1. Aero (Ero, Hero), onis, m.
3Bruno 1969, n° 1050.
4TLL : fiscina, sporta ex ulua, sparto sim. confecta.
5TLL Est. :
Erones inquit Turnebus, texta quaedam sunt storiarum et tegetum more,
in quibus interdum pauperes dormiebant, et fruges reponabantur : sed et
uasa sic uiminea uocabantur, tegetibus similia et cophinis : phormoi a
Graeci dicuntur.
6Le vocable, peu fréquent, est sujet à des variations d’orthographe jusqu’au IIIe siècle.
Le vocable, peu fréquent, est sujet à des variations d’orthographe jusqu’au IIIe siècle.
- 5 M. G. Bruno le fait figurer comme « paniere, cesto per trasportare materiali » dans son lexique de (...)
Un texte plus tardif fait allusion à un autre contexte, indiquant peut-être que le terme aurait subi un élargissement sémantique : le Digeste paraît en effet le considérer comme un panier quelconque servant à contenir du blé (Ulp., Dig., 19, 2, 31) : quod si separatim tabulis aut heronibus aut in alia cupa clusum uniuscuiusque triticum fuisset, ita ut internosci posset quid cuiusque esset, non potuisse nos permutationem facere, sed tum posse eum cuius fuisset triticum quod nauta soluisset uindicare.
- 6 Rich 1873, s. u. présente un relief de la colonne trajane qui figure une vannerie rigide de type c (...)
9Il s’agissait manifestement plutôt d’une vannerie souple6. Vitruve (supra) parle de l’usage de l’ulve, Donat (ad Ter. Phorm., 122) de celui de l’alfa — ou tout autre matériau fibreux : « Phormio » non a formula, sed a phormione dictus sparteo, quem nos aeronem dicimus triuialiter et pro consuetudine.
e (Fantar 1994, p. 153). Muni de deux poignées, il n’est pas sans rappeler les couffins actuel
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2. Calathus, i, m.
Le terme, directement transposé du grec κάλαθoς, est attesté de l’époque classique jusqu’au Ve siècle, davantage en poésie qu’en prose. On ne le trouve ni chez Caton, ni chez Varron, ni chez Palladius, et le dernier des agronomes, Columelle, l’emploie plutôt lorsqu’il compose des vers. 17Dès l’époque grecque, cette vannerie était l’emblème de l’activité féminine par excellence, le tissage. Le κάλαθoς était la corbeille à laine figurant très souvent aux côtés des femmes sur les vases grecs, bien identifiable à sa forme spécifique très évasée. À l’époque romaine, il trouve d’autres multiples usages mais conserve sa forme caractéristique. Comme à l’époque grecque, le nom de calathus désignait en particulier un récipient d’usage féminin, une corbeille à ouvrage. Celle-ci était souvent associé au colum — la quenouille — et servait à contenir la laine.
Quelques rares occurrences appartenant au registre de la vie agricole présentent le calathus utilisé comme faisselle — équivalent de la fiscella — lors de la fabrication des fromages : Columelle (Rust., 7, 8, 3) : Et confestim cum concreuit liquor, in fiscellas aut in calathos uel formas transferendus est ; Némésien (Ecl., 2, 34) : Ipse ego nec iunco molli nec uimine lento perfeci calathos cogendi lactis in usu. Enfin, Apulée (9, 33) lui réserve un usage particulier, celui de nid pour les poules pondeuses : Et « heus » inquit « puer, calathum, fetui gallinaceo destinatum angulo solito collocato ». Il est probable que ce dernier auteur utilise le terme dans un sens générique, sans rapport avec la forme caractéristique de l’objet
En effet, la corbeille fait
partie des récipients les mieux identifiables sur les documents
iconographiques. De haute taille, pourvu d’une base étroite et d’un bord
très évasé, le calathus, en forme de corolle, sert de modèle à Pline lorsqu’il doit décrire certaines fleurs : la fleur du lys (N. H., 21, 23) : [ lilium] ab angustiis in latitudinem paulatim sese laxantis effigie calathi, ou encore la fleur de cantabrica — une plante originaire d’Espagne — (25, 85) : [ Cantabrico caule] in quo sunt flosculi oblongi ueluti calathi, « la cantabrica porte de petites fleurs allongées en forme de corbeille ». Dans le même registre floral, le poète Ausone associe le calathus à la rose en train d’éclore (De rosis nascentibus,
361, 31). Le vocable servait d’ailleurs aussi à désigner des récipients
ayant la même forme évasée mais confectionnés à partir d’autres
matériaux — vases et gobelets en bronze ou en céramique7. Chez plusieurs auteurs, par exemple, le terme désigne un vase à lait. Servius commente ainsi un vers de Virgile (G., 3, 402 : sub lucem exportans calathis adit oppida pastor) : Calathis uasis aereis in quibus lac uel recens caseus in urbe distrahitur (in Verg. Georg., 3, 402).
