Jul 4, 2014

Ndendé vert.

Les natifs du département de la Dola dans la province de la Ngounié (sud) dont Ndendé est le chef lieu, étaient réuni le mercredi, 24 juillet 2013, à Libreville dans le cadre de la préparation du premier forum économique de leur localité qui a perdu de son rayonnement d’antan.


Le premier projet pressenti pour sortir Ndéndé du chômage endémique est la réhabilitation du ranch de l’ancienne Société gabonaise de développement de l’élevage (SOGADEL), fermée il y a plus de 15 ans.
Yves Fernand Manfoumbi, président du forum a annoncé dans son discours de clôture que la ferme sera réhabilité dans trois mois. Une aubaine pour les jeunes et l’économie locale atone depuis des années.
« Les activités du ranch vont reprendre pour que les populations de la Dola regagnent une activité économique », a dit M. Manfoumbi sous les ovations d’une assistance comblée par une telle annonce.

Le financement ne proviendra pas de l’Etat mais des investisseurs privés même si leur identité et le coût d’un tel chantier n’ont pas été révélés.

SOGADEL, société publique, était pendant ses heures de gloires, l’unique fierté économique de la contrée. Elle employait plus de 100 personnes dont certains provenaient des localités environnantes telles que Lébamba, Mouila et Tchibanga. La société était sous tutelle de l’Etat.

Selon les témoignages de certains travailleurs, le Ranch de Ndéndé comptait plus de 10 000 têtes de bœufs des races Ndama et baoulé. Après la faillite de la ferme, plusieurs centaines de bœufs se sont retrouvés en divagation dans les pleines luxuriantes du département de la Dola, situé à environ 600 Km de Libreville.
Outre la ferme, les participants au forum ont retenu le projet d’extension du réseau d’eau potable et de l’électricité dans plusieurs quartiers de la ville comme une des priorités.

Plus d’un demie siècle après l’indépendance du Gabon, de nombreux fils de la Dola dépendent encore des eaux sombres de la rivière « dola » pour la boisson, le bain, le ménage et autres besoins.


Pour un avenir en confiance, les fils de la Dola n’ont pas oublié le secteur sanitaire. Ils ont suggéré la création et l’équipement des centres médicaux dans plusieurs villages du département. Ils ont aussi projeté la construction d’une grande maternité ainsi que d’un collège. Ces infrastructures désengorgeraient l’unique lycée et l’unique centre de santé de la ville où vivent au quotidien environ 5000 âmes.
« La Dola verte », c’est le nom de code du projet agricole de la ville. Il s’agit d’une « copie figurée » du volet agricole du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), programme de développement mis en place par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.

Le forum a recommandé de tourner la page de l’agriculture d’autoconsommation pratiquée avec des méthodes très anciennes (houe et hache).

Cette recommandation a été rapidement prise en compte par Yves Fernand Manfoumbi. L’actuel Directeur général du budget de l’Etat gabonais a promis un débarquement dans la localité des engins agricoles pour passer à la vitesse supérieure. Début 2014 marquera un tournant dans la mécanisation agricole de la région, selon les promesses de ce digne fils du Ndéndé.
« Il faut déjà réorganiser les coopératives qui existaient », a exhorté à ses concitoyens, Yves Fernand Manfoumbi qui met également un point d’honneur sur l’engagement de tous les cadres de Ndéndé pour une dynamique unitaire forte, gage d’un développement certain et durable.

Un comité de suivi qui aura la charge de rédiger le livre blanc du département de la dola a été mis en place au terme des travaux. Ce comité sera également en charge du suivi de la mise en œuvre de ce plan de développement local centré sur trois piliers que sont : la Dola verte,’’ la Dola industrielle et la Dola des services’’.
Magloire Ngambia, ministre de la promotion des investissements, de l’habitat, des transports et des travaux publics est l’illustre autre personnalité qui a rehaussé de sa présence la cérémonie de clôture du forum de développement de la mythique ville aux « 9 routes » autrefois bastion imprenable de l’opposition.

Tout le beau monde venu de Libreville pour ce forum a pu se rendre compte que Ndéndé est une localité qui n’a pas vu passer le train du développement. Les maisons coloniales dominent encore l’ossature des bâtiments administratifs. Le bitume est encore un rêve lointain dans de nombreux quartiers. L’herbe occupe encore trop d’espace dans cette ville carrefour menant vers le Congo Brazzaville et Tchibanga au sud du Gabon.

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