Résumé. La pratique argumentative, prise dans le cadre culturel
de l’oralité, peut jouer la fonction de médium pour l’organisation,
sinon la construction d’une théorie de la signification dynamique.
Les éléments centraux de rationalité que sont les sentences proverbiales, autour desquels se construisent les arguments, induisent
à une activité d’interprétation en contexte. Ceci nous ramène au
principe wittgensteinien de la détermination de la signification via
l’usage.
En effet, il semble que nous soyons en présence d’une illustration des jeux de langage de Wittgenstein ; jeux de langage entendus comme cadres délimités de signification et d’interprétation des
signes linguistiques et donc des discours. En affirmant que les jeux
de langage expriment et implémentent des formes de vie, et que
chaque acte de production et de signification langagière n’est rien
d’autre qu’une performance — c’est-à-dire l’exécution d’un coup
dans un jeu de langage — Wittgenstein donnait déjà une image
qui permet d’expliciter l’usage du langage proverbial dans le cadre
culturel de l’oralité.
La notion wittgensteinienne de « jeux de langage » nous est d’une
importance capitale dès l’abord de notre discussion, et ce à plusieurs
titres : définie en tant que manifestation de certaines formes de vie (autre
concept corrélé) et en tant processus d’établissement du lien structurel
interne entre les signes linguistiques et les objets et faits du monde.
Le premier point a partie liée avec la considération des cadres culturels et des communautés linguistiques au sein desquels se construisent
les faisceaux de signification via la production des ensembles de signes
(et/ou leur repérage) simultanément à la commission de charges opératoires à ces signes, et les échanges communicationnels y afférant. Les
jeux de langage sont principalement compris comme des processus nor-
més par des ensembles de grammaires, c’est-à-dire des corps de règles
régissant l’usage pertinent et l’application commode des signes. C’est
donc et d’abord des pratiques sémiotiques. Ces mêmes jeux de langage
sont aussi compris comme des contextes d’apprentissage de certaines pratiques langagières (voir les différentes fictions méthodologiques qu’utilise
Wittgenstein pour rendre compte d’un modèle rustique d’apprentissage
du langage chez l’enfant). 1
Alors il se pose premièrement la question de savoir : que désignent
les mots d’un langage et comment le font-ils ? Qui plus est, comment les
constructions phrastiques produisent-elles la signification et la convoientelles ? Wittgenstein répond en disant que la signification se construit
dans l’usage, 2
c’est-à-dire suivant les modes d’utilisation des signes linguistiques. Même la phase langagière de monstration au moyen des déictiques participe également à la construction de la signification ; ce qui
fait que :
« On pourrait dire par conséquent : la définition démonstrative explique l’usage — la signification — des mots, dès que
le rôle que le mot doit généralement jouer dans le langage est
clair. Si donc quelqu’un veut m’expliquer un mot de couleur,
l’explication démonstrative “ceci s’appelle sépia” m’aidera à
comprendre le mot. »
3
Ensuite, la notion d’usage nous entraîne en direction de celle autre
de « contexte ». Le contexte relativise la signification, car différents contextes donnent forcément différentes nuances de signification d’une même
expression linguistique. Suivant le contexte d’usage, les éléments du langage convoieront un contenu cognitif différent et une manière d’utilisation différente de ces signes linguistiques. L’image d’une cabine du mécanicien d’une locomotive aide à faire comprendre cette idée 4
; en ce lieu,
les nombreuses poignées, quoique morphologiquement ressemblantes, ne
jouent pas le même rôle dans la mise en marche de la machine globale : il
y a une poignée de manivelle, une autre pour le levier de frein, une autre
1. Wittgenstein, Investigations Philosophiques, §7, « (. . . ) Nous pouvons également
imaginer que tout processus de l’usage des mots se trouve dans l’un de ces jeux au
moyen desquels les enfants apprennent leur langue maternelle. J’appellerai ces jeux
“jeux de langage” et je parlerai parfois d’un langage primitif comme d’un jeu de langage ». Cf.Wittgenstein (1961)
2. Ibidem, §10 : « Que désignent dès lors les mots de ce langage ? Ce qu’ils désignent, comment cela doit-il se montrer, si ce n’est dans la manière de leur usage ? Et
cet usage, nous l’avons décrit. (. . . ) : la description devra pendre la forme “Le mot
. . . signifie . . . ” »
3. Idem, §30.
4. Idem, §12.
pour l’interrupteur, etc. Et, étant donné la multiplicité des contextes
d’usage, il faut aussi envisager la multiplicité potentiellement infinie des
jeux de langage. Wittgenstein le dit en ces termes :
« Commander, et agir d’après des commandements. Décrire
un objet d’après son aspect, ou d’après des mesures prises.
