Conjuguaison en yipunu

Verbe u-gaka, mordre

                               INFINITIF.
u-gaka, mordre, pour mordre,       isi u-gaka, ce n'est pas mordre
le mordre                                       tsi-ri u-gaka, (même sens).

On se sert de la particule négative tsi ou tsiri pour former l'infinitif négatif.
Ex. : u-bonga, tsi.u-daga ;le fait de prendre, n'est pas le fait de voler.

                                IMPÉRATIF
Simple .                                                               Négatif
gaka, mords, gak-anu, mordez           u-ya gaka, ne mords pas
kak-i, mords-moi, kak-y-anu,            u-ya kaka, ne me mords pas
mordez-moi                                       du-ya gaka, ne mordez pas
                                                          du-ya kaka, ne me mordez pas
Complex                                           a-ya gaka, qu il ne morde pas
tu gak-i, mordons                             ba-ya kaká, qu'ils ne me mordent
tu gak-y-anu, mordons avec vous pas
 ba gak-i,   qu'ils mordent                  ba-ya gaka, qu'ils ne mordent pas
                                                             tu-ya gaka, ne mordons pas.

Compellatif 
syé gak-i, mords donc
syé, gak-y-anu, mordez donc. .

A remarquer que le verbe simple, accompagné d'un pronom, soit subjectif, soit objectif (excepté avec -anu seul), prend la désinence -i ; il la prend aussi à la forme compellative.
L'optatif se confond avec l'impératif ; la distinction entre l'un et l'autre se rend par le ton de la voix.
La défense se marque par le verbe y a (jyaba) intercalé comme auxiliaire.
INDICATIF
1° Présent impersonnel
l'o gaka (la u-gaka), je suis à commencer à mordre, tu es, il est... Cette forme s'emploie pour marquer un présent qui se fait ; elle n'admet pas de pronom subjectif.

2° Présent participial
ňi gak-i (ňi-i), je mords,
u-i gak-i, tu mords,
e gaki (a-i), il mord,
tw-i gak-i, nous mordons,
dw-i gak-i, vous mordez,
be gak-i (ba-i) ils mordent.
nge gak-i (ňi ga-i), je ne mords pas
u ge gak-i (u ga-i), tu ne mords pas,
a ge gak-i (a ga-i), il ne mordpas, etc..
Ce temps est formé de l'auxiliaire i et de la voyelle thématique du participe présent -i. Les pronoms subjectifs y ajoutent une précision soit de personne, soit d'objet.
On doit traduire mot à mot ni gak-i par : je suis mordant.
Le négatif se forme en intercalant la négation gа entre le pronom subjectif et l'auxiliaire, avec lequel elle se contracte.
3° Présent ou Participe d'état
ni tsana, je (suis) assis,
u tsana, tu (es) assis,
a tsana, il (est) assis, etc..

ni sa isana, je ne (suis) pas assis,
u sa tsana, tu n'(es) pas assis,
a sa tsana, il n'(est) pas assis, etc.. Ce temps est formé du radical du verbe avec la voyelle thématique -a. Il n'a pas d'auxiliaire.
Le négatif correspondant intercale la négation sa entre le pronom subjectif et le radical du verbe.
Ce temps exprime le résultat permanent d'un acte, ce en quoi il s'oppose au présent participial d'action.
Il ne s'emploie qu'avec les verbes intransitifs.
Ex. : ni tsana, je (suis) assis, s'oppose à ni tsani, je m'assieds.
Remarque. — Les présents d'action et d'état ne renferment en eux-mêmes aucune idée de temps, de moment ; ce sont de simples participes. L'idée de temps leur sera donnée soit par la circonstance de leur emploi, soit par le contexte.
Pris isolément, ils ont le sens d'un présent, car alors il est évident que l'acte ou l'état qu'on rapporte se fait ou existe au moment même où l'on parle.
Lorsque ces mêmes présents désignent soit une action, soit un état contemporain d'un acte passé, ils reçoivent de ce dernier le sens de passé.
Ex. : nzi ragunu bangebi, be sali ; j'ai trouvé (les) enfants, ils jouent, ou, jouant ; (ils jouaient). Ba ma mu boka a silama ; ils l'ont tué, il (est) couché, ou, ils l'ont tué couché (il était couché.)

PASSES
1°. — Immédiat
ш be n'o gaka, je fus, j'étais à nga be n'o gaka, je ne fus pas, mordre, je n'étais pas à mordre,
u be n'o gaka, tu fus, tu étais à u gа be n'o gaka, tu n'étais pas, tu
mordre, ne fus pas à mordre,
etc.. etc..
Ce temps est formé de betsi, passé récent de l'auxiliaire u-ba, être, forme abrégée en be ; le négatif intercale la négation gа entre le pronom subjectif et l'auxiliaire.
N'o est mis pour na-u-, Na est la préposition na ; u est l'auxiliaire marquant la tendance.

 2°. — Récent
nzi gaka (ni tsi), je mordis, nga gaka (ni gа), je ne mordis pas,
u tsi gaka, tu mordis, u ga gaka, tu ne mordis pas,
a tsi gaka, il mordit, a ga gaka, il ne mordit pas,
etc.. etc..
Ce temps est employé pour indiquer qu'une action s'est accomplie récemment, la veille ou le matin même.
L'auxiliaire positif est tsi.
Le négatif manque de l'auxiliaire tsi, tombé devant la négation ; il se retrouve dans quelques dialectes voisins, tel le vougou qui dira : ngatsi gaka, je ne mordis pas.
3°. — Éloigné ou vague
m ma gaka, j'ai mordu, ni sa ma gaka, je n'ai pas mordu,
u mа gaka, tu as mordu, u sa ma gaka, tu n'as pas mordu,
a ma gaka, il a mordu, a sa ma gaka, il n'a pas mordu, etc.. • etc..
L'auxiliaire de ce temps est ma. On l'emploie pour exprimer qu'une action a été accomplie dans un passé assez éloigné ou complètement terminée.
Pour marquer un temps très éloigné, on ajoute l'adverbe kala (depuis longtemps).
ňyaňye a fu kala ; un tel est mort depuis longtemps.
On forme le négatif, en introduisant la négation sa entre le pronom et l'auxiliaire ma.
4°. — Inaccompli
ni se ka gaka, ngà gaka, ni se gaka,
u se ka gaka, u kà gaka, u se gaka,
a se ka gaka, a kà gaka, a se gaka,
etc.. etc.. etc..
Je n'ai pas encore, tu n'as pas encore, il n'a pas encore mordu etc..
Le passé inaccompli possède trois formes synonymes, l'une complète : se ka, les deux autres incomplètes : se et kà.
Se est la négation simple. Les autres formes possédant l'auxiliaire kà ont été expliquées.
Ce passé inaccompli s'emploie pour marquer qu'une action n'est pas encore faite, mais qu'elle se fera probablement. 1°. — Immédiat
i-ku gaka, je vais, tu vas, il va, etc.. immédiatement mordre.
Ce futur est impersonnel ; il ne prend aucun pronom subjectif. Quand en français, il a un sujet, en pounou ce sujet se place devant l'expression verbale, sans aucune liaison. I-ku gaka se traduit littéralement par :
C'est immédiatement pour, ou, c'est immédiatement à mordre.
Ex. : bamondi i-ku gaka ; (les) chiens c'est immédiatement pour mordre (vont mordre).
2°. — Rapproché
ngi gaka (ňi-ki), je vais mordre, u ki gaka, tu vas mordre,
a ki gaka, il va mordre,
etc..
Ce futur indique qu'on ne va pas tarder à faire ou à subir l'action dont on parle. L'auxiliaire de ce temps est ki.
Il est régulier, sauf à la première personne du singulier qui est contractée : ngi pour ňi-ki.
3°. — Imprécis et éloigné
ňy u gaka, * je mordrai,
u u gaka, tu mordras,
о gaka (a-u), il mordra,
tu u gaka, nous mordrons,
du u gaka, vous mordrez,
bo-gaka (ba-u), ils mordront.
ngo gaka (ni ga-u), je ne mordrai pas,
u go gaka (ga-u), tu ne mordras pas,
a go gaka (ga-u), il ne mordra
pas,
tu go gaka (ga-u), nous ne mordrons pas,
du go gaka (ga-u), vous ne mordrez pas,
ba go gaka (ga-u), ils ne mordront pas. Ce futur s'emploie pour annoncer un événement, soit lointain, soit dont on ne veut ou. ne peut préciser la date d'accomplissement.
La caractéristique de ce temps est l'auxiliaire u, dont on a traité autre part.
Le correspondant négatif est constitué par la négation да, contractée avec -u, selon les règles de contraction des voyelles.
Le futur négatif s'emploie pour tous les futurs.
NARRATIF
nga gaka (ňi-ka), ou (ňi-кё), je mordis,
u ka gaka, ou u кё gaka, tu mordis,
a ka gaka, ou a kë gaka, il mordit,
etc.. etc..
Nous appelons ce temps, temps narratif, parce qu'il s'emploie dans les récits, les enumerations de faits : nous avons fait ceci, puis cela...
Il ne s'emploie pas en tête d'un récit, mais demeure en une sorte de dépendance soit logique, soit réelle, soit temporelle du premier verbe.
Ex. : tu tsi rambuga kedi, tu k'wenda, tu kë laba ngudji, tu kë mu vera, tu kë mu boka, tu kë mu dji. Nous nous sommes levés matin, nous sommes partis, nous avons vu un sanglier, nous l'avons tiré, nous l'avons tué, nous l'avons mangé.
Ka ou kë est l'auxiliaire tiré du verbe ka, (il) est. Les deux formes s'emploient indifféremment.
Ici, ka ou kë ne comportent aucune idée de temps, c'est le verbe principal qui donne au narratif l'idée de passé.
COMPLETIF
ngà gaka (ňi-кё ngè gaka (ni-kè), que je ne
ou ni-kà), que je morde, _ de pas,
u kë gaka, que tu mordes, u kè gaka, que tu ne
des pas, a kë gaka qu'il morde, a kè gaka, qu'il ne morde
pas, etc.. etc..
Ce temps s'emploie en dépendance d'un autre verbe ; il marque la finalité. La forme affirmative se contracte à la première personne du singulier nga pour ňi-кё ou ni-ka, mais alors l'a de ka est prononcé assez fermé.
Ngè du négatif est contracté de ni-ka-ga-i, да est la négation.
Ce négatif correspond au latin ne, pour que ne... pas, de peur que...
Ex. : Usula ngebi dibaga, a kè nemina ; enlève (à) enfant couteau, de peur qu'il ne se blesse, ou pour qu'il ne se blesse pas.
A remarquer la similitude de forme entre ce temps et le temps narratif ; cette similitude provient de ce que le pounou a perdu la désinence thématique e, qui caractérisait autrefois ce temps, et lui a substitué la désinence a, qu'il lui a préférée presque partout ; alors. que de nombreux dialectes ont gardé la désinence e ; (swahili : ni ka funge, que je lie).
LES PARTICIPES
En pounou, les participes n'existent pas à l'état isolé ; ils ne s'emploient qu'en composition, pour former des temps de verbes et des noms.
1. — Ils forment des temps de verbe :
a) Le présent d'action, à voyelle thématique -i.
Ex. : u i dimb-i, tu frappes, mot à mot : tu es frappant.
b) Le présent d'état, à voyelle thématique -a.
Ex. : a tsan-a, il est assis, mot à mot : il étant assis.
c) Le présent passif, à voyelle thématique -u.
Ex. : be dimb-u, ils sont frappés, mot à mot : ils sont dans l'état d'être- frappés.
2. Ils forment des noms qualificatifs d'un nom de personne ou de chose sous-entendus :
a) Des noms verbaux d'agents des lre et 7e classes, tirés des participes d'action, à voyelle thématique -i.
Ex. : mu-bwandzi, tisserant, de u-bwanga, tisser, mot à mot, le tissant.
b) Des noms des 2e et 7e classes, exprimant un état ; ces noms sont tirés des participes d'état à voyelle thématique -a. .

