Dès 1950, dans sa quête des instruments musicaux des Vili et dans ses échanges avec le Maloango Moe-Poaty III et l’interprète Alphonse Linguissi Mpembelo (1884, Si-i-Fua - 17 septembre 1959, Pointe-Noire)note 6, père de Lambert Pembellot132, le musicologue Herbert Pepper constatait l'exceptionnelle rareté de la matière musicale. Il déplorait également la disparition des instruments traditionnels au profit des instruments modernes comme la guitare, l'harmonica ou l'accordéon133.
Les instruments répertoriés sont :
- le balafon
- nsambi134,135,136 (équivalent du ngwomi ou lukombe chez les Téké et les Mbochi ): pluriarc, sorte de luth avec cinq cordes en fils de palmiers sur lesquels on joue avec les deux pouces.
- casuto : racloir, pièce de bois creux couvert d'une planche de bois en forme d'échelle. On racle dessus avec un bâton.
- mbudi ou embouchi 137: trompe et instrument royal et princier en ivoire, composé de plusieurs pièces percées s’emboîtant l'une dans l'autre et de la longueur d'un bras
- tchikongo tchiungu ou ngondji (longa chez les Fiote du Cabinda, équivalent du ngongui chez les Bakongo du département du Pool): doubles gongs ou doubles sonnettes de fer reliés par un fil d'archal en forme d'arc. On émet des sons en frappant au moyen de deux baguettes. Les princes utilisaient cet instrument pour annoncer leur volonté de parler à leur peuple
- dungu : tam-tam de forme allongée comme un fût mince pouvant atteindre deux mètres, bouché à chaque extrémité par une membrane en peau d'animal, Il est muni d'une poignée. Une baguette souvent décorée ou sculptée avec des motifs d'animaux, appelée Tchikoko était utilisée pour frapper et obtenir des sons138.
- ngoma : autre tam-tam
- nkôoko : proche du lokole, c'est le plus petit des tambours ou tambour à fente. Il mesure 40 centimètres environ et est maintenu sous le bras tandis qu'on bat la mesure avec la paume de la main libre ou la baguette Tchikoko
- ndundu : trompe en corne d'antilope
- tchikounda : double cloche en bois en forme de sablier dont chacune de ses deux moitiés est dotée de deux à quatre petits battants de bois. Elle est taillée dans un seul bloc de bois orné de dessins sculptés et de gravures. Elle est utilisée par les féticheurs (nganga) pour soigner un malade ou pour éloigner les sorts jetés sur lui.
- la voix: Les chants vili se déclinent en chœur, non pas en polyphonie mais plutôt en pentatonie. Accompagnés de danses, is ponctuent les différents événements de la vie tels que les naissances, les moments de joie, la mort, ou la période de claustration des tchikumbi. Selon Herbert Pepper, ils sont une "harmonie horizontale aux arccords arpégés comme ceux du vent, mais animés par le souffle de l'esprit"133.
Les derniers dépositaires des instruments de musique traditionnelle ont été les si-nganga (guérisseurs ou féticheurs qui sont à la fois enchanteurs et devins). Ces derniers les utilisaient dans les cérémonies rituelles du nkissisme133. Ils intensifiaient l'effet psychologique de leurs mimiques durant leurs cérémonies rituelles par le port d'ornements sonores tels que les coiffures, les ceintures, les bracelets, les bruissants...
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