustive. 

Peut-on parler d'une philosophie punu sans prendre en considération, ceux que les punu ont eux-mêmes pensé ou écrit sur le sujet de leurs propres logos(budung) ?

Pour saisir cette sagesse punu nous devons avant tout comprendre la religion , la culture punu et la vie intellectuelle et spirituelle du peuple punu. 

        Le budung punu qui constitue le logos comprend l'élocution, le discours, la pensée (ditasse), les arguments (divindugulu) et toutes sortes d'études. Les punu ont eu différents rites et religions répartis entre femmes et hommes. Il en ressort de ses groupes l'idée d'apprendre à connaître les questions fondamentales de l'existence humaine mais aussi bien de l'individu que du groupe, de l'intégration de l'ordre cosmique, des mystères de la vie et de l'univers.

     Certaines société comme le mwiri joue un rôle de direction politique et morale dans la communauté punu avant et pendant la colonisation. Ce groupe prônait le respect du droit personnel ainsi que celle des autres, Tandis que d'autres groupes conjuraient l'angoisse de la mort, et ils mettaient en évidence le rapport ambigu entre morts et vivants. Enfin les groupes féminins enseignaient particulièrement aux femmes les secrets de l'amour dans toutes leurs manifestations. Alain Roger Moussavou définit ces rites comme des canaux de communications.

        D'un point de vue anthropologique le terme punu dérive de pwange punu qui est un animal carnivore mythique coriace. Les combattants punu devaient s'identifier à cet animal pour puiser leurs forces. Selon Mabik ma kombil le peuple punu se qualifie eux même de batu ba tat Nzambi, les humains du créateur(Mabik,10).

      Selon leur propre dessein le peuple punu se qualifie eux mêmes comme batu di dibadi : les hommes de feu,   batu dia tèlemeL  les hommes de guerres, c'est à dire la force de l'esprit est en nous, le combat sera grossier, sans pitié. (Mabik,11). Ceux qui ont l'énergie du feu en eux.  Il existe différentes appellations des sages chez les punu : les juges historiens coutumiers, gardien des secrets et maître des décisions (banzonzi). Les ivovi les portes paroles, les hommes sages batu ba diele, les (mudumbe) qui étaient les notables et avaient plusieurs richesses. Les philosophes stoïques punu appelés (Magum na pàngu).  La science divine punu selon Mouloungui Moussavou s'appele makaba elle enseigne que l'Intelligence divine est le ngangu, c'est Fumu Nzambi qui a crée l'Univers, son Amour est (Irondu) qui conserve l'univers, tandis que son Pouvoir (Bukongu) le gouverne.Selon Mulungui Mussavou, les punu connaissaient déjà les principes de la science de l'astronomie. Ils appelaient l'univers(Iwadu). La matière (vissu) qui est l'énergie qui constitue l'univers. Le Vissu est bipolarisé en esprit (patsu) et en matière : (du). Alors Patsu na Du composant l'énergie qui peut être soit positive, soit négative : l'énergie positive (Tombu) et l'énergie négative (Mussitu). Nos ancêtres punu savaient que Patsu est Tombu et Du est Mussitu, c'est-à-dire que l'esprit et la matière(patsu na du) sont inséparables.

       Le Mumbwanga est le principal récit épique des punu Selon Monsard Siegu le Mumbwanga raconte l'histoire d'un héros extraordinaire, héros éponyme allant à la recherche de sa sœur Maroundou ma de Nzambi, mariée à Diyéverekèsa le monstre. Après une longue pérégrination à la quête de sa sœur, après des combats dont il sort toujours victorieux. Mumbwanga ramène sa sœur au village à la grande joie de ses parents.


