Architecture militaire
Les forteresses nubiennes
Il reste quelques traces des constructions militaires de l'Égypte ancienne, notamment en ce qui concerne les forteresses nubiennes construites afin de protéger l'Égypte de l'invasion nubienne. Bouhen, par exemple, est un exemple de ces forteresses qui jalonnent le Nil et qui furent construites dès les premières dynasties, même si elles furent pour la plupart agrandies ou construites sous les règnes des Sésostris, au Moyen Empire.
Les vestiges nous permettent de constater que, comme dans l'architecture cultuelle, les Égyptiens n'étaient pas en reste.
On distingue parfaitement sur ce schéma (à gauche) les principes qui seront repris plus tard dans les châteaux fort, notamment concernant la présence d'une double enceinte de hauteur différente et du fossé, mais également du chemin de ronde.
L'architecture militaire dans les monuments
L'exemple de Médinet Habou
Construit par Ramsès III, le temple funéraire de Médinet Habou se démarque d'une part par son très bon état de conservation mais également par la particularité de sa structure. En effet, son mur d'enceinte et conçu comme celui d'une forteresse. Ainsi, un bas mur d'enceinte de briques et de pierre précède un haut mur de brique qui faisait le tour du temple.
Plus intéressante encore est la présence d'un migdol, porte fortifiée asiatique, qui forme l'entrée du complexe. Ayant une forme de « U », la structure est occupée par des appartements de détente, mais on est en droit d'imaginer que la structure de ces portes en « situation réelle » devait être à peu de choses près identique.
Le complexe funéraire de Djéser
La pyramide du roi Djéser est entourée d'un mur d'enceinte rappelant celui des forteresses égyptiennes. On y observe une organisation à redans caractéristique. Il est probable également que ce mur soit la représentation de celui qui entourait Memphis dès les premières dynasties et qui fut probablement, ou en tout cas selon la tradition, fondé par Narmer-Ménès.
Ces deux exemples permettent de se faire une idée des dimensions et des méthodes de l'architecture militaire de l'ancienne Égypte grâce aux monuments qui s'en sont inspiré... non sans raison théologique, d'ailleurs.
Éléments architecturaux
Éléments de soutien
Murs
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Traditionnellement de fondations sommaires consistant en des tranchées remplies de sable, les murs étaient construits par accrétion successive de couches de pierres entourée par un échafaudage de briques crues. Une fois le mur entièrement monté, on pouvait procéder au polissage des pierres pour leur donner l'aspect lisse et régulier qu'on leur connaît. Le mortier était peu utilisé dans la construction de murs, et les égyptiens lui préféraient la mise en place de coins pour joindre deux blocs de façon plus « mécanique ».
Les Égyptiens connaissaient plusieurs méthode d'agencement des blocs au sein d'un mur et prenaient généralement soin de ne pas superposer deux joints.
Colonnes
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Les Égyptiens ont été les premiers à utiliser des colonnes. La plupart de leurs constructions étaient en toiture plate, soutenues par des colonnes. La plupart du temps, ces colonnes étaient gravées ; elles racontaient une histoire. Les sculptures étaient réalisées avec des outils en cuivre.
Les colonnes étaient pour la plupart en bloc de granit empilés. Ils utilisaient plus de colonnes que le poids du plafond en nécessitait : les historiens de l'architecture nomment cette particularité la stylophilie.
De forme particulière, les colonnes égyptiennes présentent un socle arrondi vers le haut, un fût représentant une tige florale plus ou moins stylisée et un chapiteau. Cependant d'autres types existent, comme les colonnes fasciculées, aux nombreuses faces.
On distingue plusieurs types de chapiteaux :
- le chapiteau palmiforme est, comme son nom l'indique, à forme de palmes qui s'élargissent en hauteur, utilisé dès les premières dynasties, il subsiste jusque pendant la période ptolémaïque ;
- le chapiteau lotiforme, en forme de lotus ;
- le chapiteau papyriforme ouvert représente une fleur de papyrus à bouton ouvert, son utilisation n'est certes pas anodine, puisqu'elle caractérise les lieux avec suffisamment de lumière (cours, claustras des salles hypostyles) ;
- le chapiteau papyriforme fermé représente un bouton de papyrus fermé et est plus généralement l'apanage des lieux plus sombres, plus mystérieux, donc plus sacrés ;
- le chapiteau composite. Apparu principalement pendant la période ptolémaïque, il se compose de différents éléments d'origine différente. D'une très grande diversité, il permet à certaines salles hypostyle de posséder des chapiteaux tous différents.
Les bâtiments non encore terminées qui sont parvenus parmi nous nous permettent d'affirmer qu'une colonne était tout d'abord dégrossie et son chapiteau esquissé avant que les tailleurs plus expérimentés ne viennent effectuer un travail de précision.
Piliers
D'un aspect plus sobre mais également bien plus associé au registre funéraire, le pilier est un élément à base carrée utilisé par les égyptiens dès l'Ancien Empire et dont l'usage tend à disparaître à l'époque ptolémaïque.
Propice par ses faces planes à l'écriture et au gravage de scènes, le pilier est bien souvent un élément important de l'iconographie d'un monument.
On distingue plusieurs types de piliers :
- le pilier simple, de forme oblongue ;
- le pilier osiriaque, dont une des faces est couverte par une statue du roi en Osiris ;
- le pilier hathorique présentant une tête de la déesse Hathor à son sommet.
Le pilier osiriaque, par la représentation d'Osiris qu'il adopte est généralement plus associé à un contexte funéraire. On le trouve ainsi dans la cour du temple funéraire de Ramsès III à Médinet Habou. Les couronnes que portent ces statues sont également susceptibles de changer suivant leur orientation, comme c'est le cas dans la première salle hypostyle du temple d'Abou Simbel.
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