Ex. : mu-kata, peau, de u-kanda, tendre ; mot à mot le étant dans Fétat d'être tendu.
c) Des noms des 3e et 7e classes, exprimant soit une action subie, soit le résultat d'une action ; ces noms sont tirés des verbes passifs, voyelle thématique -«.
Ex. : n-gwang-u, bâton, de u-wanga, couper ; mot à mot : le coupé ; i-son-u, chose gravée, de u-sona, graver ; mot à mot : le gravé.
CONDITIONNELS
lre forme avec pa 2e forme avec n'o
ňipagaka, je mordrais, si je mords; ni n'ogaka, je mordrais, si je
mords ;
u pa gака. u-п'о gака.
etc.. etc...
3 e forme avec kali
ni kali дака, même si je mordais, j'aurais beau mordre. и kali дака etc...
OPTATIF
a gak-i, qu'il morde a y a gaka, qu'il ne morde pas
ba gak-i, qu'ils mordent ba да дака, qu'ils ne mordent pas
Remarque. — L'optatif se confond avec l'impératif ; là distinction entre l'un et l'autre se rend par le ton de la voix.
Nota. — Les autres temps circonstanciels se forment avec des conjonctions. Voir le chapitre des conjonctions.
CLASSES NON PERSONNELLES
Dans le modèle de conjugaison qui précède, il n'a été traité que des pronoms de la classe personnelle.
Les pronoms des classes non personnelles se traitent de même devant le verbe ou l'auxiliaire. Au présent ďaction et au futur imprécis, ils se contractent avec les auxiliaires í et u, selon les règles des contractions des voyelles en contact. Tout nom doit être rappelé devant le verbe, par son pronom subjectif.
Présent d'action Classes.
IL mu-kongo u-i boli, montagne elle mouille, plur. mi boli (mi-mi). III. ngwangu dji nyengi, bâton il brûle, plur. tsi nyengi. — Mondi
dji loli, chien il aboie, plur. ba-mondi be loli (ba-i). IV. du-bamba dw-i umuyi, rotin il sèche, plur. tsi umuyi. — du-vesi
dw-i dumuyi, cancrelat il s'envole, plur. be dumuyi (ba-i). V. di-kaka di sungiyi (di-i), main elle montre, plur. me sungiyi
(ma-i). VI. bu-dilu bw-i bengi, fer il rougit, plur. ma-dilu me bengi (ma-i). —
ma-mba me pupi (ma-i), eau elle s'écoule. .VIL i-duba i vevuyi (i-i), nasse elle dérive, plur. bi vevuyi (bi-i).
Pronoms de lieu :
Aveva ve noyi (va-i) ; ici, ci pleut ; aguna u-i noyi, par là, là il pleut ; avana ve pâli ; là-bas, là sort.
Futur imprécis Classes.
IL mu-kongo и и bola, montagne elle mouillera, plur. mi-kongo my-u bola.
III. ngwangu djy-u nyenga, bâton il brûlera, plur. ngwangu tsy-u
nyenga ; mondi djy-u Ma, chien il aboiera, plur. bo Ma (ba-u).
IV. du-bamba du-u umuga, rotin il séchera, plur. mbamba tsy-u
umuga ; du-vesi du-u dumuga, cancrelat il s'envolera, plur. ba-pesi bo
(ba-u) dumuga. V. di-kaka dy-u sungiga, main elle montrera, plur. mo sungiga
(ma-u). VI. bu-dilu bu-u benga, fer il rougira, plur. то benga (ma-u). —
ma-mba mo pupa (ma-u), eau elle s'écoulera. VIL i-duba i-u vevuga, nasse elle dérivera, plur. by-u vevuga. Pronoms de lieu :
Aveva, vo fu, (va-u), ici, ci mourra ; avanà vo fu, là-bas, là mourra ; адипи о noga (u-u), par ici ci pleuvra ; aguna о пода (u-u), par là ; là pleuvra.
Remarque. — Les verbes à finale да, excepté ceux qui sont précédés de la nasale, selon nga, changent le g en y devant la voyelle thématique z.
Ex. : e ruyi, il vient, u-ruga, venir ; tw-i duyi, nous pagayons, u-duga, pagayer ; mais : tw-i longi, nous enseignons.
MANIÈRES DE RENDRE LE VERBE ÊTRE
Le verbe être se rend selon les cas, par quatre verbes, tous plus ou moins défectifs. Il arrive aussi qu'il soit simplement sous-entendu, après un adverbe ou un pronom subjectif.
1°. — Sous-entendu. a, та, с' (est). tsi ou tsiri, ce n'(est) pas.
A et та sont des adverbes, pouvant se traduire par : ce, dans le sens locatif, équivalent de ici.
ni, je (suis), tu, n. (sommes), nga, je ne (suis) pas, tu да, п. ne sommes pas, u, tu (es), du, vous (êtes), u gа, tu n'(es) pas, du gа, v. n'(êtes)
pas, a, il (est), ba, ils (sont), a gа, il n'(est) pas, ba да, ils ne (sont)
pas;
Ici, nous avons l'auxiliaire sous-entendu.
2°. — Négatif double (gа + tsi.)
ngatsi, je ne suis pas,
u gatsi, tu n'es pas,
a gatsi, il n'est pas. etc..
S'emploie d'une manière absolue, sans attribut
3°. — Ka (ko)
On distingue la forme simple et la forme composée.
a) Forme simple :
nga (ni ka), je suis, tu ka, nous sommes,
u ka, tu es, du ka, vous êtes,
a ka, il est, Ъа ka, ils sont.
Cet auxiliaire s'emploie pour rendre un état passager. Il ne possède que le présent.
b) Forme composée :
ngo (ni ka-o), je suis à, tu ko (ka-o), nous sommes à,
и ko (ka-o), tu es à, du ko (ka-o), vous êtes à,
a ko(ka-o), il est à ba ko (ka-o), ils sont à.
Cette forme est composée du verbe ka et de la préposition о ou u, qui marquent la tendance, le lieu vague ou éloigné. Il s'emploie pour indiquer qu'on se trouve dans un lieu.
40. — KL
ngi (ni ki), je suis encore, tu ki, nous * sommes encore,
и ki, tu es encore, du ki, vous êtes encore,
a ki, ' il est encore, ba ki, ils sont encore.
Cette forme est encore une forme de présent. Dans ki nous avons le verbe kë qui devient ka, pour indiquer qu'un état présent ne dure pas ; et qui devient -ki, pour indiquer qu'un état a duré et qu'il dure encore au moment où l'on parle, mais doit cesser promptement.
/ de ki est la voyelle thématique du participe présent. La phrase : a ki mugeyi, il est encore petit, devrait se rendre par : il est petit, mais non définitivement.
Ce temps s'emploie aussi avec les verbes marquant un état, pour marquer qu'un état dure encore au moment où on parle.
Ex. : dwengo du ki pinda ; marmite elle est (encore) . noire (verbe u-pinda), être noir.
Il s'emploie aussi comme auxiliaire de noms remplaçant des adjectifs.
Ex. : tsanda dji ki mamba ; pagne il est encore eau (mouillé). 
5°. — Dji
ni dji, je suis, tu dji, nous sommes,
u dji, tu es, du dji, vous êtes,
a dji, il est,- ba dji, ils sont,
va dji, ici est, mu dji, dedans est.
Cette forme de la copule n'a que le présent de l'indicatif . On l'em- ploie pour signifier un état qui dure ou une qualité.
6°. — Vu Ce verbe possède des présents, passés, futurs, subjonctifs.
PRÉSENTS
a) dji vu, vu lre forme 2e forme
ni dji vu, je suis, j'existe, ni vu, je suis, j'existe,
u dji vu, tu es, tu existes, и vu, tu existes, tu es,
a dji vu, il existe, a vu, il existe, il est. etc.. etc..
Ces deux formes du pruésent s'emploient indifféremment. Elles sont employées pour signifier un état qui dure, et aussi qu'une personne ou une chose existe, ou se trouve dans telle ou telle situation.
Ex. : anana a dji vu' ; (alors c'est) ainsi (qu')il se trouve.
b) Ka vu
nga vu (ni ka vu), je suis (depuis peu de temps) ; je suis devenu ;
u ka vu, tu es, etc.. etc..
a ka vu, il est, etc.. etc.. etc..
Ce présent est formé de l'auxiliaire ka, qui, joint au verbena, signifie qu'un acte qui durera s'est produit récemment. Ex. : Nzamba, anana a ka vu' ; (C'est ainsi que) Nzamba est maintenant, ou bien : est devenu (depuis peu).
Remarque. — Les formes qui suivent ne signifient plus un état, mais qu'une chose est finie, épuisée, ou ne Test pas, ou le sera, ou ne le sera pas.
c) Ge vu
di ge vu, (chose) elle ne finit ou ne s'épuise jamais, ma ge vu, (choses) elles ne finissent ou ne s'épuisent jamais, dji ge vu, etc.. tsi ge vu, etc.. etc..
Cette forme ne s'emploie qu'avec des noms de choses. Elle signifie qu'une chose ne finit ou ne s'épuise jamais.
Ex. : mbingu dji ge vu n'eto ; (la) nourriture ne s'épuise jamais chez nous. '
d) Se vu, se kà vu, kà vu
di se vu, di se kà vu, di kà vu, (chose) elle n'est pas encore finie, ou épuisée.
ma se vu, ma se kà vu, ma kà vu, etc..
Cette forme ne s'emploie qu'avec les noms de choses ; elle signifie qu'une chose n'est pas encore finie ou épuisée.
Elle s'emploie avec les noms de toutes classes non personnelles.
Les auxiliaires ont la même valeur que celle qu'ils possèdent dans la conjugaison des verbes.
Ex. : maloba ma se vu, ma se ka vu, ou, ma kà vu ; hameçons ils ne sont pas encore épuisés (il y en a encore).
FUTUR
dy u vu, (chose) elle finira, elle sera épuisée, elle s'épuisera ; то vu, etc..
Cette forme ne s'emploie qu'avec des noms de choses ; elle signifie qu'une chose finira d'exister ou s'épuisera. Elle s'emploie avec les noms de toutes classes non personnelles. u(ou) est l'auxiliaire régulier du futur.
On observe les contractions habituelles de l'auxiliaire avec le pronom subjectif.
Ex. : mbamba tsy u vu ; (les) rotins finiront, seront épuisés.

