En instituant les fêtes tournantes du 17 août, le président Omar Bongo Ondimba nourrissait un grand dessein, celui de voir développer harmonieusement les provinces du Gabon, grâce à un programme de financement des grands travaux à travers le pays. Au moment où la phase judiciaire des détournements liés aux travaux exécutés ou non est amorcée devant le Tribunal spécial chargé des crimes économiques, les résultats sont attendus avec une impatience accrue. Dans la Nyanga en général et Moabi la capitale provinciale, l’amertume est perceptible dans la population. De toutes les réalisations programmées dans le cadre des fêtes tournantes de 2002 et 2008, rien n’a prospéré. On peut dire que les projets ayant fait l’objet d’un appel d’offres en bonne et due forme sont restés en l’état. Au nombre des projets validés, citons la construction de l’hôtel de ville de la commune de Moabi et l’édification d’une tribune officielle, marchés attribués à une entreprise dirigée par Mme Eyegué ; l’extension du réseau d’adduction d’eau et d’électricité ; la construction d’un plateau sportif — les travaux sont à l’arrêt depuis de nombreuses années — ; la construction d’une halte-garderie par une entreprise, ETOM Construction — travaux à l’arrêt, délai d’exécution fixé à six mois — ; la réalisation de l’hydraulique villageoise, etc. Quelques chiffres apparaissent sur les opérations. Une somme de 45.178.392 francs sur l’imputation budgétaire 2010 du montant de 61.910.236 francs du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et du Développement rural relative à la convention n° 69 portant sur la réhabilitation d’un bâtiment administratif du Secteur agricole de Moabi. Le marché a été confié à l’Atelier 1860. De même, un montant de 20.509.451 francs sur l’imputation budgétaire 2010 du montant de 61.910.245 francs du même ministère de l’Agriculture relative à la convention n° 70 destinés à la réhabilitation d’un logement confié à l’Atelier 1860. L’Atelier 1860 s’est également vu confier un troisième marché, celui de la convention n° 71 du ministère de l’Agriculture. Imputation budgétaire 2010, une enveloppe de 24.515.781 francs du montant de 61.310.224 francs. Objet : réhabilitation de quatre bâtiments de l’Opération zonale intégrée (OZI, ex-AGROGABON) de Moabi. Un gros paquet d’argent ! Comme on le voit, pour la seule fête tournante de 2002, Moabi et la province de la Nyanga ont reçu une enveloppe qui aurait pu impulser le développement infrastructurel local. Nous n‘avons pas pris en compte l’année 2008. Il est aisé de crier à l’injustice, et mettre sur le dos des autorités, président de la République et Premier ministre en tête, les turpitudes des fils du terroir. Dans le cas de la Nyanga, à qui la faute du non-développement ?

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