21Cet ouvrage de
vannerie rigide, souvent représenté à l’aide d’effets esthétiques
figurant la clairevoie, pouvait être réalisé à l’aide de baguettes
végétales diverses selon les auteurs latins : osier, jonc, roseau,
variétés de bois. Ce que résume le lexicographe Isidore de Séville : Calathum leue gestamen ex ligno uel canna aut ex iunco factum, in quo pensa ponuntur uel leguntur flores (Orig., 19, 29, 3).
- 8 Bragantini 2009, p. 495, n° 282a (MANN, inv. 8834). Autres exemplaires sur une peinture de la mais (...)
- 9 Ainsi sur une peinture murale de Pompéi (Maison des Dioscures, VI 9,6-7, péristyle 53) figure un p (...)
- 10 À propos du kalathos / calathus utilisé comme instrument de culte, voir ThesCRA, V, p. 262-269, av (...)
22Les
représentations figurées sont complémentaires des textes. Reliefs,
peintures et mosaïques présentent abondamment cette corbeille repérable
dans la plupart des contextes évoqués par les auteurs et également
utilisée comme thème décoratif. De forme plus ou moins évasée, au profil
plus ou moins rectiligne, elle est généralement dépourvue de moyen de
préhension et posée sur le sol ou bien portée dans les bras des
personnages sur les images de scènes champêtres telle, par exemple, la
représentation bien connue de Flore provenant de la villa d’Ariane de
Stabies8 (fig. 208). Cependant le récipient apparaît parfois représenté avec une ou plusieurs anses9. Le calathus
est fréquemment représenté comme couvrechef de divinités. Dans la
littérature, Macrobe, décrivant une statue de divinité solaire, en
témoigne (Sat., 1, 17, 63) : Calathus aureus surgens in altum monstrat aetheris summam.
Cérès, déesse de la fécondité et de l’abondance, le porte souvent. Du
reste, en tant que récipient dévolu à la cueillette et aux récoltes, il
n’est pas étonnant de le trouver associé à son culte : tantôt, il
renferme les instruments rituels, comme sur une représentation de la
villa d’Oplontis (Cf. fig. 75), tantôt il est déposé à ses pieds, rempli d’épis de blé, comme sur une peinture pompéienne (fig. 209)10.
Enfin, nombre de documents iconographiques — notamment des reliefs de
sarcophages — montrent de hautes corbeilles étroites, carénées et
évasées, à la partie inférieure arrondie ou pourvue d’un pied. Tressées
le plus souvent à claire-voie ou en alterné, elles sont semblables à des
vases et contiennent des fleurs ou des fruits. Ce type de figuration
semble constituer une variante du motif ornemental répandu qu’est le calathus (fig. 210).
3. Calathiscus, i, m.
23TLLex. : paruus calathus.
24Diminutif du précédent, le terme est rarement employé (deux occurrences recensées).
25Les usages de cette vannerie — et vraisemblablement sa forme — sont identiques à ceux du calathus.
26Le poète Catulle en fait mention en tant que corbeille à laine des Parques : Ante pedes autem candentis mollia lanae / uellera uirgati custodiebant calathisci (64, 319). Pétrone fait allusion à un tel récipient utilisé pour présenter des fruits : Puer speciosus [...] calathisco uuas circumtulit (41).
4. Canistrum, i, n, et surtout Canistra, orum, n.
Selon Ernout et Meillet (Ernout 1959, s.u.), le nom a sans
doute été emprunté au grec κάναστρον, de même sens que κάνεον-κανοῦν
dont Varron faisait déjà dériver le mot latin (L. L., 5, 120 : tryblia et canistra quod putant esse latina, sunt Graeca : trublion enim et kanoun),
tandis que la forme grecque κάνιστρον semble être un emprunt secondaire
au latin. Tous ces mots pourraient avoir κάννα (roseau) pour origine.
Palladius est le seul auteur à employer ce terme au masculin pluriel.
Quant au masculin singulier canister ou canistrus, il n’est attesté que chez saint Jérôme. La forme canistra, la plus employée, est recensée à partir de Varron, aussi bien en poésie qu’en prose. Le terme est à l’origine de l’italien « canestro ».
On employait surtout, semble-t-il, cette corbeille comme plateau servant à présenter des victuailles lors des banquets ou des offrandes. Ainsi Juvénal mentionne un plateau à pain dans un banquet. Columelle nous apprend que l’on y déposait des fleurs (Rust., 10, 277 : Tellurisque comas sacris aptate canistris),...Cette large corbeille figure d’ailleurs, particulièrement chez les poètes, comme objet de culte : elle était notamment associée à Cérès. Chez Palladius, la corbeille est un ustensile agricole servant à faire macérer les olives dans le sel.