PASSES
a) récent :
di tsi vu, (chose) elle est épuisée depuis peu.
b) vague ou éloigné :
di ma vu, (chose) elle est épuisée depuis un certain temps.
Le passé récent ne s'emploie qu'avec des noms de choses ; il signifie qu'une chose vient de finir, ou d'être épuisée.
Le passé éloigné ne s'emploie aussi qu'avec des noms de choses, il signifie qu'une chose est finie ou épuisée depuis un certain temps, ou bien qu'on ne cherche pas à déterminer le temps.
Ex. : bataba ba ma vu;(\es) moutons sont finis depuis un certain temps (il n'y a plus de moutons depuis un certain temps, ou bien depuis longtemps).
7<>. — Ba
INFINITIF
u-ba, être, tsi * ou tsiri u-ba, ce n'est pas être.
PRÉSENT
ňi bi, je suis toujours, nge bi, je ne suis jamais,
w i bi, tu es toujours, и ge Ы, tu n'es jamais,
e bi, il est toujours a ge bi, il n'est jamais,
tw i bi, nous sommes toujours tu ge bi, nous ne sommes jamais,
dw i bi, vous êtes toujours, du ge bi, vous n'êtes jamais,
be bi, ils sont toujours, ' ba ge bi, ils ne sont jamais.
Nous retrouvons ici le présent participial ; ni bi signifierait donc adéquatement : je suis étant ; nge bi, je ne suis pas étant. PASSÉS
a) Récent
ni betsi, je fus, nga betsi, je ne fus pas,
и betsi, tu fus, и да betsi, tu ne fus pas.
etc.. etc..
Ce temps s'emploie pour signifier un passé récent et même très récent.
Il est formé de l'auxiliaire de ba et de l'auxiliaire tsi.
Ex. : ш betsi n'o u-susa makaka ; j'étais à (me) laver (les) mains.
b) Eloigné ou vague
ni ma ba, j'ai été, ni sa ma ba, je n'ai pas été,
и ma ba, tu as été, и sa ma ba, tu n'as pas été,
a ma ba, il a été a sa ma ba, il n'a pas été. etc.. etc..
Ce temps s'emploie pour signifier un passé éloigné ou vague.
c) Inaccompli.
ni se ka ba, ou, ni ngà ba, je ne suis pas encore, и se ka ba, ou, и kà ba,- tu n'es pas encore, etc..
Ces deux formes sont synonymes.
FUTURS
a) Immédiat.
i-ku ba (je vais, tu vas, il va être immédiatement). Ce futur est impersonnel.
b) Rapproché
ni ki ba, и ki ba, etc., je vais, tu vas être, etc..
c) Imprécis ou éloigné
ňy и ba, je serai,. ngo ba, je ne serai pas,
и и ba, tu seras, ' и go ba, tu ne seras pas,
о ba, il sera, a go ba, il ne sera pas,
tu и ba, nous serons, tu go ba, nous ne serons pas,
du и ba, vous serez, du go ba, vous ne serez pas,
bo ba, 4ils seront, • ba go ba, ils ne seront pas.
Les pronoms subjectifs se contractent avec Fauxiliaire u, selon les règles habituelles.
IMPÉRATIF
ba, sois, и уа ba, ne sois pas,
banu, soyez, du ya ba, ne soyez pas,
tu byanu, soyons tu ya ba, ne soyons pas.
OPTATIF
a bi, qu'il soit, a ya ba, qu'il ne soit pas.
ba bi, qu'ils soient ba ya ba, qu'ils ne soient pas.
NARRATIF
nga ba (ni ka ba, ou, ш kë ba), je fus, и ka ba, ou, и кё ba, tu fus, a ka ba, ou, a kë ba, il fut. etc.. etc..
COMPLETIF
a) Affirmatif
nga ba, (ni ka ba,ou,nikëba), que je sois,
и ka ba, ou, и кё ba, que tu sois,
a ka ba, ou, a kë ba, qu'il soit, etc..
Ъ) Négatif
ngè ba, (ni kè ba), que je ne sois pas, de peur que je sois,
и kè ba, que tu ne sois pas, de peur que tu sois,
a kè ba, qu'il ne soit pas, de peur qu'il soit, etc.. etc..
CONDITIONNELS
ni pa ba, je serais, si j'étais, ni n'o ba, je serais, si j'étais, moi
и pa ba, tu serais, si tu étais, étant,
a pa ba, il serait, s'il était, un' oba, tu serais, si tu étais,
toi étant, etc.. etc..
ni kali ba, même si je suis, même si j'étais, j'aurais beau être, и kali ba, même si tu étais, même si tu es, tu aurais beau être, etc..
Nota. — Tous les temps du verbe u-ba, susceptibles d'avoir un pronom subjectif de personne, peut aussi en avoir de toutes les classes.

