La théorie de la connaissance, ou philosophie de la connaissance (et qui en France ne se confond pas avec l'épistémologie), est la partie de la philosophie qui étudie la nature, les origines, les contenus, les moyens et les limites de la connaissance, en particulier de la connaissance humaine. Une grande partie des travaux qui relèvent de cette discipline sont consacrés à l'analyse de la connaissance, c'est-à-dire à la détermination de ses conditions nécessaires et suffisantes. Il s'agit plus précisément d'établir quelles relations entretient la connaissance avec la croyance et la vérité, et quelles procédures de justification permettent de distinguer une simple croyance vraie (qui peut l'être par accident) d'une véritable connaissance.
Une partie de cet article porte sur la théorie analytique de la connaissance, discipline philosophique qui s'est pour l'essentiel développée dans le monde anglophone[1]. Le monde germanique, de par l'apport anglo-saxon a repris les résultats analytique pour les réunir dans une théorie globalisante. Le passage est très distinct de Locke, Berkeley, Hume à Kant pour l'analytique. Fichte opère le renversement avec sa "Doctrine des sciences" imposant ainsi le départ d'une conception qui ne se veut pas seulement analytique mais unifiante. Ceci sera beaucoup développé par Schelling et Hegel et parvenu à son apogée avec Rudolf Steiner qui avait trouvé dans les travaux scientifiques de Goethe, le germe d'une conception globale de l'univers.
Diversité des théories de la connaissance
Les théories de la connaissance sont aussi nombreuses que les philosophes qui se sont penchés sur la question. On peut commencer par les distinguer selon les différentes conceptions de l'origine de la connaissance, et de la nature de la connaissance.
Origine de la connaissance
Le philosophe empiriste (cf. John Locke, David Hume) place l'expérience sensible à l'origine de l'acquisition de la connaissance. Pour sa part, le rationaliste (cf. René Descartes, Karl Popper, Jules Vuillemin) la fait reposer sur l'exercice de la raison. Se manifeste aussi une ré-union ou synthèse du sensible (Percept) et de la raison (Concept) chez des auteurs comme Rudolf Steiner (dans sa "Philosophie de la liberté"), Schelling. Réunir les deux éléments serait à la fois l'origine et l'acte même de "connaître"rendu effectif par "le penser".
- réalistes
- phénoménologistes
- sensualistes
- matérialistes
- mathématistes
- rationalistes
- idéalistes
- psychistes
- pneumatistes
- spiritualistes
- monadistes
- dynamistes (cf."La pensée humaine et la pensée cosmique" - Ed. Novalis, R. Steiner)
- empiristes
- constructivistes
Par exemple, l'idéaliste verra le monde des idées comme l'élément premier de toutes choses alors que le spiritualiste lui rétorquera "non, le monde des idées provient de la source première qui est le Divin". Quant au réaliste - devant ces propos qui lui seront insignifiants - il se contentera tout simplement de ce qu'il a devant les yeux (aspect sensoriel).
Philosophes de la théorie de la connaissance
- René Descartes : Le discours de la méthode.
- Baruch Spinoza : Traité de la réforme de l'entendement.
- John Locke : Essai concernant l'entendement humain.
- David Hume : Enquête sur l'entendement humain.
- Thomas Reid : Essais sur les facultés intellectuelles de l'homme.
- George Berkeley : Principe de la connaissance humaine.
- Emmanuel Kant : Critique de la raison pure.
- Gottfried Wilhelm von Leibniz : Nouveau Essais sur l'entendement humain.
- Condillac : Essai Sur L'origine Des Connaissances Humaines.
- Fichte : Doctrine de la science.
- Schelling : Système de l'idéalisme transcendantal.
- Hegel : Phénoménologie de l'Esprit.
- Schopenhauer : Le monde comme volonté et comme représentation.
- Brentano : Doctrine du jugement Correct.
- Steiner : Introduction aux œuvres scientifiques de Goethe, Une Théorie de la connaissance chez Goethe, Vérité et Science, La Philosophie de la liberté, Goethe et sa conception du monde.''
- Husserl : Méditations cartésiennes.
- George Boole : Les lois de la pensée.
- Jules Vuillemin : La philosophie de l'algèbre.
La théorie de la connaissance en France
Le Collège de France a possédé de 1962 à 1990 une chaire de Philosophie de la connaissance, dont le titulaire était Jules Vuillemin ; et de 1986 à 1990 une chaire d'Épistémologie comparée, dont le titulaire était Gilles-Gaston Granger. Depuis 1995, il possède une chaire de Philosophie du langage et de la connaissance, dont le titulaire est Jacques Bouveresse.
Notes et références
- ↑ Cela entraîne quelques problèmes quand on passe au français ; dans les cas litigieux, l'expression anglaise correspondante sera mentionnée entre parenthèses.
Voir aussi
Articles connexes
- Concepts fondamentaux
- Liste des concepts de la philosophie
- Épistémologie
- Concepts logiques
- Conscience
- Inconscient
- Pensée
- Concept
- Cognition
- Vérité
- Objectivité
- Langage
- Théorie
- Conditions de l'expérience
- Facultés cognitives
- Types de connaissance
- Connaissance
- Sciences humaines
- Connaissance scientifique
- Connaissance technique
- Connaissance métaphysique
- Dialectique
- Antonyme
Liens externes
Bibliographie
- Philosophie de la connaissance : Croyance, connaissance, justification (Textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel), Vrin, 2005, (ISBN 2-7116-1666-5)
Sources
- Jean-Michel Besnier, Les Théories de la Connaissance, PUF, coll. « Que sais-je ? », Paris, 2005 (ISBN 978-2-13-055442-4)
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