JEAN DIVOUNGUY:
Quel urbanisme pour nos villes du Gabon qui ressemblent à des campements modernes ? Donnez nous au moins des débuts de solutions?
ARISTIDE MIKALA AMAROO: L'urbanisme est un champ de l'aménagement du territoire, mais qui se fait à l'échelle de la ville/village où il y a une forte concentration d'habitants. C'est une science spécialisée dans le développement de la cité. Elle accorde une grande partie de son travail dans la planification. Il s'agit là de prévoir des aires pour les activités (industries, commerces, administrations, éducation, santé, loisirs, etc) et pour le logement des habitants. Ces différents espaces devront être servi par les réseaux (routiers, eaux, électricité, télécommunications, etc). Le tout, en proportionnalité avec le nombre d'habitant de la cité de l'heure, tout en faisant des prévisions sur la démographie à venir de celle-ci. Tout ceci devra être réalisé avec un modèle architectural de la ville à construire. Sans cette planification, l'urbanisation de la ville se fait de manière spontanée. Et cette spontanéité ne suit aucun schéma. C'est ce qui donne le phénomène des taudis, des matitis ou des mapanes. Ainsi la ville ressemble à une agglomération de grands villages. Le problème de l'urbanisme est qu'il dépend totalement du politique, notamment de sa volonté. S'il ne planifie rien, la ville sera un grand campement avec des constructions (individuelles) modernes. Aucune ville du pays n'est dotée d'un schéma directeur d'urbanisme. Cet instrument est l'outil à partir duquel le politique intervient dans la construction de la ville. L'absence de ces schémas montre simplement l'absence de vision d'ensemble de la part des dirigeants de nos cités
JEAN DIVOUNGUY:
ARISTIDE MIKALA AMAROO
Le problème vient du fait que nos leaders africain n' ont pas une vision de développement de leurs pays. La Bible dit : " que mon peuple pays périt faute de vision." L ' Espagne a eu pour vision d' être la métrople du monde, Rome la capitale cultutrelle du monde, Londre le centre du business au monde, Dubai l' une des plus belles villes au monde etc....Quant à nos pays africain nos décideurs n 'ont aucune ambition à l ' exception de quelque pays d' Afrique.L' urbanisme repose sur une vision, un.projet ou une ambition précise provenant de ses décideurs. Quelle est la vision ou l' ambition de nos décideurs pour notre pays? That is the question.
ARISTIDE MIKA AMAROO
JEAN DIVOUNGUY
même au sein des pays développés se sont succédés à leur tête, des hommes avec une grande vision, et d'autres avec peu de vision. Cela ne les a pourtant pas empêcher de construire des villes. Car ils sont entourés des spécialistes en la matière. Est-ce tant le problème de vision chez nous ? Moi je ne pense pas. Car en regardant les premiers schémas directeurs d'aménagement du territoire, élaboré par Léon Mba, qui n'a fait aucune école sociale, à un temps où le pays n'avait pas la matière grise en science du développement, on voit que ça au moins un sens. Mais pourquoi les constructions dans nos villes ne suivent aucun schéma aujourd'hui en dépit de la matière grise qui s'est enrichi ? Plusieurs facteurs entrent en jeu pour expliquer cela. Il y a déjà la forme de l'économie de notre pays dont je parlais sur un autre post. L'urbanisme symbolise le développement social. La philosophie de l'économie du pays n'est pas le développement social, mais plutôt l'exploitation des ressources de notre territoire. Il y a la forme de l'Etat qui n'est pas loin de celui d'un royaume où le roi concentre tous les pouvoirs. Jusqu'au pourquoi de décider de la construction d'une fontaine publique à Mabanda. Chose que n'a pas le maire de la localité. À ce niveau il apparaît impossible que le roi sache tous les besoins de toutes les villes du territoire. Il s'occupera plutôt de la ville où il habite, c'est-à-dire la capitale. Et là ce sont ses propres itinéraires qui l'intéresse, là où il passe avec les corps diplomatiques. L'autre problème, et pas de moindre, la mentalité des responsables administratifs. Je veux parler de la corruption, la course vers l'enrichissement à partir des biens publics. Tous ces phénomènes qui se conjuguent ensemble ne peuvent qu'handicaper l'élan pour le développement.
JEAN DIVOUNGUY
ARISTIDE MIKALA AMAROO
la question que je me pose c' est peut on encore rattraper le retard accumulé sir ce domaine si on tient compte que l'urbanisation d' un pays depend des années et des années de planifications et d' actions sur le terrain ?
ARISTIDE MIKALA AMAROO
Jean Divounguy très facile même. La Chine a pu le faire avec des très grands centres urbains non programmés. Aujourd'hui tout est presque fait. Vous savez l'une des raisons pour laquelle on n'attribue pas les titres fonciers n'importe comment dans nos villes ? C'est parce que les parcelles sollicitées ne sont pas issues d'une planification. C'est très facile de déguerpir les squatters.
JEAN DIVOUNGUY
ARISTIDE MIKALA AMAROOl'Angola et la Guinée équatoriale ont intégré des cités fantomes à cause du manque de performance économique de ces pays. Je pense que le premier aspect de l'urbanisation est de fixer notre économie, ensuite avoir un bon zonage, puis les routes, l'eau et l'électricité en terme de priorités.
ARISTIDE MIKALA AMAROO
,div>Jean Divounguy ces pays ont-ils construit des villes pour quelle population ? Quels habitants ? Voilà pourquoi je disais que l'urbanisme est un symbole du développement social. On ne crée pas une ville de façon spontanée là où on veut. À moins que cela soit une capitale que l'on compte délocaliser. Sinon ce serait un échec. C'est la dynamique sociale, donc économique dans un lieu qui entraîne la transformation urbaine. La politique ne fait qu'accompagner le phénomène avec l'art pour atteindre un meilleur cadre de vie.
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