Emploi du verbe être

I. — Au présent de l' indicatif

A. — Le verbe marquant un état duratif sans rapport de lieu ou de temps.
je suis, tu es (homme libre, bon, bien portant)..
Quand, en français, l'attribut n'est pas déterminé, en pounou le verbe être est suppléé par une légère pause devant l'attribut, dont on allonge la syllabe accentuée.
Ex. : Ce fusil (est) bon ; buta abu ( ) bu boti. — Ma maison (est) petite ; ndao ami ( ) dji geyi. — Le vieillard qui parle là (est) menteur ; inunu o i vosi vana ( ) ifutsi. — Ce couffin (est) neuf ; Pondzi adj'i ( ) dji gona. — Ce fusil (est à) capsule ; Buta abu ( ) bu kyapi.
Remarque. — Quand il s'agit de personnes ou de choses personnifiées, il est loisible d'employer le verbe dji.
Ex. : Je (suis) homme libre ; ni ( ) fumu ou : ni dji fumu. — Le père de Buka (est) bègue ; tadji Buka ( ) dibaba ; ou : tadji Вика а dji dibaba.
Nota. — L'Ipunu ayant peu d'adjectifs, supplée à cette carence : 1° Soit par des verbes d'état, à l'indicatif présent.
Ex. : Ce vêtement est noir ; ikutu yeyi i pinda. — Mon village est grand ; dimbu dyami di sakama.
2° Soit par des noms, simples attributs, unis au sujet sans préposition (en français à, pour, en, de).
Ex. : Ce remède (est) amer ; bilongo abi ( ) bi nduli (amertume), je suis, tu es, le, la, celui de.
Quand l'attribut est déterminé (en français, soit par un article, un adjectif démonstratif ou possessif, un pronom relatif), on a Ъ copule a ou ra, cette dernière moins souvent que a.
Ex. : Le père de Buka est le muet ; tadji Buka a dibaba ou ra dibaba. — La couverture que Dzambi désire est la blanche ; dimfunga dyo Dzambi e tisi a divèma ou ra divèma. — L'arbre à couper est celui-là, le grand, le pourri ; mwiri о и wangu, ra (a) guguna, mu-neni, и bota. Mundunga est le voleur ; Mundunga a (ra) mudjibi. — Ma maison est la petite ; ndao ami, a (ra) dji geyi.
je ne suis pas, tu n'es pas (bon, petit)...
Quand, en français, l'attribut n'est pas déterminé, en pounou la négation да sert de copuie.
Ex. : Bwasa n'(est) pas bon ; Bwasa a gа muboti. — Ma maison n'(est) pas grande ; ndao ami dji да dji neni. — Ce remède n'(est) pas amer ; bilongo abi bi да nduli (amertume).
je ne suis pas le, celui-ci, celui de, celui en...
Quand, en français, l'attribut est un nom déterminé ou un pronom, n'(est) pas se traduit, par tsi ou tsiri.
Ex. : Ce couteau n'(est) pas le mien ; dibaga adi tsi (tsiri) dyami. Le pagne que j'ai acheté n'(est) pas celui-ci ; tsanda nzi sumba, tsiri djidji. — Le remède que j'ai bu n'(est) pas l'amer que tu as bu l'autre jour ; bilongo nzi nu, tsiri byo M nduli nde u та nu musa.
c'est
C'est moi, c'est toi etc.. c'est, suivi d'un nom déterminé, ne~ s'exprime pas en pounou.
Ex. : Qui a causé ? — (C'est) moi. Agni a tsi vosa ? — Meno. — Qui est-ce qui a traversé le chemin ? — (C'est) un porc-épic. Ani a tsi tabula nzila ? — Ngumba a tsi tabula. — (C'est) pénible de toujours travailler ; u sala, u sala, nzuki ; (mot à mot) travailler, travailler chose pénible. — (C'est) ton affaire ; dyambu dyau. — (C'est) difficile : dyambu di vura, (mot à mot) ehose difficile. — (C'est) vrai : dingendze ; (sous-entendu) : dyambu, (chose, affaire).
ce n'est pas Ce n'est pas s'exprime par : tsi, tsiri.
Ex. : Ce n'est pas quelque chose ; tsiri dyambu (ce n'est rien). Ce n'est pas la pluie, mais le vent ; tsiri mvula, punga. — Ce n'est pas un mensonge ; tsi u jura (mentir). — Ce n'est pas moi qui ai volé ; tsiri meno nzi daga. — Ce n'est pas par paresse ; tsi u tsora (ce n'est pas paresser).
B. — Le verbe marque un état passager. Je suis, tu es...
Quand, je suis, tu es..., marque un état passager, il se rend par le verbe : ka.
Ex. : L'eau est chaude ; mamba ma ka mudji. — Ils sont (se tiennent) courbés ; ba ka vesisi-vesisi. — Le chat est (en) sommeil ; nzutsi a M ilu.

II. — Avec un rapport de lieu

Je suis ici, tu es là, j'y suis.
. Je suis, suivi d'un adverbe de lieu, ou d'une expression indiquant l'endroit, se rend de manière différente, selon qu'il marque un état qui dure ou un état transitoire ou récent. 1°. — Je suis, marquant un état qui dure, se rend :
a) Pour les personnes, les animaux et les choses personnifiées, par dji.
Ex. : Nzamba est au village ; Nzamba a dji o dimbu. — Paul est. malade (dans un endroit à être malade) ; Paul a dji о и bêla. — Je suis ici ; gni dji vava.
b) Pour les choses, suis... ne s'exprime pas.
Ex. : Une pierre (est) sur le chemin ; dimaňi di ( ) va nzila. 2°. — Je suis ici, là... Marquant un état récent ou passager, se rend : par le verbe ka (quand ka est suivi des prépositions о ou u, Y. a de ka est assimilé par Yo ou Yu qui suit, et on a alors ko).
Ex. : Ngembi est à puiser de Геаи. Ngembi a ko mamba и fwera. — Ils sont à la forêt ; ba ko о musiru. — Je suis à la forêt ; ngo o musiru. — Les enfants sont à travailler ; bangebi ba ko и sala. — Ils sont dans le chemin ; ba ka mu nzila.
Je ne suis pas... dans, sur, ici, là.
Je ne suis pas, suivi d'un adverbe de lieu, ou d'une expression indiquant l'endroit, se rend par la forme nga, и да (présent sans copule).
Ex. : Les hottes ne sont pas dans la pirogue ; pondzi tsi да mu bwatu. Les enfants ne sont pas à la rivière ; bangebi ba да о mujyamba.
Je n'y suis pas.
Peut se traduire :
a) Soit par le négatif complet : ngatsi, и gatsi etc.. (le y français ne se répète pas).
Ex. : Bwassa est-il ici ? — II n'(y est) pas ; Bwassa a dji vava ? — A gatsi. — As-tu un couteau ? — Je n'(en ai) pas ; и na dibaga ? — Ngatsi (je ne suis pas).
b) Soit comme : je ne suis pas ici, il n'est pas là...
Ex. : II n'y est pas ; a да vava. — Le bouchon (n'y est pas) ; dilabuga di да типа (n'est pas dedans).

Où interrogatif se traduit de manière différente selon qu'on veut faire ressortir ou non l'idée de durée. 1°. — Sans idée de durée on a le verbe ka, précédé du pronom convenable.
Ex. : Où est Nziou ? — Nziu a ka 4 — Où est ton pagne ? — Tsanda agu dji ka ?
2° Quand on veut marquer Fidée de durée, on a le verbe vu soit dans sa forme simple, soit sa forme composée dji vu, ou le. verbe dji, précédés du pronom interrogatif de lieu : auňi.
Ex. : Où sont les porteurs de charges ? — Bango mifuna badji wevi ? — ou bien : augni ba vu ? ou augni ba ji vu ?
Remarque. — Quand où est pronom relatif, il se traduit par ou, et par vo, suivi du verbe vu ou ji vu.
Ex. : Viens voir où est l'enfant ; rug'i laba ou ngebi a dji vu.
C'est ici, c'est là, loin, près, dedans...
C'est, suivi d'un adverbe de lieu, ou d'une expression indiquant l'endroit ne s'exprime pas, mais le pronom de lieu (en pounou) prend le préfixe de détermination : a, s'il est isolé. S'il forme une expression avec un verbe ou un nom, il ne prend pas le préfixe a.
Ex. : C'est ici ; avava (ou) aveva. — Cest là ; avana. — Où est ce ? aveňi ?
mais : C'est loin ; va vala (u-vala est un verbe). — C'est près ; va bebeli. — C'est sur une autre rive ; vana disimu, ou bien : una disimu.
Ce n'est pas ici, ce n'est pas là, pas loin etc.. Ce n'est pas, suivi d'un adverbe ou d'une expression indiquant le lieu se traduit par tsi tsiri.
Ex. : Ce n'est pas ici ; tsi (ou) tsiri vava. — Ce n'est pas là ; tsi vana. — Ce n'est pas loin ; tsiri vala. — Ce n'est pas sur l'autre rive ; tsiri о disimu. — Ce n'est pas là-dedans ; tsiri типа. — N'est-ce pas ici ? — tsiri vava ?