        Le texte relate de manière implicite les rapports interhumains et le fondement matrilinéaire chez les punu du Sud du Gabon. Kwenzi Mickala a su rendre dans une langue simple l'oralisation du texte original en reformulant de manière habile dans sa traduction la mise en scène du performeur de la parole, les chants, les répétitions, l'action dialoguée et les réponses traditionnelles. Le Mumbwanga révèle qu'il y a un ordre-univers, un monde en plusieurs mondes, le monde du monstre et le monde du commun des mortels, un ordre relatif existait entre ses deux mondes avant que le monstre Diyéverekèsa pris en mariage Bouanga. Les thèmes qui sont repris dans le Mumbwanga sont clarté et ordre, maîtrise du chaos, intellect et beauté, courage, inceste et parenté. Le symbole 12 représente le chiffre parfait, 9 les différents clans punu. Les punu croient en un Être supérieur Nzapungu. Les qualités fournies complètes chez l'homme punu plus que l'argent.Diyéverekèsa n a pas payer de dot il devrait juste proposer un tas de joncs. Le conflit dans le Mumbwabnga ne détruit pas l'unité de l'univers, la tension est présente comme une condition nécessaire pour toute existence. 

       Pour Mabik ma kombil la philosophie punu est l'amour de la parole d'initiation, l'amour de la parole du cœur. Jean Divounguy :Pour Mabik ma kombil la philosophie punu est l'amour de la parole d'initiation, l'amour de la parole du cœur. D'autre part Mabika Ma Kombila dit que la philosophie punu consister à connaitre le langage de l'univers, le langage de la nature , le langage des espèces animales , puis son connaitre bukulu c'est a dire l'histoire de son clan, son lignage, son totem et enfin avoir un minimum de connaissance de l'histoire des autres clans.Il souligne que lorsque le tribun dit Diom nènu l'assistance répond Ka. Ka désigne l'ancêtre kagulil l'ancêtre qu'on pleure, kag le grand père et Ka exprimeait "ainsi soit il", "ce qui nous donne la force", "ce qui constitue notre force".Ka représente les quatorze attributs de Rê, illumination, considération, force etc..."Jab diagu, u jab di mbatsi." serait la phrase philosophique de base que tout philosophe punu doit maîtriser, le terme diagu dont le préfixe di renvoit à ditassa la pensée, à dibandu l'origine ou la nature des causes et à divindugulu l'explication ou la démarche dans le raisonnement . Le philosophe punu pour Mabika c'est celui qui à un un kumbu, qui à un fin sens d'observation de son milieu, qui amplifie son divindugulu par les proverbes, les contes ,les images et comparaisons…Chez les punu l'homme serait constitué d'un corps duniuru, d'un esprit iniuni, et d'une fontanelle ilunzi. Les punu ont l'idée d'une réincarnation et d'une âme immortelle. Ilunzi serait la mentalité rationnelle. L'homme punu met une distinction claire entre le corps et l'esprit. De ce fait la théorie d'ilunzi conduit à la science subatomique du quantum punu, l'interaction de l'esprit et la matière. La philosophie du particule invisible du Ka mobile , donnant vie à la matière et au mouvement des choses.


       Pour Nza Mateki, l'homme punu serait un animal de dispute, un animal différent des autres animaux par sa capacité de raisonner et d'être en relation sociale.Selon Kwenzi, la littérature orale punu en général et l'épopée Mumbwanga en particulier n « A jamais été un « art pour l'art » mais un art pour la vie, un moyen d'instruction et d'éducation. Cet aspect utilitaire de la littérature orale se révèle dans la triple fonction de l'épopée, à savoir la fonction de loisir, de cohésion sociale et d'éducation. 'agriculture, la pêche, la chasse, la fabrication des ustensiles domestiques et l'élevage. a) L'agriculture Cette activité est évoquée dans Mul, 456 « Tu trouveras des éléphants qui ont fini toute la nourriture »