À la lecture des textes, on peut se représenter la forme de cette vannerie : le récipient était de forme basse et large (lata, patula), en général dépourvu de moyen de préhension, bien que des exemplaires munis de deux poignées apparaissent parfois sur des documents iconographiques13. Objet nécessairement rigide de par sa fonction, il pouvait être fabriqué en roseau fendu en éclisses (Isidore, Orig., 20, 8 : Canistrum fissis cannis contexitur, unde et nuncupatum : alii Graecum adserunt), ou encore en osier (Palladius, Agr., 12, 17 : salignis canistros fieri debere uirgultis, quia genus hoc oleum dicitur adiuuare, « l’huile doit être fabriquée dans des corbeilles en osier, parce qu’on dit que cette sorte de vannerie est bonne pour elle »), et très probablement en divers autres végétaux ligneux. Le terme pouvait désigner également un plateau métallique (Hilgers 1969, s. u.). Tel est le cas, par exemple, chez Cicéron (Att., 6, 1, 13 : in felicatis lancibus et splendidissimis canistris holusculis nos soles pascere).
On la retrouve encore associée à des divinités : à Cérès, comme y font allusion les poètes15, mais aussi à Priape, sur une peinture ornant les fauces de la maison des Vettii à Pompéi (VI 15, 1) : aux pieds du dieu, la corbeille clayonnée très évasée remplie de fruits rappelle qu’il jouait le rôle de protecteur des jardins (fig. 213).
40Les vestiges d’une corbeille ronde et plate ont été mis au jour à Herculanum (inv. n° 4362 = 85045 ; Cf. fig. 64-65).
5. Canistellum, i, n.
41TLLex : paruum canistrum.
42Fest., p. 46 : Cana dicunt Graeci, nos canistra et per deminutionem canistella.
6. Cartallus, i, m. ou cartallum, i, n.
44Bruno 1969, n° 1057.
45TLL : κάρταλλος canistrum, calathum.
46CGL, IV, 31, 7 : canistrum calathus ; canistrum, id est cartallum.
47Bède, Gramm., VII, 268, 12 : cartallos graece, latine fiscella.
48Le terme
transposé du grec est rare. Non attesté en langue classique, il
appartient au vocabulaire tardif. Il semble désigner toute corbeille,
puisqu’il figure dans le CGL comme synonyme de calathus et de canistra, et chez Bède comme équivalent de fiscella, vanneries de formes différentes et d’usages variés.
49De fait, il apparaît dans la Vulgate sous l’acception générique de panier de récolte : primitias frugum pones in cartallo (Deut., 26, 2) ; conuerte manum tuam quasi uindemiator ad cartullum (Jer., 6, 9).
7. Cista, ae, f.
7. Cista, ae, f.
50Bruno 1969, n° 1058 ; White 1975, p. 63-65.
51TLL : κίστη : corbis, arculae genus uimineae in qua res seruantur, colliguntur, portantur. 1/Recipit uarias res. 2/Suffragia. 3/Res sacras.
52TLL Est. :
genus uasi uiminei. 1/Texta cista de uimine. 2/Cista etiam ex asseribus
constructur, in qua pecuniae libri et alia reponuntur : estque ceu
capsa quaedam. 3/Cista in iudiciis erat, intra quam tabulae ceratae
ponebantur in ferendis suffragiis, ut inquit Asconius in Diuinationem
Ciceronis 24...
53CGL, IV, 318, 42 : cistas corbes grandes.
54Varron, L. L., 8, 52 :
de nominatibus, qui accedunt proxime ad infinitam naturam articulorum
atque appellantur uocabula [...] eorum declinationum genera sunt
quattuor [...] quartum minuendi ut cista cistula.
55Varron, L. L., 8, 79 :
Magnitudinis uocabula cum possint esse terne, ut cista, cistula,
cistella, in mediis non sunt, ut in his macer, macricolus, macellus,
niger, nigricolus, nigellus.
56Varron, L. L., 9, 74 :
ad huiusce modi uocabula analogias esse ut dixi, ubi magnitudo
animaduertenda sit in noquoque gradu eaque sit in usu communi, ut est
cista, cistula, cistella...
57Le nom du
récipient est emprunté au grec. L’usage très diversifié de cet objet
fait qu’on le retrouve chez presque tous les auteurs et particulièrement
aux Iers siècles av. et apr. J. -C. Des sens particuliers
semblent apparaître selon les auteurs : en poésie, par exemple, le terme
désignerait plutôt une corbeille mystique. Le nom a fourni plusieurs
dérivés en latin — cistarius, cistula, cistella et cistel- lariularius, cistellatrix, cistelulla, cistifer, cisterna (Ernout 1959, s. u.). Parmi les langues romanes, on relève encore son ascendance étymologique en portugais (o cesto), en espagnol (cestería) et en italien notamment (cesto, cesta, cestino, cestaio …).