III. — Avec un rapport de temps

Je suis (j'existe).
1°. — Pour marquer un état qui a déjà duré, on a le verbe -vu, au présent de l'indicatif {vu, dji vu).
Ex. : Dieu est ; Nyambi a vu, ou bien : Nyambi a dji vu. \
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2°. — Pour marquer un état atteint depuis peu, on a le verbe ka précédant vu.
Ex. : anana Вика a ka vu ! — (Cest) ainsi qu'est Buka ! (qu'il est devenu).
Je ne suis pas (je n'existe pas).
Je ne suis pas dans le sens de : je n'existe pas, se traduit simplement par : je ne suis pas, tu n'es pas... etc. : Ngatsi, и gatsi...
Ex. : Les fétiches ne sont pas ; bagisi ba gatsi...
Je suis encore, je ne suis plus.
1°. — Je suis encore, se rend par :.ngi, и ki... du verbe ka.
Ex. : Je suis encore vivant,' ngi mono (je suis encore vie). Je suis encore enfant ; ngi ngebi. Il fait encore froid ; va ki yotsi.
2°. — Je ne suis plus, tu n'es plus, se rend par : nga bwe, и да bwe ; nga mwe, и да mwe etc.. La négation mwe ou bwe (encore) du verbe u-bwala, réitérer.
Je ne suis pas encore.
Je ne suis pas encore, s'exprime par : ni ngà ba, (ou) ni se kà ba. Je ne suis pas encore vieillard ; ni ngà ba inunu.
Il est, c'est (demain... etc.)
L'impersonnel : il est et c'est, devant un adverbe ou une locution adverbiale de temps, ne s'expriment pas.
Ex. : II est nuit ; va mukolo (maintenant nuit). — (C'est) demain ; mugese.
Ce n'est pas... (demain, maintenant... etc.).
Ce n'est pas, devant un adverbe ou une préposition adverbiale de temps, s'exprime par tsi, tsiri.
Ex." : ce n'est pas hier ; tsiri masiga. — Ce n'est pas demain ; tsi mugese.
Être aux temps et modes autres que le présent de l'indicatif
I. — Le temps passé ou. futur étant déjà exprimé par les circonstances, le passé et le futur du verbe ÊTRE se rendent par la forme sans copule du présent, lorsqu'ils marquent un. état.
Ex. : L'animal que nous avons aperçu (était) une hyène ; ibulu yo tu tsi labilila, imbungu.
Lorsque le verbe est négatif, on ajoute la négation tsi, tsiri.
Ex. : L'animal que nous avons aperçu, n' (était) pas une hyène ; ibulu yo tu tsi labilila, tsiri imbungu.
C'était, c'a été, ce sera ; ce n'était pas ; ça n'a pas été ; ça ne sera pas, dans le même cas, se rendent aussi par la forme sans copule du présent « c'est » ou « ce n'est pas » :
Ex. : Qui parlait là ? — (C'était) nous. Am a be ne vosa vana ? Djyeto. — (Ce sera) demain (que) nous partirons ; Mugese tu и wenda. — Je savais qu'il mentait ; mais ce n' (était) pas mon affaire : ni ma djyaba ri e furi, tumba tsiri dyambu dyami. — Le chemin que vous avez pris, ce n'est pas le bon ; nzila djyo du tsi wendesena, tsi djidjina (ce n'est pas celui-là).
II. — Hors le cas indiqué ci-dessus, les divers temps du verbe ÊTRE sont rendus à Taide du verbe ba.
Ex. : Où étais-tu ? — Aveňi и betsi ? — Soyez bons ; banu baboti. — Si j'avais été là, les enfants ne se seraient pas battus. Mbe ni betsi vana, mbe bangebi ba да toga. — S'il'n'avait pas fait (été) chaud, la viande n'aurait pas pourri. Mbe va да betsi yusila, mbe nya- ma dji да bola.
Être suivi d'une préposition
1°. — D'une façon générale, ÊTRE suivi d'une préposition, se rend par un des verbes indiqués plus haut, auquel il suffit d'ajouter la préposition convenable : о (go) à ; va, à, sur ; mu, dans, que la préposition soit suivie d'un nom ou d'un verbe et aussi na avec.
Ex. : Kumba est (dans) à la case ; Kumba adji o ndao. — Les sangliers étaient à fouiller le champ de manioc ; bangudji ba betsi о nungi madjyaga и futsa. — Les porteurs de charges n'étaient pas en force ; bango mifuna ba sa ma ba na mangolo. 2° ÊTRE à, au sens de appartenir à, être de, au sens de être composé de (con'stare) s'expriment d'après les règles données plus haut.
Ex. : Cette sagaie est à Ngembi ; dikongo didi, di Ngembi. — Ce fusil est de fer ; buta bubu, bu budilu.
Remarque. — Quand la préposition française est suivie d'un pronom personnel (substantif), en pounou on substitue le pronom possessif à ce pronom personnel.
Ex. : Ces pagnes (sont) à moi ; tsanda tsitsi, atsyami (les miens). — Ces couteaux (sont) à eux ; mabaga ama, amoo (les leurs).
3° — Être à, être sur le point de, se traduisent par i ku suivi du verbe.
Ex. : Ipandi est sur le point de mourir ; Ipdndi i ku fu. — Les enfants sont sur le point de sortir ; bangebi i ku pala.
4°. — Être en train de, se traduit au présent de l'indicatif par le verbe à l'infinitif, répété ensuite à l'indicatif présent, ou bien verbe - avec répétition de la première syllabe.
Ex. : Les enfants sont en train de manger ; bangebi, udji be dji. — • Regarde là-bas, deux éléphants sortent de la forêt ; tsuna guna, banzao ba bedji и pala be pâli o musiru.
5°. — Être de, au sens de : être originaire de, venir de, se rend de différentes manières selon le sens précis qu'on veut donner.
Ex. : Je suis de Panga (originaire de, je n'y habite plus) : ni ma burulii o Panga ; (j'y habite) : о Panga ni tsani : ou bien : je suis habitant de Panga v me mwisi Panga, ou bien : me fii dji mwisi Panga.
6°. — Être pour, au sens de « être du côté de », se rend par le temps convenable du verbe être suivi de là locution prépositive o yari i, • (du côté de), (du parti de).
Ex. : Ibinga est pour le chef ; Ibinga a dj'i o yari i Fumu.
" Quand la préposition pour, est suivie, en français," d'un pronom peisonnel, l'adjectif possessif se substitue au pronom, en pounou.
Ex,. : Mombo sera pour moi ; Mombo o ba o yari y ami (de mon côté).,. „
Manière de suppléer le verbe avoir
AVOIR n'a pas de correspondant en pounou. Il se tourne par être ,. avec и ba na. Il s'exprime au présent de l'indicatif par la forme conve- , nable du présent du verbe être, selon les règles]de l'emploi des diverses v;i formes du présent. — Pour les autres temps, on emploie le temps correspondant pounou, du verbe ba.
Se rappeler que : 1°. — Quand la chose est récente, on a « ka » au présent.
Ex. : Djyembi a une plaie (il y a peu de temps) ; Djyembi a ka na рига.
2°. — Que le présent ordinaire ne comporte pas de copule.
Ex. : Djyembi a па рига ; Djyembi a une plaie (ici pas de détermination de durée), (m. à m.) Jyembi il avec plaie.
Remarques. — Dans « l'avoir, en avoir », on totirne la phrase par « est avec » moi, avec toi, avec lui, etc..
Ex. : As-tu ton couteau ? — Je l'ai. — U na dibaga ? — Di n'ami (Tu es avec couteau ? — II avec moi). — Ont-ils de la nourriture (sont-ils avec nourriture) ? — Ils en ont (en est avec eux). Ba na mbingu ? — Dji n'oo.
Dans" « ne pas Favoir, ne pas en avoir », on tourne la phrase par : n'est pas avec moi, avec toi, etc..
Ex. : Ont-ils du tabac ? (ils avec tabac) ? — Ils n'en ont pas, (n'en pas avec eux). Ba na tsunga ? — Dji да n'oo.
3° — Quand il y a un relatif complément, il devient sujet du verbe en pounou.
Ex. : Les pagnes que j'avais (qui étaient avec moi), je les ai vendus cher ; Tsanda tsi be n'ami, nzi sumbisa dufunu du ranga.
4°. — Moi qui ai, toi qui as, etc.. se rendent par « moi je (suis) avec ; toi, tu (.es) avec » etc.. et de même pour les autres temps.
Ex. : Moi qui ai mal au pied (je avec pied maladie) je marche. —
Meno , gni na dikulu bwali, gni wendi.
Moi qui n'ai pas, etc.. se rendent par « moi je ne pas avec », etc.
Ex. : Toi, qui n'as pas d'argent, (toi, tu ne pas, avec argent) travaille pour payer (que tu payes) , ton impôt ! — Nde, и да na mbongo, sala и kë juta dumanda dwau !
5°. — II y a, il y avait, il y aura ; s'exprime par le pronom de lieu ou de temps convenable : va, u, mu, pour le lieu ; va et u pour le temps. Au présent de l'indicatif, on supprime la copule :
Ex: : Va mutu ; il y a quelqu'un ; mu mamba, dedans (de F)eau. — V'o ba mwula ; (il) y aura (de la) pluie. II n'y a pas s'exprime de même que : il y a... ; mais, en ajoutant la négation.
