1996, Malinga est l’une des localités de la province de la Ngounié qui ressemble à un grand village. La ville est dépourvue presque de toutes les commodités d’usages. Pas d’eau potable ni d’électricité. Son dénuement est favorisé par l’inexistence d’une route pratique à toutes saisons.
Malinga se loge aux confins de la province de la Ngounié. Elle se distend d’environ 900 km de Libreville. A l’entrée de la localité se dresse des poteaux électriques. Ceux-ci jonchent tout le périmètre urbain, donnant ainsi l’aspect d’une véritable ville. Mais le désarroi des visiteurs ne se cache pas longtemps une fois le soleil couché. Dès la tombée de la nuit, la localité est plongée dans une obscurité totale. Les habitants résignés se retirent petit à petit chez eux en attendant le levé du jour.
Le cycle est sans discontinu depuis l’implantation en 1996 des dits poteaux électriques devenus, des objets de décoration dans la ville. Selon certains natifs de la localité, le groupe électrogène installé pour l’éclairage public et alimenter les ménages ne fonctionne pas depuis plus de 18 ans. Le problème de ravitaillement en Gasoil se pose avec acuité. Même quelques hommes politiques de la localité qui mettaient de temps en temps la main dans la poche pour l’achat du carburant se sont découragés. Tellement l’entretien de ces installations électriques couteraient très cher.
L’eau potable est également une chimère à Malinga. Les populations se désaltèrent avec les eaux des puits ou de source. La source de Biranda et celle de Lehoumbi permettent de pallier la carence en eau. Les risques des maladies microbiennes sont grands. Les pompes hydrauliques villageoises érigées depuis plusieurs années n’ont jamais fonctionné.
Le manque de route carrossable n’est pas en reste dans le dénuement de Malinga. Pendant la saison de pluie, quelques rares transporteurs qui fréquentent souvent la localité n’osent plus s’y aventurer à cause des pannes provoquées sur leurs véhicules par l’état piteux de la route. La latérite laisse la place aux bourbiers. Ainsi, la pratique des activités génératrices de revenus et autres commerces est difficile pour les 5 000 âmes qui vivent dans le département de la Louetsi-Bibaka.
A Malinga, il n’y a pas d’opérateurs économiques pour sédentariser les bras valides qui quittent par vagues successives la localité. L’exode rural a conquis la paisible commune au climat tempéré. A côté du marché de fortune situé au centre de la localité, il y’a un seul magasin détenu par un ouest-africain du nom de Kalifa. Les étals du petit marché municipal sont presque vides. On y trouve souvent quelques bâtons de manioc, taros, bananes et autres fruits de brousse. Une faible quantité des produits qui ne dure pas sur le marché.
D’après les autochtones, Malinga est approvisionné à plus de 70% par les produits de toute sorte, provenant du Congo-Brazzaville, un pays limitrophe de 4 km de la localité. Il s’agit plus des produits agricoles écoulés à bon marché. Les multiples difficultés susmentionnées semblent ébranler le moral des habitants de Malinga, devenus paresseux. Ces derniers ne cultivent pas la terre comme il se doit malgré de nombreuses étendues des terres arables dont dispose le département de la Louetsi-Bibaka.
Sydney IVEMB
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