          Selon Mulungui Mussavou la tradition Punu enseigne que c'est la lumière primordiale qui a donné naissance à la structure matérielle des êtres et des choses de l'Univers qui tire son origine de la rayonnante étoile appelée Kakongo, la mère de toutes les étoiles, le soleil invisible, le soleil noir. Les vieux ajoutent qu'elle est en réalité, notre lointain ancêtre car c'est elle qui fit descendre les enfants du ciel pour venir s'accoupler avec les enfants de la terre pour donner naissance à nos ancêtres NDINGA et BUANGA. kAKONGO vint par (Ditébughulu di wissi) et alla se coucher à l'ouest (Ditsimunu di wiisi) afin d'indiquer, de montrer le trajet à NYANGU (le soleil visible, le soleil blanc). NDINGA et BUANGA firent 12 enfants : 7 enfants au nord (Tandu bulongu) et 5 enfants au sud (Bande bulongu).Ces 12 enfants sont en fait, les 12 étoiles qui constituent le corps humain à savoir Mugnakulu, Pégni, Mughumba, Dibéni di mabale, Dibéni di maghétu, Munu, Munu mbassu mabale, Munu mbassu maghétu, Dissu di mabale, Dissu di maghétu, Ditudji di mabale na Ditudji di maghétu. Bref, les vieux que NDINGA et BUANGA sont des êtres lumineux car, NDINGA est décomposé en NDI qui veut dire la voix, la parole, le langage, le message ; et NGA qui veut dire la lumière divine, alors NDINGA signifie La voix lumineuse de DIEU, la parole divine, le langage divin, le message divin. Et BUANGA est décomposée en BUA qui veut dire créer, désactiver son importance ; et NGA qui veut dire la lumière divine, alors BUANGA signifie la création divine la plus importante, la démonstration de la lumière divine la plus importante car c'est à elle qu'appartiennent la multiplication des hommes, la fécondité en vue de pérenniser l' Œuvre de DIEU. Aussi, BUANGA viendrait du verbe U BUANGUE qui signifie tisser, racoler, natter, créer. En somme, BUANGA c'est la lumière divine représentée par l'impulsion de NDINGA la voix lumineuse créatrice de DIEU. En outre, sous un autre aspect des quatre points cardinaux, NDINGA et BUANGA créèrent le langage des figures géométriques à partir de leur lumière......" Bapunu bo bane ba nyangu bale " (tous les Bapunu sont les enfants de la lumière ) disait le vieux BUELILI MUYISSI (vieux dignitaire Punu du début du 19eme siècle qui mourut à 74 ans et ressuscita 5 jours après, et vécut jusqu'à 104 ans)..Pour Baugmardt Ursula dans son livre littérature orale africaine voit dans le kumbu une certaine philosophie, un programme de vie. Le kumbu surnom- devis donné exclusivement aux mâles punu, et adapté utilisé pour désigner ce qui peut être considéré comme un nom-proverbes il constitue a lui seul un texte, un thème qu'il faut a lui seul méditer car il exprime une pensée importante , voire une philosophie ou une vision du monde. A ce titre dans la société punu le kumbu s'énonce de façon concise comme une phrase ou une maxime, un programme de vie, une conduite de morale a observer en toutes circonstances. De nos jours des études ont montré que la pensée forge le caractère, le surnom conçoit forge la personnalité du porteur etc…De ce fait cette pratique est utilisée dans le sport, l'armée etc.. ces professionnels ont des surnoms pour s'encourager et se ancien un mental

         Celui ci se présente sous la forme d'un pseudonyme auquel celui qui la porte rajoute un poème plus ou moins longtemps qu'il déclame en fonction du contexte et de la situation d'énonciation, elle cite par exemple pour le peuple luba le kumbu est une formule poétique de louange qu'on ajoute au nom individu pour le louer , l'honorer, soit en décrivant ses caractéristiques physiques et/ou morales soit en rattachant a l'ascendance a laquelle il l'appartient , soit encore en esquissant les hauts faits de ses ancêtres ou les siens propres ou fictifs. Une base de ces informations non exhaustives sur les punu peut on ouvrir maintenant une discussion philosophique sur ce que peut être une sagesse ou une philosophie punu ?

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