Ex. : va да mutu ; il n'y a pas quelqu'un. — mu да mamba ; dedans (il n') y (a) pas eau.
6°. — Où il y a, où il y avait, où il y aura, etc.. On emploie le relatif de lieu, suivi du pronom impersonnel sujet :
Ex. : Allez gratter où (il) y (a des) herbes ; wendanu kaka vo va biriri. — Tu arrangeras la toiture où (il) y aura (des) trous ; и и lon-da mwandza vo v' o ba maluta. — Peut-être, dans la savane y a (il) (des) champignons ; ta, un'u кити и boo.
Et avec négation :
. Où il n'y a pas d'eau, les plantes ne germent pas ; ou и да Vamba, bigunu bi ge bendi. — II a construit sa case où il n'y avait pas d'arbres ; a tsi типда ndao andi vo va да betsi miri.
Conjonctions
Invariabilité. — Les conjonctions sont invariables.
Place. — Les conjonctions de relation se placent entre les mots qu'elles ont pour fonction de relier.
Les conjonctions de subordination se placent tantôt avant le pronom sujet, tantôt entre le pronom sujet et le verbe.
Conjonctions de coordination
Et, avec, se rendent par : na.
Ex. ; Ndejyo na taji au. Toi et ton père. — Nzi dimbu na dubàmba, j'ai été frappé avec un rotin. /
Ou... ou, se rend par ne... ne et le verbe affirmatif.
Ex. : Ne ndejyo ne Ngembi, umosi a tsi daga. Ou toi, ou Ngembi un a volé.
Ni... ni, se rend par ne... ne et le verbe négatif.
Ex. : Ne magena ne imbungu, ba ge dji mad j y aga. Ni (le) léopard, ni (la) hyène ne mangent (de) manioc.
Mais, se rend par tumba.
Ex. : U ya nyonzena, tumba sala na buranga. Ne travaille pas avec nonchalance, mais avec énergie.
C'est pourquoi, se rend par adi, (pronom adi, du préfixe de dyambu).
Ex. : m bèli, adi nga mana isalu. Je suis malade, c'est pourquoi je n'ai pas fini (mon) travail.
I. — Conjonctions de subordination
En Pounou, la conjonction de subordination forme souvent avec le verbe, une expression pour ainsi dire indivisible :
Soit que sa présence modifie profondément le sens des temps du verbe ;
Soit que sa présence exige que le verbe prenne un, ou même deux suffixes.
Il arrive aussi que la conjonction disparaisse pour faire place à un auxiliaire qui en tient lieu.
C'est pourquoi dans l'étude des conjonctions de subordination, nous engloberons celle des propositions subordonnées.
II. — Conjonctions de subordination
Temporelles
1°. — Quand, lorsque 1°. — Avec le passé :
vo, vana, quand le passé est récent ; le verbe est au passé récent : tsi ; vana, quand le passé est éloigné, le verbe est au passé éloigné : ma.
Avec vo, vana, le verbe prend toujours le suffixe -ila, -ulu.
Ex. : Masiga, vana a tsi nog-ila, tu betsi о kumu ; hier, quand il a plu, nous étions en savane. — Vana Bapunu ba ma rugila o Murindi, ba ma i rasunu Balumbu ; quand les Pounous vinrent à Mourindi, ils y trouvèrent les Loumbous.
2° — Avec le futur : 2 formes : a ) vo, et le futur en u. Le verbe prend le suffixe applicatif -ila, -ilu.
Ex. : Vo mupusi ami о bur-ila mwana, ni иди vega ; quand ma chèvre fera un petit, je te (le) donnerai. — Vana o nog-ila, tu и kota ndao ; quand il pleuvra, nous rentrerons (dans la) cas b) pa, et le temps subjonctif (sans le suffixe -ila).
Ex. : Pa и kë (ku) sigoma, ňy иди vega musuga и ramba mirambu ; quand tu te tiendras tranquille, je te permettrai de piéger.
3°. — Avec le futur antérieur : pa, et le verbe au passé éloigné ma (sans le suffixe -ila).
Ex. : Pa mangala dji ma tebuga, tu и we loba ; quand la saison sèche sera arrivée, nous irons pêcher à la ligne.
4°. — Avec le présent :
pa, et le présent de l'indicatif à auxiliaire i ou le subjonctif kë (sans le suffixe -ila).
Ex. : Pa и i, beli, и уа dji ; ou bien : Pa и kë bêla, и ya dji ; quand tu es malade, ne mange pas. — Pa tu i sali, tu ge réki ; quand nous travaillons, nous ne rions pas.
Lorsque... ne pas.
1°. — Avec le passé :
vo, quand le passé est récent,
le verbe est au passé négatif récent : да.
vana, quand le passé est éloigné,
le verbe se met au passé éloigné, négatif : en sa ma.
Le verbe prend le suffixe applicatif -ila, (ilu).
Ex. : Vo bangebi, na kedi, ba да labila ngudji dji nemina, ba tsi ulu pidisa ; quand les enfants, ce matin, n'ont pas trouvé le sanglier blessé, ils ont ressenti du dépit.
2°. — Avec le futur :
pa, et le verbe au futur négatif ; (sans le suffixe -ila).
Ex. : Pa mvula a go noga, tu и runga ndao. Quand il ne pleuvra pas, nous construirons la case.
3°. — Avec le présent : pa, et le verbe au présent de l'indicatif négatif (sans le suffixe -ila)
Ex. : Pa mwiri a ge buri milunda mi boti, tu i mu wangi. Quand un arbre ne produit pas de bons fruits, nous le coupons.
Remarque. — Les conjonctions : vo, vana exigent toujours le suffixe applicatif verbal : -ila, -ulu. 2°. — Toutes les fois que...
1°. — Avec le passé : kumbu tsyotso, suivi du verbe suffixe de -il-anga.
Ex. : Kumbu tsyotso и ma fur-il-anga, и та dila bambata. Toutes les fois que tu as menti, tu as gagné des gifles,
2°. — Avec le futur :
kumbu tsyotso, suivi du verbe suffixe de -ila.
Ex. : Kumbu tsyotso о nog-il-anga, и и vaga nyengo vo usu kana.
3°. — Dès que, au moment où...
ikë, ik', suivi du verbe au présent de l'indicatif ordinaire ; le verbe principal se met au temps, voulu par le sens, passé ou futur.
Ex. : Ikë ngwali e vosi, tu tsi rambuga bilu. Cela est (dès que) la perdrix a causé (chanté), nous nous sommes éveillés. — Ikë wisi e tebuyi, tu и sala. Cela est (dès que) le jour il paraît (paraîtra), nous travaillerons.
Remarque. — S'il s'agit d'un fait habituel, d'un acte quLse répète on a aussi ikë, ik', et le présent de l'indicatif, mais alors le verbe principal se met à l'infinitif, précédé de ik'.
Ex. : Ikë wisi e bati, bapasa ilťukota musiru. Seulement soleil il est haut; alors buffles entrer en forêt. (Dès que le soleil est haut, les buffles rentrent en forêt).
4° — Tout le temps que...
1°. — II s'agit d'une habitude actuelle : pa, et le verbe se met au présent de l'indicatif ordinaire ; le verbe principal se met aussi au présent de l'indicatif.
Ex. : Pa Mbadinga e sali, a ge vosi. Tant que (tout le temps que) Mbadinga travaille, il ne cause pas.
2°. — II s'agit d'un état passé :
vana, suivi du passé convenable ; le verbe prend le suffixe -anga.
Ex. : Vana Вика а та bel-anga, a sa ma dji. Tout le temps que Bouka a été malade, il n'a pas mangé. 3°. — II s'agit du futur : ne vana, suivi du futur ordinaire, le verbe prend le suffixe -г/я.
Ex. : Ne vana tu и labila nyangu, tu и sala. Tant que nous verrons clair, nous travaillerons.
Remarque. — On peut aussi employer la périphrase : пета yotso (temps tout).
Le verbe se met au présent, au futur ordinaire, ou au passé convenable ; dans ce dernier cas, il prend le suffixe -an да.
Ex.' : Пета yotso о vaga nyangu, и и sila bakoko mu ngangala. Tant qu'il fera jour, tu laisseras les volailles dans la cour. — Пета yotso Вика a ma bèlanga, a sa ma ji. Tout le temps que Bouka a été malade, il n'a pas mangé.
5°. — Jusqu'à ce que...
Se rend par : .
tena vana, suivi du verbe au passé ou au futur selon le sens ; le verbe prend toujours le suffixe -ila.
Ex. : Nsi tsana o dimbu di Ditaga, tena vana a tsi mfutila. Je suis demeuré au village de Ditaga, jusqu'à ce qu'il m'ait payé. — Nzam- ba о tsana o mbu nganga, tena vana o belugila. Nzamba demeurera auprès du médecin, jusqu'à ce qu'il soit guéri.
6°. — Avant que...
1°. — Avec le passé : 3 formes :
a) yotso, et le subjonctif ; le verbe prend le suffixe -ila ; le verbe principal se met au passé convenable, prend le réfléchi -ke, et le suffixe -ila.
Ex. : Yotso nga rugila o lamission, gni ma kè vařila mambari mèma Avant que je vienne à la mission, j'avais planté ces palmiers. b) ne, et le subjonctif ; le verbe ne prend pas le suffixe -ila ; le verbe principal se met au passé convenable, prend le réfléchi kè, et le suffixe -ila.
