Localisation du pays moderne punu au Gabon

Localisation ancienne

Sur la base de la présentation du pays et des hommes de la communauté punu, Monique Koumba Manfoumbi (1987 : 28) nous apprendque le pays punu est situé au sud -Gabon.

Ils’étend sur deux provinces : celles de la Ngounié et de la Nyanga. Ce pays est limité au Nord par ceux des peuples Gisir et Apindji; au Sud, il confère avec celui des Lumbu. A l’Ouest, il colorie celui des Vungu et des Varama et enfin à l’Est, il envoisine celui des peuples Tsogo, Sango et Nzèbi.

Mais d’où viennent - ils et quelle circonscription territoriale occupent - ils ?,serait-on tenté de questionner. Pour répondre à ces deux questions majeures, reportons-nous l’étude de M. Koumba Manfoumbi. Selon ce qu’elle en dit en effet, du Congo d’où ils viennent et où on les trouve encore, ils occupaient la vallée de Kouilou -Nyari. Au terme de leur migration, ils se sont fixés dans les vallées du Ngounié et du Nyanga. Dans la province de la Ngounié, ils ont occupéprincipalement la zone de savane s’étendant de Doussala (frontière avec le Congo) à la Douya (affluent du Ngounié) sur la rive gauche du Ngounié. Dans celle de la Nyanga, ils occupèrent successivement les zonesde savane et de forêt des districts de Mabanda, Tchibanga, Mourindi et Moabi.Pour donner un bref éclairage plus en profondeur aux origines du peuple punu, M. K. Manfoumbi (1987 : 46) fait intervenir deux types de sources, orales et écrites. Présentées sous deux versions, les sources orales indiquent les origines historiques du peuple punu, considéré comme un sous groupe d’une entité beaucoup plus grande appelée Bajag , dans la région appelée « le Kasaï».
Voici cette première version présentée dans les termes choisis par M. K. Manfoumbi. Elle écrit que «quelques récits rapportent que le foyer d’origine des Punu se situerait, comme nous venons de le dire, dans le Kasaï. C’est de là-bas, à une époque reculée, que serait parti un nommé: Ngeli-Ilahu, poursuivi pour avoir commis des assassinas. Il aurait, dans sa fuite, traversé un fleuve (le Zaïre probablement) et serait venu se réfugier dans le creux d’un énorme arbre appelé: Ilunge-i-murunbe,non loin du mont Fuari. Là, il aurait engendré des enfants. Toujours, selon Manfoumbi (1987: 49),
  La seconde version vient confirmer la première en situant l’ origine des punu à partir de la région « du Sud du Zaïre d’où ils se seraient partis à cause des guerres ». Suivons ce récit sur la base de la présentation a doptée par l’auteur et reprise telle qu’elle Manfoumbi énonce que « selon une seconde version, celle chantée par C. Makaya - Mboumba et qui est un mélange de la thèse Bajag et des traditions recueillies sur le terrain, les Bajag d’une manière générale et les Punu (élément du groupe) particulièrement viendraient du Sud du Zaïre d’où ils seraient partis à cause des guerres. De cette région, ils sont arrivés au Congo où leurs premiers villages furent : Ndùndâ et Bibake . De là, ils ont atteint Divenié où ils se s ont dispersés en empruntant chacun des itinéraires différents. Signalons que les itinéraires donnés par le musicien sont ceux livrés par l’Abbé Mboumb - Bwas. Pour l’auteur, les points communs entre la version de Makaya - Maboumba et celle que nous avons re cueillies se situent au niveau de la région d’origine : le Sud du Zaïre, et le séjour dans la région contiguë allant de la côte (Vili, Lumbu), à l’intérieur, précisément au mont Fuari (Punu). En dehors de ces points, aucune trace d’une migration d’ensemble , faisant intervenir les éléments du groupe Bajag du Sud du Zaïre à Divenié ne se trouve mentionnée dans nos récits. Quant à l’examen des sourcesdocumentaires, il vient conformer l’hypothèse du corpus oral sur le foyer originel du kasaï du peuple punu. Comme le fait observer M. K. Manfoumbi (1987 : 55), «ces auteurs rallient la tradition orale qui parle du Kassaï comme lieu d’origine» de la communauté punu dont les différentes formes de migrations vers le site actuel du Gabon, qu’elle décrit sous forme d’entités claniques distinctes soulèvent la problématique de l’occupation de la terre durant leurs déplacements.