En ce qui concerne la naissance, c’est celle des jumeaux qui est tout à fait particulière. Elle donne lieu à la production de chants appelés Nimbu tsi màvàsà (chants de jumeaux).Organisé à leur naissance, il est question de souhaiter la bienvenue au moyen de chants à ces enfants considérés comme des génies. Accompagnés de danse, ces chants ont un caractère spécifique.
Le chant trouve sa place dans chaque activité des Punu. Il est l’apanage des mères qui bercent' leurs enfants, des jeunes qui se baignent etc. Il est présent dans la vie des Punu de la naissance à la mort.
70Dictionnaire Larousse 2001, p.153. 71 Centner cité par Maalu-Bungi, Poésie orale congolaise, CELTA, Kinshasa, 2002, p.109. 72Boukandou (A.P.), L’érotisme dans les chants de magoumba et màvàsà chez les punus du Gabon, mémoire de maîtrise, Libreville, octobre 1996. L’auteur est actuellement chercheur à l’Institut de Recherches en Sciences Humaines (IRSH) à Libreville.
ce sont des chants grivois qui évoquent la sexualité. Hymnes à l’amour et à la vie, ils servent à exorciser les mauvais sorts. Les jumeaux méritent ces honneurs parce qu’ils sont des êtres qui apportent le bonheur ou le malheur à la communauté.
De même, la mort est, chez les Punu une occasion de production des chants, liée à un rituel bien précis, appelé mangumba. Ces chants traditionnels sont toujours d’actualité au cours des proférations bien spécifiques telles que celles évoquées ci-dessus. Elles constituent aussi une source d’inspiration pour les artistes punus modernes. Ces derniers, auteurs de répertoires de chansons dites modernes abordent des thématiques plus actuelles (amour, politique, conflits sociaux, sport etc.). Leurs productions sont souvent reçues comme des messages idéologiques. Le plus représentatif de cette tendance artistique est Mackjoss. Organisé quelques temps après un décès, ce rituel ne se pratique que pendant la nuit, et toute la communauté y prend part activement. Ce chant permet de transcender le mystère de la mort qui, du reste, est pour les Punu l’acte le plusdouloureux qui soit.
On a ainsi dans la liste des chants que l’on retrouve dans la société punu :
- nimbu tsi màwɛl : chants de mariage
- nimbu tsi màvàsà : chants de jumeaux
- nimbu tsi uwàb : chants de pêche
- nimbu tsi uwang : chants d’abattage d’arbre
- nimbu tsi usol : chants de récolte
- nimbu tsi mangumba : chants de deuil
Les chants ont occupé et occupent encore une place importante dans la société punu. Ces chants appartiennent à tout le monde. Accompagnés à la sanza nzâng, à la cithare ngomfi, à l'arc musical mungongu, au tambour mu1ô:mbu ou ndingu, à la clochette kînd u ou à la tringle, ces chants peuvent être soit des chants rituels tels ceux chantés à la naissance des jumeaux pour les placer sous la protection des bons esprits ou encore ceux qui accompagnent les séances de divination chez le ng a:ng d mu r e s f t s 1 «devin-guérisseur» ; soit des berceuses; soit des chants qui évoquent le comportement et l'activité de l'homme. Dans ce cas, le chant est reçu comme un message idéologique. Le plus célèbre chansonnier traditionnel punu et grand joueur de sanza est Mayu1u ngubi. Son talent confirmé et reconnu de chanteur et de musicien a fait qu'il a fortement influencé les auteurs-compositeurs et interprètes modernes punu dont le plus grand est Christian MakaYa ma Mbûmb Ma- ckoss.
Les chansons modernes
Ces chansons ont pour thèmes: l'amour, le comportement et l'activité de l'homme, la politique. Pour les auditeurs punu, cette production chansonnière est reçue plus que le chant traditionnel comme un message idéologique. Ces chansons sont accompagnées à la guitare et aux autres instruments modernes.
https://theses.hal.science/tel-01368245/document
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