Ex. : Ne nga гида о lamission, gni ma kè vařila mambari mèma. Avant que je vienne à la mission, j'avais planté ces palmiers.
c) vana mbe, et le passif négatif en kà (se, se kà) sans le suffixe -ila. Le verbe principal se met au passé convenable, prend le réfléchi kè et le suffixe -ila. Ex. : Vana mbe Koo a kà fu, dimbu di ma kè nyengila. Avant que Koo ne fût morte, le village avait brûlé.
2°. — Avec futur : 2 formes :
a ) yotso, et le futur en -u, suffixe -ila : le verbe principal se met au futur en -u, prend le réfléchi kè, et le suffixe -ila.
Ex. : Yotso mvula о nogila, tu и kè tolila о dimbu. Avant que la pluie tombe, nous serons arrivés au village. — Yotso и и rugila o mwendu, pinda tsyu kè bendila. Avant que tu reviennes de voyage, les arachides auront germé.
b) ne, et le subjonctif ; le verbe ne prend pas le suffixe -ila ; le verbe principal se met au futur en -u, prend le réfléchi kè, et le suffixe -ila (-ina).
Ex. : Ne и kë gabuga, gni и kè manina iduba. Avant que tu reviennes, j'aurai fini ma nasse. - — Ne mumbamba и kë sukila, ňy и kè fwila. Avant que la route soit terminée, je serai mort.
7°. — Pendant que...
Se rend par quand, dans ses diverses acceptions.
8°. — Après que...
a) Si on veut marquer la succession immédiate de deux faits, se traduira comme dès que.
b) S'il s'agit d'un passé indéterminé ou éloigné, on le traduira comme quand.
9°. — Depuis que...
1°. — Si le verbe exprime un fait passé passager, il se met au temps indéterminé, et prend le suffixe -ila.
Ex. :. Tu bugila bataba, ba ge mwe gasa. Depuis que nous avons soigné les moutons, ils ne maigrissent plus.
2°. — Si le verbe exprime un état qui dure encore, il se met aussi au temps indéterminé, et prend le suffixe composé -il-anga.
Ex. : Nziu a rug-il-anga o dimbu dyandi, ik'ulila, n'o lila. Depuis que Nziu est venu de son village, il ne fait que pleurer. — Mbadinga a belug-il-anga minu, a ge mwe tata. Mbadinga, depuis qu'il est guéri (du mal de) dents, ne geint plus. Remarque. — Dans ces phrases, le verbe principal a la terminaison du présent de l'indicatif en a, au lieu de l'avoir en i, qui semblerait plus régulière.
3°. — Depuis que... ne pas : se rend par : cesser de, ubumina, udunda, qui suivent les mêmes règles que plus haut.
Ex. : Mwula a bumin-in-anga и пода, magaji ma miri ik'we ne nengena. Depuis qu'il ne pleut plus, les feuilles des arbres seulement aller avec se faner (se fanent).
10°. — En même temps que...
1°. — S'il s'agit d'une habitude, on a :
pa, le verbe est au présent du subjonctif ; le verbe principal est au présent ordinaire.
Ex. : Pa a kë dji, e vosi. En même temps qu'il mange, il parle. (Il parle en mangeant).
2° S'il s'agit d'un fait isolé passé on a :
■ vana, le verbe se met au passé demandé par le sens et prend le suffixe -ila.
Ex. : Masiga, ngebi djidji, vana a tsi lila, a tsi reka va mosi. Hier cet enfant lorsqu'il pleurait, il riait ensemble (en même temps).
Conditionnelles
A) — Si 1er Cas : Condition possible
1. Affirmatif.
a) Avec le passé : on a la conjonction yeri, et le verbe est au passé convenable.
Ex. : Si un singe a été pris dans (le) piège à singes, nous l'achèverons. — Yeri kari a tsi wakululu mu digela, tu и dji lukula.
b) Avec le futur : on a indifféremment les expressions suivantes : la conjonction pa, intercalée entre le pronom sujet et le verbe, sans auxiliaire. Ex. : Si tu viens demain, (viendras), je te donnerai un pagne. U pa ruga mugese, ňy иди vega tsanda.
La conjonction pa est en tête de la proposition, et le verbe se met au passé composé avec l'auxiliaire tsi.
Ex. : S'il pleut demain, nous nous coucherons. — Pa a tsi noga mugese, tu и silama.
La conjonction na (n'o), intercalée entre le pronom sujet et le verbe à l'infinitif.
Ex. ": Si tu es (seras) piqué par une vipère cornue, tu ne tarderas pas à mourir. — U n'o gaku na pili, и go tamba n'o fu.
c) Avec le présent : on a la conjonction yen, .et le verbe est au présent de l'indicatif à forme i.
Ex. : Si tu es malade, (en ce moment), ne mange pas. — Yeri и i belix и ya dji.
2. Négatif.
a) Avec le passé, le présent, le futur : on a la conjonction yeri, suivie de la négation да et le verbe est au passé convenable, au présent négatif (ge) ou futur (go).
Ex. : Si la petite saison sèche ne cesse pas maintenant, les maïs sécheront. — Yeri igangi i go suka namapapa, putu tsy и пепдапа. — Si Kasa n'est pas malade, il viendra aujourd'hui. Yeri Kasa a ge běli, o ruga nanyangu.
b) Pour le futur seul, on peut avoir aussi la conjonction pa, suivie de la négation да, et le verbe suit sans autre auxiliaire.
Ex. : Si tu ne vas (iras) pas au sel, je te frapperai. Pa и да wenda о misayi, ňy иди dimba.
2e Cas : Condition non réalisée, non réalisable ou jugée telle.
1. Affirmatif.
a) Avec le passé : on a mbe, en tête de chaque proposition, aussi bien la principale, que la conditionnelle ; la conditionnelle prend le passé convenable, soit éloigné, soit récent ; La principale prend le temps demandé par le sens.
Ex. : Si tu avais travaillé avec ardeur, tu aurais gagné. Mbe и tsi (ma) sala na buranga, mbe и tsi (ma) dila pwela mbongo. b) Avec le présent : on a mbe dans les deux propositions : le verbe de la proposition conditionnelle se met au présent de l'indicatif ; Celui de la proposition principale se met au temps demandé par le
sens.
Ex. : Si tu es (étais) en bonne santé, nous allons (irions) nous pro-, mener. — Mbe и dji buvigni, mbe tu i wendi и linga. — Si Mousavou est (était) malade, sa mère pleure (pleurerait). — Mbe Musavu e bèli, mbe nguji andi e lili.
c) Avec le futur : on sl mbe dans les deux propositions ; le verbe de la proposition conditionnelle se met au conditionnel 2e forme. Le verbe de la proposition principale se met au futur ordinaire u.
Ex. : Si tu avec te verser (te versais) de l'eau trop chaude sur le pied, tu te brûleras (brûles) ; (sous-entendu : tu ne le feras pas).. Mbe и п'о kè pugila mumba ma muji mu dikulu, mbe и и пуепда.
2. Négatif.
a) Avec le passé : on a mbe, en tête de chaque proposition, aussi bien de la principale que de la conditionnelle ; la conditionnelle prend le passé négatif convenable, soit éloigné, soit récent (sa ma) éloigné, (да) récent.
Ex. : Si nous n'avions pas couvert notre case, en saison sèche, elle coulerait. Mbe tu sa ma fuga ndao eto, mu mangala, mbe dji deki. — Si nous n'avons (n'avions pas) couvert notre case en saison sèche, la toiture coule (coulerait). — Si tu n'as pas (n'avais pas) blessé quelqu'un, on ne t'a (t'aurait) pas fait entrer en prison). (Passé récent, aujourd'hui, hier...). Mue и да nemisa mutu, mbe ba дай kotisa o tsugu.
b) Avec le présent : on a m be en tête de chacune des deux propositions ; la proposition conditionnelle p rend le présent négatif (ge) ; le verbe principal se met au temps voulu par le sens.
Ex. : Si tu n'es (étais) pas malade, nous irons (irions) nous promener. Mbe и ge bèli, mbe tu и we и linga.
В) Si ce n'est...
Si ce n'est, se rend par : ikë ik', ou bien vengu, excepté (plus employé).
Ex. : Mabika ne vient jamais, (si) ce (n')est pour demander de l'argent. Mabika a ge ruyi i/c'i vonda mbongo. — Mabika ne vient pas, excepté pour demander de l'argent. Mabika a ge ruyi, vengu mu i vonda mbongo.
Concessives.
A) — Quand bien même, même si, supposé que... 1. Réalisable, qui a pu être réalisée, ou regardée comme telle :
a) Avec le passé, on a la conjonction ne et le verbe au passé convenable.
Ex. : Même si tu m'as volé, je ne te frapperai pas. Ne и tsi ndaga, ngo gu dimba.
b) Avec le présent, on a la conjonction ne, et le verbe au présent.
Ex. : Même si tu me hais, moi je ne te hais pas. Ne и i pini, me nge ïjii vini.
c) Avec le futur, on a, soit : l'auxiliaire kali, intercalé entre le pronom sujet et le verbe simple.
