Apr 30, 2019

L’héritage perdu des punu.

La fabrication des objets en bois.

Il y avait les punu qui fabriquaient des peignes, des ustensiles de cuisine tels que les mortiers de diverses formes (ronds ou longs) selon l'usage voulu, des pilons en bois, des spatules. D'autres produisaient toute la gamme des objets en bois tels que les pétrins, les pirogues, les chaises longues et les tabourets, les lits, les masques, statuettes, les échasses et des portes de renommée.
La formation au métier d'artisan se faisait entre parents, entre frères et beaux-frères pour les petits objets ; entre père et fils ou oncle maternel et neveu (pour les sociétés matrilinéaires), oncle paternel et neveu (pour les sociétés patrilinéaires) pour les instruments de cuisine et les bancs.

  La poterie



Le métier de potier était essentiellement féminin. De part cette activité, elles fabriquaient des marmites et des récipients comme les pots, les cruches, les vases pour la cuisine. Elles se servaient d' argile spéciale de couleur blanche ou ocre qu elles allaient chercher en savane. Celles qui voulaient des récipients en terre cuite allaient chercher sur les bords des rivières l'argile nécessaire et faisaient venir la potière pour le façonnage. Lorsqu elles l'amenaient au village, elles commençaient par la tamiser afin de la débarrasser de tous les petits cailloux qu elle contenait. Puis elles la mélangeaient à l'eau, la pétrissaient, la modelaient et la façonnaient. La forme des récipients de cuisine était surtout remarquable par la régularité de leur forme, et cela par le seul travail de la main. Les dimensions données aux vases dépendaient de la potière elle-même ou lorsqu il s’agissait d une commande passée par une femme du village, d'un modèle fourni par l intéressée.

Ce travail terminé, les potières exposaient les récipients au soleil pour les faire sécher, ensuite elles les mettaient dans un four pour les cuire. Pour rendre les vases imperméables, la potière enduisait son intérieur de résine bouillante qui, en refroidissant devenait du verre. Une fois refroidis, la dernière étape était celle du coloriage.

La vannerie





 Comme la poterie, la vannerie était également une activité féminine. Pour occuper ses loisirs, la femme comblait le temps réel en faisant de la vannerie. Elle fabriquait les objets qu elle utilisait quotidiennement pour le transport (hottes paniers).


 pour le stockage (corbeille, fumoirs), pour la pêche (nasse, épuisette), pour le repos et la maisonnée (nattes). Les objets produits par les vannières intervenaient aussi lors des grandes cérémonies de circoncision, d initiation, de mariage, et des funérailles. Les matières premières utilisées étaient composée de liane de rotin, de tiges des feuilles ou joncs, de fibres séchées d ananas sauvages qui poussaient au bord des marigots. La vannerie fait partie des activités féminines qui n'ont pas disparu, car encore pratiquée de nos jours. «C était une activité importante du fait qu elle apportait des biens, des objets utilitaires dans les ménages.
Il sagissait de la fabrication des objets tels que les corbeilles dans lesquelles on pouvait servir des ignames, du manioc, de la banane.ensuite, la fabrication d'objets de pêche, de chasse, de transport. Il y avait les paniers confectionnés à l'aide des fibres végétales «ndubi», appelés «matomba» et les paniers faits avec les «mikodi».   Ponzi  mikodi c est-à-dire le panier à liane.

 

 Le tissage et le filage. 


Avant l'arrivée des colons, les peuples ignoraient le pagne et se vêtaient d une espèce de tissu obtenu à partir des écorces battues et traitées d un arbre «katu» chez les Punu et d un tissu de raphia «pussu» chez les Duma. Cette activité rentrait aussi dans la vie économique des peuples. A partir de la fibre raphia, le tisserand fabriquait le tissu à raphia utilisé pour l'habillement (toujours sous forme de pagne)  de l'homme et de la femme. Cette forme de production textile était l'une des activités de noblesse et génératrice de large richesse en pays Mbédé, par exemple. Sa considération dans la société atteignait quelquefois celui du forgeron, du devin guérisseur, etc. Lors de son passage dans la région actuelle de la Ngounié, Paul du Chaillu souligna que les peuples habitant cette région étaient d habiles tisserands. Il le dit dans ces termes : «Comme les Ashiras (Gisir), les Aponos (Punu), tisserands, industrieux, savent travailler les plantes textiles qui servent aux vêtements des deux sexes. Leur toile, fabriquée en petits morceaux séparés, garnis de franges et appelés bongo, est quelques fois d une grande beauté.


Quand plusieurs de ces morceaux sont cousus ensemble, cet assemblage s'appelle un ndengi ,

D'après Georges Dupré, le métier à tisser était une des activités qui exigeait un temps de préparation. La matière de base était le raphia Selon lui, les Nzébi avaient emprunté ce métier aux Téké , les punu avaient emprunté au Batsiangi. Les raphia punu étaient de très grande qualité, avant qu'ils abandonnèrent ce métier pour le commerce et les habits européens.

 Les fibres utilisées étaient tirées d une plante de la famille du palmier et séchées au soleil. Puis le tisserand tissait sur une structure verticale et de construction compliquée inventée pour la circonstance. Pour obtenir les étoffes multicolores, très sollicitées sur les marchés traditionnels de l ' époque, le tisserand teignait les fibres avant de les tisser. La couleur noire s'obtenait en faisait bouillir dans une grande marmite des espèces de cailloux d un noir vif que l'on ajoutait aux fruits, feuilles et écorces d un arbuste auxquelles il fallait aussi adjoindre des écorces de noisetier. Le tout était donc pilé, mélangé à l'huile de palme et mis à bouillir dans une marmite remplie d'eau. La couleur rouge par contre, demandait moins d'effort pour sa réalisation. Chaque localité se distinguait par le choix des couleurs et des motifs que par la qualité qui était à peu près la même.

La langue punu

De nos jours beaucoup de punu ne s'intéressent plus à la langue punu.

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