Reconstituer un objet d’après une description (dessin). Rapporter un événement. Faire des conjectures au sujet d’un événement. Former une hypothèse et l’examiner. Représenter les
résultats d’une expérimentation par des tables et des diagrammes. Inventer une histoire ; et lire. Jouer du théâtre.
Chanter des “ rondes ”. Deviner des énigmes. Faire un mot
d’esprit ; raconter. Résoudre un problème d’arithmétique pratique. Traduire d’une langue dans une autre. Solliciter, remercier, maudire, saluer, prier. (. . .) » 5
À chaque jeu de langage correspond un ensemble de règles qui norment
l’activité des locuteurs. Le corps de règles constitue la grammaire d’un
langage, et son importance s’entend comme fixation des conditions de
possibilité des différents coups dans ce jeu de langage en instance.
Par ailleurs, l’évidente absence d’une définition exhaustive de la notion
de « jeux de langage » ne doit pas nous inquiéter outre mesure puisque
ceci s’entend au vu du caractère non limitatif des types de jeux. Wittgenstein se justifie en arguant que la seule manière d’expliquer ce qu’est
un « jeu » c’est de décrire de manière structurelle différents exemples de
jeux 6
tout en indiquant que ceux-ci ne sont pris qu’à titre illustratif. Et,
la non-exhaustivité dans la définition du concept de « jeu », est consécutive à la possibilité d’existence d’un nombre infini de jeux. Raisonnant
par analogie, Wittgenstein parle en ces termes : « (. . .) Si je fais la description suivante : “le sol était entièrement couvert de plantes”, diras-tu
que j’ignore ce dont je parle tant que je n’ai pas donné une définition de
la plante ? (. . .) ».
Maintenant, revenons à la notion de « règle » pour s’ouvrir à celle
autre de « coup » dans le jeu de langage. Les règles fixent les conditions
de production et d’utilisation des signes linguistique (mots, propositions,
expressions). Elles indiquent donc quels coups dans le jeu sont permis
et quelles peuvent être leurs charges opératoires suivant les contextes.
Toute énonciation signifiante est un coup dans un jeu de langage donné.
5. Wittgenstein, Investigations philosophiques, §23.
6. Idem, § 69 : « Comment expliquer à quelqu’un ce que c’est qu’un jeu ? Je pense
que nous lui décririons des jeux et nous ajouterions : ceci et autres choses semblables,
se nomment “jeux”. En savons-nous davantage ? . . . Mais ce n’est pas là de l’ignorance.
Nous ne connaissons pas de limites parce qu’il n’y en a point de tracée. (. . . ) ».
Et ce coup est construit ou produit au moyen de l’application d’une ou
plusieurs règles, ces dernières étant des entités abstraites irréductibles à
leurs diverses instances d’application.
Des interrogations accompagnent très naturellement cette déclinaison
à peine faite du rôle des règles dans la mise en branle des jeux de langage. L’on peut, par exemple, se demander comment apprend-on une
règle, comment applique-t-on une règle. D’où vient le standard qui juge
de l’application correcte ou non d’une règle ? Les règles sont-elles corrélées à des représentations mentales dans notre structure cognitive ? Quel
rôle joue l’intuition dans l’implémentation des règles ? Et ces dernières
sont-elles publiquement et socialement enseignées ? Toutes ces interrogations trouvent des essais de réponses dans le texte des Investigations
philosophiques et ailleurs, mais nous ne nous attardons pas dessus en la
présente occasion.
Ce qu’il nous importe de voir ici c’est d’une part, la convergence des
vues précédemment abordées vers un point conceptuel focal : celui de
« forme de vie » ; d’autre part il s’agit de voir la commodité d’application des vues et analyses wittgensteiniennes au cas typique du langage
proverbial, principalement (mais pas seulement) dans le cadre de la pratique argumentative.