58Cette vannerie
est à rapprocher, par sa forme et par ses usages, des cistes métalliques
connues depuis l’époque étrusque. Dans son usage le plus courant, la
ciste faisait office, chez les citadins comme chez les campagnards, de
coffre ou de coffret, en fonction de sa taille. Ainsi chez Horace (Epist., 1, 17, 54) : Qui queritur salebras et acerbum frigus et imbres/aut cistam effractam et subducta uiatica plorat, ou chez Valère Maxime (9, 2, ext. 5) : Caput eius et pedes praecisos et manus in cista chlamyde opertos [...] matri misit Ptolemaeus. On y conservait toutes sortes d’objets nécessaires à la vie quotidienne, de la nourriture (Pline, N. H., 15, 60 : Cetera mala et foliis ficulnis, praeterquam cadiuis, singula conuolui cistisque uitilibus condi), voire son argent (Cicéron, Verr., 3, 197 : Quaternos HS, quos mihi senatus decreuit, et ex aerario dedit, ego habebo et in cistam transferam de fisco).
59Outre ces usages attendus pour une vannerie, la ciste était employée dans la vie publique comme urne électorale : Nongenti uocabantur [decuriis iudicum] ex omnibus electi ad custodiendas suffragiorum cistas in comitiis (Pline, N. H., 33, 31). L’assertion de Pline est confirmée par un document épigraphique daté de 20 apr. J. -C., la tabula Hebana : cistas XV uimineas grandes poni iubeat ante tribunal suum in quas tab [ellae suffra]/ giorum demittantur (AE, 1949, 215). C’est là un des sens du terme cista en langue classique, lequel est attesté depuis la Rhétorique à Herennius, vers 85 av. J. -C. (Rhet. Her., 1, 12) : Caepio [...] cum uiris bonis impetum facit, pontes disturbat, cistas deiicit.
60Enfin, dans un contexte religieux, cista
désignait la corbeille mystique qui recelait les instruments sacrés des
cultes à mystères, instruments que seuls connaissaient les initiés : Cista secretorum capax penitus celans operta magnificae religionis (Apulée, 11, 11) ; Leuis occultis conscia cista sacris (Tibulle, El., 1, 7, 48).
- 16 Plus rarement, semble-t-il, on peut identifier, de par leur usage, des cistes cylindriques rectili (...)
- 17 Je remercie Mme Laura Minarini, conservateur au Musée, de m’avoir gracieusement communiqué la phot (...)
61La cista était une vannerie à la forme caractéristique : il s’agissait d’un récipient plutôt haut et cylindrique16, à la paroi rectiligne, le plus souvent surmonté d’un couvercle. Apulée fait allusion au fait qu’il existait des cistae de taille telle qu’un homme pouvait se cacher à l’intérieur : lamque
omni sublata cunctatione scrupulosius contemplantes singula, cista
etiam illa reuelata, repertum produtumque et oblatum magistratibus
miserum hortulanum (9, 42). Columelle est le seul auteur à attribuer au nom l’adjectif quadrata lorsqu’il décrit une robuste vannerie réalisée à l’aide de gros brins entrelacés de façon lâche (Rust., 12, 56, 2 : etpostea in quadratam cistam uimineam, quae neque spisse, solide tamen et crassis uiminibus contexta sit, rapa componito). Ce détail traduit peut-être une volonté de sa part de mentionner une forme inhabituelle, à moins de considérer que le terme cista est
ici employé par lui dans un sens générique, pour désigner simplement un
récipient muni d’un couvercle. On nommait peut-être ainsi les solides
coffres d’osier carrés ou rectangulaires en usage dans diverses
activités du quotidien, telle la fabrication du pain dans un pistrinum représenté sur un relief du Museo Civico Archeolo-gico de Bologne17 (fig. 214).
62Outre l’osier (Columelle, Rust,
12, 56, 2, ci-dessus), on pouvait avoir recours, pour tresser cet objet
de vannerie rigide selon le type clayonné, aux brins de divers arbres
aquatiques — figuier, bouleau, tilleul, peuplier — (Pline, N.H., 16, 209 : Omnes autem ad cistas quaeque flexili crate constent habilia).
63Comme pour les
types de vanneries précédents, le vocable ne désignait pas exclusivement
un panier. C’est pourquoi, à l’occasion, les auteurs spécifient que son
matériau est végétal ; tel est le cas chez Pline (cistisque uitilibus) ou chez Columelle (cistam uimi-neam), dans les extraits précités.
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