Ex. : Le diltilu (poisson) même s'il remonte la rivière, n'oublie pas le confluent. Dilulu a kali mata mujyamba, a ge tsimbu malu, soit : ne, avec le verbe au passé en tsi.
Ex. : Quand bien même j'irais loin, je n'oublierais pas ma mère. Ne nzi we vala, ngo libena marna.
Soit rn'o, intercalé entre le pronom sujet et le verbe simple.
Ex. : Même si tu me mens (demain), je ne te frapperai pas. Ne и п'о mfura, ngo и dimba.
2. Irréalisable, irréalisée ou regardée comme telle.
a) Avec le passé, on a l'expression ne mbe, suivie du verbe au passé récent ou éloigné.
Le verbe principal prend aussi mbe, et se met au temps demandé par le sens.
Ex. : Quand bien même tu m'aurais volé, je ne te frapperai (frap- 'perais) pas. Ne mbe u ma ndaga, mbe ngo u dimba.
b) Avec le présent on a l'expression ne mbe, suivie du verbe au présent ; le verbe principal prend mbe et se met au présent.
Ex. : Quand bien même tu me hais (haïrais), moi je ne te hais (haïrais) pas. Ne mbe и i pini, me nge u vini.
c) Avec l'idée de futur, on a l'expression ne mbe et le verbe se met au futur en
Ex. : Quand bien même ma case brûlera (brûlerait), j'entrerai (j'entrerais) prendre ma caisse. Ne mbe ndao ami dji и пуепgа, mbe ňy и kota nga bonga igara yami.
B) '— Quoique, bien que, malgré que...
Se rendent par l'expression ne vana, suivie du verbe au temps convenable d'après le sens ; le verbe est presque toujours suffixe de -ila.
Ex. : Bien que mon chien aille mordre les gens, je ne le tuerai pas. Ne vana mondi ami dji ye ne gak-ila batu, ngo dji boka.
Quoique les hommes soient mauvais, Dieu les aime. Ne vana batu ba bili ba bi, Nyambi e ba tisi.
C) — Pourvu que, pourvu que ne... . pas
Pourvu que, se rend par /e. (d'abord) et le verbe simple.
Ex/: Pourvu que je mange, le reste m'est égal, ni le ji, mambu ma susu, mbuku.
Pourvu que ne... pas, se rend. par keri... ya.
Ex. : Je me moque d'avoir mal aux yeux, pourvu que je ne meure pas. ni pa bêla misu, mbuku, keři ňi ya fil. .
Causales t Parce que, puisque,,.,
Parce que, puisque, se rendent par : mumbari et le verbe se met au temps convenable de l'indicatif.
Ex. : Mombo est .tombé du. palmier,, parce qu'il était avec ivresse (ivre). Mombo a tsi vamuga о mbari, mumbari a be na dilangi. — L'ari- tilope kabi s'est échappée du piège, parce que la corde a cassé. Kabi a tsi patuga о murambu, mumbari mdkudu и tsi tabuga.
• Finales Afin que, pour que, en sorte que, pour...
1. Afin que, pour que etc. se rendent : soit par le subjonctif, sans aucune conjonction
Ex. : Apprends beaucoup pour orner ton âme. Wila pwela, и kë bwe d jisa iňuňi you.
Soit par le subjonctif, précédé de : mumbari.
Ex. : Va me chercher des rotins, pour que je tresse un panier. Ye tombila mbamba, mumbari nga runga pondzi.
2. Afin que ne... pas, de peur que... se rendent par le subjonctif négatif, précédé ou non de mumbari. Ex. : Travaille bien, afin de ne pas être réprimandé. Sala na bu-
ranga, и kè syembu (ou bien) : mumbari и kè syembu. — Ouvre l'œil,
de peur de te blesser. Lubuga, и kè nemina.
Comparatives 1. Comme si
Comme si, se traduit par nde ri (tu dis ,que), du bien, dedi na (comme si). Le verbe se met au présent de l'indicatif en i.
Ex. : J'ai trouvé Mbadinga, il pleure (pleurant) comme si on le tuait. Nzi rasunu Mbadinga, e lili, dedi na be mu boki. — J'ai trouvé Mbadinga, il pleure (pleurant)' tu dis qu'on le tue. Nzi rasunu Mbadinga, nde ri bë mu boki.
2. Plutôt que- Plutôt que, n'a pas de correspondant en pounou, il faut tourner la
phrase ainsi : ne pas (faire) une chose, seulement (faire) l'autre : U ya...
ik'...
Ex. : II faut combattre le buffle, plutôt que le fuir, se tournera par :
Ne fuis pas le buffle, seulement (le) combattre. U y a rina pasa, ik'u
toga.
Consécutives 1. Tellement que, au point que, de sorte que...
Se rendent par : a) ik' et le verbe à l'infinitif. . * .
Ex. : Mbadinga était si fâché, qu'il blessa son camarade. Mbadinga a tsi nyoga pwela, ik*unemisa mbatsi andi, litt.: Mbadinga sJest fâché, cela blesser camarade. b) tena vana, suivi du verbe au temps convenable de l'indicatif . — • Le verbe prend le suffixe -ila.
Ex. : II a plu tellement que l'eau de la rivière est arrivée au jardin. A tsi noga pwela tena vana mamba ma mudjyamba matsitol-ila о mugombo. — Mundunga s'est tellement blessé, qu'il (en) mourra. Mundunga a tsi nemina pwela, tena vana o fw-ila.
2. Sans que...
Sans que, se rend par ne suivi du verbe à l'infinitif.
Ex. : Mbina est mort, sans plus dire une parole. Mbina a tsi fu, ne и mwe vosa dyambu. Kumba ťa volé, sans que tu le voies. Kumba'a tsi gu daga, ne и mu laba.
Complétives
La proposition complétive se met à l'infinitif.
Ex. : J'aime (me) promener, ni tisi и linga. — Tu as fini de travailler. Uma mana и sala. — J'ai envoyé Buka porter une lettre. Nzi tinda Вика и bega muganda. .
Nota. — C'est aussi à l'infinitif que se met le verbe complément d'un nom ; il prend alors la forme applicative : -ila.
Ex. : Le jour de partir. Ilumbu i и wend-ila.
Exceptions 1. Penser, dire...
Après les verbes énonçant une opération intellectuelle, tels que :
u-vosa, dire ; u-tsingula, dire, avouer ; u-tasa, penser ; u-djyaba, savoir ; u-wila, apprendre ; u-singa, croire ; u-ulu, entendre, comprendre ; u-longa, promettre ; u-vaga itut espérer ; u-lubusa, avertir...
la proposition complétive prend la conjonction ri et son verbe prend le temps convenable du mode indicatif :
Ex. : Nous savons que Dieu nous aime. Tu ma djyaba ri Nyambi. e tu tisi. — Muketo a entendu dire que son village a brûlé. Muketo a tsi ulu ri, dimbu dyandi di tsi nyenga. Remarque. — Après les verbes : u-vosa, u-tsingula, u-ulu, u-vaga itu, on rétablit ordinairement íe style direct.
Ex. : Bubala a pensé mourir (je mourrai) de sa (ma) maladie. Bubala a ma tasa ri : ňy и fu na bwali bwami. — Jean espère parvenir au ciel ; (que je parviendrai...) Jean e vayi itu ri : ňy и Milá oyulu.\
2. Commander, forcer...
Après les verbes marquant une influence sur la volonté, tels que i u-ruma, commander ; u-vatisa, forcer ; u-longa, conseiller...
La proposition complétive se met soit au subjonctif (kë), soit à l'infinitif.
qu'il monte (au) palmier Ex. : Kumba a forcé son fils
à monter (au) palmier.
a kë mata mbari Kúmba a tsi vatisa mwana andi
и mata mbari
3. Défendre, empêcher...
Après les verbes marquant un empêchement, une défense, tels que .1 . ugandisa, interdire, ukambisa, empêcher..., la proposition complétive se met à l'infinitif.
Ex. : Dieu nous a défendu de faire du mal aux autres ; Ňyambi a ma tu gandisa uvaga dibi o mbu bambatsi.
4. Aller, venir.
Les verbes : uwenda, aller, uwetsa, venir, employés sous leurs formes abrégées : we, ye, va ; i, viens ; s'emploient comme de véritables auxiliaires et sout suivis du verbe sans caractéristique aucune.
(Wetsa n'existe en Pounou que sous sa forme apocopée i).
Ex. : Mousavou est allé chercher Mangwala ; Musavu a tsi we(ye) landa Mangwala, — Un étranger est venu mourir ici ; Mweňi a tsi i fwila vava. — Viens prendre ; / bonga. 82 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES
5. Complétive pouvant se rendre par un participe
Après les verbes : ulaba, voir ; urasunu, trouver ; utsukiga, surprendre, quand la complétive peut se rendre, en français, par le participe, le verbe se met à l'indicatif présent.
a) Présent d'action (auxiliaire i), si le verbe français peut se rendre par le participe présent.
Ex. : Nzi rasunu bafudu ba dimbu, bè sali. J'ai trouvé les jeunes gens du village, ils travaillent, (en train de travailler, ou, travaillant).
b) Présent d'état, si le verbe français est au participe passé.
Ex. : Nzi labilila magena a silama mu difunda. J'ai aperçu une panthère, elle est couchée (couchée), dans un hallier.

R. P. Joseph Bonneau.
GRAMMAIRE POUNQU
(suite et fin) 
PAR
le R. P. Joseph BONNEAU

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