En effet, la notion de « forme de vie » s’étend de part en part de notre
présente réflexion en ce qu’elle comprend l’idée de culture, de cadre civilisationnel constitué de communautés linguistiques diverses, où des valeurs
et normes sont développées et participent ainsi à la mise en place des
innombrables jeux de langage. C’est ce qui fait dire à Wittgenstein que
« (. . .) Le mot “Jeu de langage” doit faire ressortir ici que le parler du langage fait partie d’une activité ou d’une forme de vie (. . .) »
(Investigations, §23). Et d’ajouter que « (. . .) Commander, interroger,
raconter, bavarder, appartiennent à notre “histoire naturelle” autant
que marcher, manger, boire, jouer. » (§ 25). La notion de « forme de
vie » appliquée aux cultures de l’oralité négro-africaine apparaît comme
concept productif et éclairant dans la mesure où l’idiome proverbial répond, non seulement au critère de flexibilité d’application mais surtout,
au critère de contextualité dans l’acte de signification.
2 Langage proverbial et schéma d’interprétation :
explicitation générique et analogie contextualisante.
Disons, d’entrée, que dans le cadre culturel de l’oralité, les proverbes
constituent un type langagier ayant des fonctions paradigmatiques d’unités de savoir (c’est-à-dire que les proverbes sont des formulations langagières qui ont fonction de briques fondamentales du cadre sapiential global). Ce sont des phrases ou ensembles de phrases par lesquelles divers
pans (certes, pas tous) de la sagesse traditionnelle sont exprimés. Ladite
sagesse traditionnelle 7
est ici considérée comme l’ensemble des expressions génériques de savoir empiriques, de lois morales et de principes
éthiques. Les formes d’expression du proverbe peuvent être allégoriques
(sous l’aspect d’un micro-récit mythique), aphoristiques (sous l’aspect
de sentences), et de manière globale la forme grammaticale elliptique 8
est constante. Ceci dans un souci d’économie discursive ayant une visée
pragmatique, car plus bref est l’énoncé, plus synthétique est le contenu
de signification à convoyer.
De fait, la considération sur la constitution génétique des proverbes
nous les fait découvrir comme le condensé et la synthèse d’expériences
vécues, de déroulement phénoménaux patiemment observés par des générations de sages, et ce, sur des intervalles temporels très étendus, de
sorte que les connaissances tirées de ces longues observations sont synthétisées dans des formulations phrastiques ayant des caractéristiques
grammaticales assez remarquables. 9 Lorsque les proverbes prennent la
forme de micro récits allégoriques, l’essentiel de l’énoncé est une image
symbolique d’une réalité plurielle. Cette dernière explique la flexibilité
du proverbe quant à son applicabilité à diverses situations de réflexion
théorique et/ou existentielles nécessitant une délibération quelconque.
Que ce soit sur un plan épistémologique ou même simplement existentiel, le proverbe constitue l’élément de rationalité — hérité de l’autorité
morale et sapientiale de la tradition — qui permet la prise de décision.
Maintenant, les processus d’argumentation dans les traditions orales
africaines font ressortir un usage méthodique et systématique des sentences proverbiales. Ces dernières apparaissent comme des propositions
7. La sagesse traditionnelle évoquée ici peut être naturellement questionnée sur
le bien-fondé de certaines de ses normes, au point où, vue de l’extérieur, une règle
morale pourrait apparaître comme choquante. Toutefois, il serait très peu pertinent
de vouloir juger de la qualité éthique d’une règle morale lorsqu’on se tient à un point
de vue extérieur à la culture au sein de laquelle cette règle morale est produite, car
il manquerait en ce genre d’évaluation, les déterminants socio-anthropologiques qui
rentrent en ligne de compte pour une compréhension pertinente des éléments d’une
sagesse traditionnelle donnée. Par ailleurs, il convient de rappeler que le point de
notre propos n’est pas de justifier les règles morales que les sagesses négro-africaines
expriment à travers les proverbes. Nous ne faisons que signaler les différentes fonctions
du proverbe, et parmi lesquelles l’expression de certaines rationalités morales.
8. Voir Lisimba (1999).
9. Fernando Belo fait une typologie syntaxico-sémantique du genre proverbial en
montrant par exemple que, suivant le jeu de sens produit par le prédicat dans un
énoncé proverbial dépend le type rhétorique dans lequel on classifiera le proverbe
concerné. La métonymie est reliée au genre narratif, la métaphore au genre discursif
et le genre conceptuel au type gnoséologique. Belo (1984) dans Suard et Buridant
(1984).
d’un genre particulier en ce qu’elles véhiculent des contenus de connaissance et se constituent simultanément en règles de la connaissance. Plus
précisément, les proverbes jouent le rôle de propositions primitives en
même temps qu’ils sont des règles d’inférence d’un type remarquable.
