L'histoire de la sanza

Chez les Gbayas de Centrafrique, "on ne 'fait' pas de sanza, on s'en sert." L'instrument ne suscite aucun respect, ou égard particulier. C'est plutôt un passe-temps, ou un exercice de dextérité. Les "chants à penser", sont accompagnés par un son ténu, qui ne surpasse en aucun cas le volume des paroles. Ces chants d'amour murmurés et très personnels (collection Ocora/Radio France), s'adressent souvent comme à distance à la femme absente, éloignée ou indifférente, et la sanza n'est là que pour en souligner l'ambiance intimiste. (Chants à penser Gbaya, par Vincent Dehoux.).



timbre du Zimbabwe

Sanza Gabonaise

Au Gabon, la sanza peut être jouée seule, ou en petits ensembles de deux ou trois instruments. Les techniques employées sont également très variées, et débordent de petites astuces comme celle du tremollo/ vibrato, exécutée en bouchant et débouchant rythmiquement l'ouverture de son avec le doigt, créant ainsi des oppositions de timbre.
Cependant, l'importance des paroles et des refrains y reste capitale, et la musique de sanza se conçoit en rapport à elles.
Le hochet l'accompagne souvent, à l'instar du pluriarc, lors des danses de cérémonies rituelles, ou dans le cadre de son utilisation thérapeutique par le guérisseur, qui la considère comme un médicament de l'âme et du corps (Congo Brazzaville).
Réf: (Deux études sur la musique du Gabon, par Pierre Sallée).


La légende de Nyambé décrit le mythe de la création à partir des sonorités magiques de la sanza:


"In the beginning was nothing, neither light or darkness..."
Au début il n'était rien, pas même la lumière ou la nuit. Et Nyambé le créateur, s'ennuyait à pleurer. Alors il se fit une sanza.
Il joua alors d'une lame, et de ce son le soleil se leva.
Une autre donna naissance à l'homme, une autre à la femme.
Une autre encore à leurs enfants; et il en fût ainsi pour toutes choses qui peuvent aujourd' hui s'apercevoir à l'horizon.

Sanza Gabonaise

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