De cette compréhension du statut et de la fonction du proverbe dans ce
qui précède, il suit que son usage dans le cadre de l’argumentation tient
d’une volonté d’asseoir le poids de rationalité des arguments. Notamment, le passage des prémisses à la conclusion d’un argument nécessitera
l’apport logique du proverbe en tant que proposition primitive et en tant
que règle d’inférence.
Précisons, par ailleurs, que cet usage stratégique du proverbe dans l’argumentation se décline en une double phase : un moment herméneutique
qui se superpose à un moment pragmatique. Le premier de ces moments
est la phase interprétative nécessaire à l’usage pertinent du proverbe, et
qui consiste dans l’établissement d’un lien analogique entre l’image générique qu’est le proverbe et la situation d’analyse particulière en instance.
Si l’analogie est clairement établie alors il y a dérivation rationnelle d’une
conclusion. Le moment pragmatique, quant à lui, concerne la recherche
de l’efficacité du discours par la concision, la condensation du sens, l’éveil
de l’imagination de l’auditoire, la forme elliptique, métaphorique et donc
imagée du proverbe qui favorise la rétention mnémonique.
Pour notre propos actuel, nous nous restreignons essentiellement à
analyser le moment herméneutique ou, plus simplement, le moment interprétatif.
2.1 Le proverbe : Généricité de l’image, diversité des
contextes et pluralité de la signification.
De la déclinaison ci-dessus faite de la stature du proverbe dans les
traditions orales, il s’ensuit que le champ de son usage est très vaste et
les domaines d’objets auxquels il s’applique sont divers. En fait, c’est la
totalité du champ existentiel qui constitue le domaine général d’application du discours proverbial. Notons la féconde adaptabilité des proverbes à l’expression raisonnée des divers types d’expériences. Que ce
soit d’un point de vue théorique ou pratique, un seul et même proverbe
peut trouver place à exprimer une réflexion, 10 dès lors qu’y est condensé
un contenu de connaissance relatif à une classe de faits ou de problèmes
donnés.
Le point ici — dans le projet d’identification du langage proverbial à
un cas typique de jeu de langage — c’est de caractériser la diversité
10. Ceci est un point que nous avons largement discuté dans notre ouvrage : Nzokou
(2013), Chapitre 1er « Arrière-plan de l’oralité africaine et statut épistémologique du
proverbe ».
des champs d’application du proverbe comme la multiplicité des jeux
de langage dans lesquels peut prendre place un proverbe, le contexte
d’analyse et de réflexion critique restant le seul paramètre déterminant
de la signification à donner au proverbe.
2.2 De la phase herméneutique dans l’usage du proverbe.
Interprétation et signification.
Appesantissons-nous sur un aspect précis de notre étude : il s’agit
essentiellement de considérer le proverbe en tant que règle de rationalité
qui est mieux implémentée dans le cadre de l’activité argumentative. Puis
examinons le moment interprétatif du proverbe dans ce même processus
d’argumentation.
De fait, ici le proverbe a pour fonction d’accroître le poids de rationalité (que Pollock nommait : « le degré d’acceptabilité ») d’un argument.
En tant que proposition générale ayant statut d’universalité dans le cadre
culturel négro-africain, le proverbe est un symbole qui a une double signification. Une signification générique et une autre contextuelle. Du
point de vue de son statut logique, le proverbe permet — par le développement d’une analogie en deux étapes — d’inférer une proposition
conclusive qu’on applique à la situation particulière analysée en instance.
Schématiquement l’on peut résumer la participation d’un proverbe à la
construction d’un argument selon le protocole d’usage suivant :
On considère un ensemble de prémisses. Une proposition proverbiale
est convoquée et associée à ces prémisses afin de tirer rationnellement
une conclusion visée. Pour que l’évocation ici faite du proverbe soit d’un
usage pertinent dans le contexte de l’argument développé, il importe
d’établir un lien d’analogie entre la signification générique du proverbe
et la configuration factuelle décrite par les prémisses ordinaires de l’argument.
La phase interprétative se décompose précisément en « un moment
proprement herméneutique » et un « moment d’établissement du rapport
d’analogie » avec la situation en discussion. C’est la commodité relative de cette phase interprétative qui permet d’inférer pertinemment une
conclusion, et donc d’établir raisonnablement une thèse en usant d’un
proverbe dans le corps de l’argument.
Rappelons et précisons que le moment herméneutique dans l’usage
du proverbe repose sur le fait que le langage ici considéré opère par
images métaphoriques, avec une structure de formulation souvent elliptique (formes grammaticales et phrastiques raccourcies pour les besoins
de brièveté et d’économie du discours). L’image étant un symbole ou
une suite de symboles, appelle naturellement au travail d’interprétation
à la fois globale et contextuelle de cette portion du discours. L’inter-
prétation globale concerne l’explicitation du sens générique du proverbe,
c’est-à-dire l’exposé d’une compréhension canonique du proverbe. Tandis
que l’interprétation contextuelle approfondit la première évoquée pour
la raccorder à la situation particulière considérée. C’est le moment de
monstration du caractère pertinent de la compréhension du proverbe
dans une situation d’usage donnée.
Enfin, l’idée de « règles » relativement à la traduction et à l’interprétation des sentences proverbiales, de manière globale, repose sur l’existence
de tables de correspondance symbolique que chaque culture établit suivant des éléments de son vécu historique particulier, de ses arts et rites
traditionnels, de sa vision mystique du monde, de son écosystème, etc..
Autrement dit, les règles de traduction, d’interprétation et de signification des sentences proverbiales sont érigées à partir du cadre de vie des
peuples et de leurs cultures. C’est ici, bien synthétisé, nous semble-t-il,
l’idée de « forme de vie » comme substrat des jeux de langage.
3 En termes de conclusion : une perspective de
sémantique pragmatique.
Pour refermer momentanément ce point de réflexion encore en gestation, nous voulons attirer l’attention sur le fait que : la considération des
proverbes comme éléments d’une multitude de jeux de langage induit naturellement à développer une sémantique dynamique et pragmatique en
raison de la contextualité des éléments de rationalité ici considérés. Un
autre lieu commun se pourrait être constitué par la tentative de construction d’un cadre herméneutique unifiant, où les différents systèmes de représentation relatifs à la compréhension des proverbes pourraient être en
relation au sein d’une grande table de correspondance symbolique. Il y
serait alors question de développer — ou plus simplement, poser — des
règles de traduction unificatrices du symbolisme proverbial des cultures
négro-africaines.
Bibliographie
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d’un corpus proverbial », dans Richesse du Proverbe, Vol. 2. Typologie
et Fonctions, édité par F. Suard et C. Buridant, Lille : PUL, pages
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Hintikka, J. et M. Hintikka. 1986, Investigations sur Wittgenstein, Liège :
Ed. Mardaga. Trad. par M. Jawerbaum et Y. Pesztat.
Lisimba, M. 1999, Kongo Proverbs and the Origins of Bantu Wisdom,
Libreville : Ed. du CICIBA
Marion, M. 1998, « Wittgenstein en transition. Du langage phénoménologique au langage physicaliste », dans Jaakko Hintikka. Questions de
logique et de phénoménologie, édité par E. Rigal, Paris : Vrin, pages
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Ndaw, A. 1983, La pensée africaine. Recherches sur les fondements de la
pensée négro-africaine, Dakar :
Les Nouvelles Editions Africaines.
Nza-Maketi. 2008, Proverbes et dictons des Punu du Gabon, Libreville :
Ed. Raponda Walker.
Nzokou, G. 2012, « Defeasible argumentation in african oral traditions.
A special case of dealing with non-monotonic inference in a dialogical
framework », Communication pendant le International Symposium of
Epistemology, Logic and Language (Lisbonne, 2012).
Nzokou, G. 2013, Logique de l’argumentation dans les traditions orales
africaines, London : College Publications.
Suard, F. et C. Buridant, éd.. 1984, Richesse du Proverbe, Vol. 2. Typologie et Fonctions, Lille : PUL.
Wittgenstein, L. 1961, Tractatus logico-philosophicus, suivi de Ivestigations philosophiques, Paris : Gallimard. Traduit de l’allemand par
Pierre Klossowski, introduction de Bertrand Russell.
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